Fraisse / Sivens : quand Duflot force les socialistes à réagir
La rédaction - - Alternatives - 0 commentairesIls ont enfin trouvé les mots (mais pas tous les mêmes).
Le matinaute s'étonnait que les responsables socialistes n'aient "pas les mots" pour réagir à la mort de Rémi Fraisse, dimanche lors d'un échange de projectiles entre manifestants et gendarmes, en marge des manifestations contre le barrage de Sivens, dans des circonstances encore inconnues. Quelques minutes après que Cécile Duflot (à 07h53) et José Bové ont souligné le silence du gouvernement sur la mort du jeune manifestant écologiste ce matin sur France Info et BFMTV, certains trouvaient miraculeusement leurs mots. Problème : le ton et les expressions choisis sont bien différents d'un porte-parole socialiste à l'autre.
08h59. Une des premières réactions socialistes, un tweet du porte-parole du PS Carlos Da Silva, député de l'Essonne et proche de Valls, fait bondir Duflot. Da Silva lançait ce matin que "la mise en cause des forces de l'ordre par des responsables politiques est inadmissible", et a rappelé qu'il faisait "confiance à la puissance publique". "C'est ÇA la seule réaction du porte-parole du parti socialiste ? Un jeune homme est mort!" s'indigne immédiatement l'ancienne ministre. Une demi-heure après, Da Silva précise avoir "rappelé l'horreur que constitue la mort d'un homme et [sa] solidarité avec ses proches" auparavant sur LCP.
09h12. Treize minutes plus tard, changement de ton. Juliette Méadel, autre porte-parole du PS (bien connue des @sinautes) a au contraire choisi de s'adresser à la famille de la victime : "très sincères condoléances à la famille de Remi Fraisse" estimant qu'il "faut que la vérité soit faite rapidement sur les circonstances de ce drame".
A la même minute de la même heure, Christiane Taubira se fend d'un tweet (signé) très "taubiresque", tout en envolée lyrique : "#RémiFraisse une jeune vie arrachée, promesse brisée, des pensées qui s’entrechoquent, mais au bout une certitude, implacable : Non à ça ! ChT".
9h30. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve prend (enfin) la parole, et joue la carte de l'entre- deux. Oui, "la mort d'un jeune garçon est un drame" déclare-t-il, adressant "des sentiments et des pensées de compassion et de tristesse" à ses proches. Mais le ministre en a aussi profité pour lancer quelques piques, notamment à Duflot : "Il faut que les juges puissent enquêter pour savoir, il faut attendre que les enquêtes aient abouti avant d’accuser. [...] Un certain nombre de propos tenus ce matin m’ont choqué et relèvent d’une instrumentalisation politique sans vergogne d’un drame. Cela n’est pas acceptable et doit être condamné."
11h20. À quelques minutes d'intervalle, ce sont enfin le président de la République et le premier ministre qui prennent la parole, face aux caméras et aux radios. La ligne est la même que celle de Cazeneuve : le président indique avoir appelé le père de Rémi Fraisse, mais appelle à la "responsabilité" les responsables politiques "dans leurs déclarations publiques". Idem pour Valls qui déplore les "propos excessifs" de certains responsables Verts, appelant lui aussi à la "responsabilité" face "au drame que nous connaissons".
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