France TV / Le Point : bataille de chiffres sur la gestion du groupe public

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"Une gabegie à grande échelle". C'est en ces termes que Le Point résumait la gestion de France Télévisions par Rémy Pfimlin dans une enquête à charge. Hausse des salaires, placard doré, surcoût des fictions : l'hebdomadaire a multiplié les chiffres et les exemples assassins. Des chiffres aujourd'hui démentis par le PDG du groupe public dans un droit de réponse.

. Hausse des salaires, placard doré, surcoût des fictions : l'hebdomadaire a multiplié les chiffres et les exemples assassins. Des chiffres aujourd'hui démentis par le PDG du groupe public dans un droit de réponse.

La gestion de France télévisions ? Un véritable "scandale" selon Le Point qui s'appuie sur de nombreux exemples ubuesques. Comme le choix du matériel des rédactions des différentes chaînes du groupe public. "Lors de l'achat des caméras, en 2009, chaque rédaction avait choisi son modèle, incompatible avec celui de l'autre : Panasonic pour France 2, Sony pour France 3. Mieux (ou pis, c'est selon) : lors de la construction du siège de France télévisions, on avait pris soin d’installer un câblage différent pour chaque rédaction", raconte Le Point.


Des aberrations qu'on retrouve à tous les niveaux. Les programmes ? "France Télévisions dispose de centaines d'heures jamais diffusées". Les salaires ? "D'après des documents confidentiels, le salaire moyen à France Télévisions devrait augmenter en 2015 dans une fourchette comprise entre 1,3 et 1,9%. Curieux en période de disette", tacle Le Point. La gestion du personnel ? Une catastrophe, surtout à France 3 où les antennes régionales seraient en sureffectif : "Certaines antennes comptent plus de 200 personnes, soit autant d'emplois intouchables", assure l'hebdo. Du coup, les salariés ne seraient "pas vraiment accablés de travail". La preuve ? "Leur journée de travail est censé être de huit heures, dans les faits, elle est plutôt de trois", affirme "un bon connaisseur du réseau régional", cité par Le Point. Histoire de marquer les esprits sur ces dérives, l'hebdomadaire cite un cas très particulier : "Un ex-cadre sup de France 3 attend la quille dans un placard, à Vanves, avec sa paie d'avant, 12 000 euros par mois". Ou encore, à France 3 Toulouse, un rédacteur en chef adjoint aurait été dégradé, pour cause d'incompatibilité d'humeur et nommé "référent animaux", chargé des sujets sur ce thème.

Avec cette gestion catastrophique, pas étonnant d'apprendre que "plusieurs proches du dossier, notamment à Bercy, assurent que les comptes masquent un déficit structurel monstre, évalué par un ancien dirigeant à plus de 200 millions".

Une vision apocalyptique et mensongère, selon le PDG de France Télévisions, Rémy Pfimlin, dont le droit de réponse vient d'être publié dans l'hebdomadaire. Tous les chiffres choc annoncés par Le Point sont contestés. Les 200 millions d'euros de déficit ? "Ni le contrôle d'Etat, ni la Cour des comptes, ni nos commissaires aux comptes, ni notre conseil d'administration ne font état d'un déficit structurel monstre", se défend Pfimlin. S'agissant du stock des programmes non diffusés, il aurait baissé entre 2011 et 2013, contrairement à ce qu'affirme Le Point. La politique salariale ? Les augmentations seraient "comparables, voire inférieures, à celles pratiquées par les autres entreprises de l'audiovisuel public". S'agissant du réseau de France 3, "aucune antenne ne compte plus de 200 salariés permanents", affirme Pfimlin. Qui enfonce le clou sur le sujet : "Il est invraisemblable de prétendre que les collaborateurs de France 3 travailleraient trois heures par jour". "Et il n'y a pas de référent animaux à la rédaction de France 3 Midi-Pyrénées", ajoute le PDG du groupe public. Le journaliste serait affecté à un thème plus large : la ruralité. Quant à l'histoire du placard doré à 12 000 euros pour un salarié de Vanves, ce serait "une fausse information".

Et l'histoire des caméras et des câbles ? C'est drôle, mais faux : "Il n'y a qu'une seule norme de câblage, des modèles différents de caméra n'ont jamais empêché les échanges d'images et de sujets entre les rédactions, ni même l'utilisation de sources différentes dans un même sujet (Sony, Panasonic, GoPro, iPhone...)", explique-t-il.

Point par point, Pfimlin, qui arrive au terme de son mandat de PDG de France Télévisions dans quelques mois, dézingue l'enquête du Point, semant le doute sur tous les chiffres avancés. Et en guise de réponse à ce droit de réponse, l'hebdomadaire s'est contenté d'écrire qu'il tenait "à la disposition de France Télévisions un certain nombre de documents qui pourraient l'éclairer". On peut difficilement faire plus vague.

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