Fogiel et les questions préparées : "Vous allez bien Mme Bettencourt ?"

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Le meilleur moyen de réussir un plan com', c'est encore de distribuer questions et réponses à l'avance. Selon Le Monde, les conseils de Liliane Bettencourt ont passé à Marc-Olivier Fogiel un texte préparé à l'avance pour lui montrer "le ton" qu'il fallait employer pour interviewer la propriétaire de L'Oréal, sur M6 en octobre. Ce ne serait pas un cas isolé.



Petits arrangements entre amis, mode d'emploi. Le Monde a eu accès à des échanges de mails entre l'entourage de Bettencourt et des journalistes, saisis par la justice, qui mettent au jour l'organisation du plan com'. Depuis plusieurs mois, les conseils de Liliane Bettencourt l'incitent à contre-attaquer dans les médias. "Nous avons un plan de communication à la rentrée qui vise à empêcher votre fille de continuer à salir votre image en laissant penser qu'il faudrait vous mettre sous tutelle, ce qui n'arrivera pas", écrit par exemple l'avocat Pascal Wilhelm à sa cliente. La contre-attaque en question passe notamment par une interview de Marc-Olivier Fogiel début octobre, dans le cadre de sa nouvelle émission "Face à l'actu" sur M6.

Selon Le Monde, "Me Wilhelm prépare lui-même le texte de l'interview, questions et réponses de Mme Bettencourt sont servies sur un plateau". La preuve ? "Courant septembre, il envoie un courriel à Laurent Obadia [un communicant] pour valider le dispositif : «Salut mon Laurent, qu'en penses- tu ? Je veux montrer cela à Fogiel pour lui montrer le ton qu'on souhaite. Bises.»Le Monde précise : "Première question exigée : «Comment allez-vous madame ?». Le 2 octobre, M. Fogiel attaque son entretien : «Et vous allez bien aujourd'hui, Madame Bettencourt ?»

Contrat (presque) rempli: la question arrive en 2e positionpicto

Contacté par Le Monde, Fogiel s'est expliqué sur ces instructions : "Aucun cadre ne m'avait été fixé, on ne m'a pas demandé d'aller dans un sens ou dans l'autre, simplement d'éviter d'agresser Mme Bettencourt." Pourtant, l'encadrement des interventions de Bettencourt serait bien la règle : "Certains médias écrits ont droit au même traitement : Paris-Match, Le Journal du Dimanche... Les textes sont prémâchés, passés au tamis de la communication", explique Le Monde. Dernier exemple en date : à un journaliste demandant une réaction de Liliane Bettencourt, Maître Wilhelm a répondu par mail le 19 septembre dernier : "J'ai déjà des premières réponses. Je t'envoie demain pour que tu brodes dessus. Bises." Dévastateur.

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