Finkielkraut "veut pouvoir débattre" avec Zemmour
Robin Andraca - - Silences & censures - 0 commentairesQui n'a pas encore donné son avis sur l'éviction du polémiste islamophobe Eric Zemmour d'iTélé ? Après une première fournée de réactions, où politiques (Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan) et journalistes
se sont déchirés sur la question, quelques autres réactions.
Dans l'affaire Zemmour (qui conserve toutefois ses collaborations au Figaro, sur RTL et sur Paris Première), nous n'avions pas encore entendu l'avis des philosophes. Voilà qui est réparé avec les interventions d'Alain Finkielkrault et Michel Onfray. "Je n'aimerais pas du tout qu'on m'interdise de débattre avec lui !", s'emporte le premier dans une vidéo mise en ligne sur le site du Point. "Il semblerait aujourd'hui que l'on veuille des débats entre le même et le même", estime le philosophe avant de suggérer à iTélé une dispute entre... Fabrice Arfi et Edwy Plenel sur la correction des politiques. Pour savoir quels seraient les éventuels sujets de "débat" entre Zemmour et Finkielkraut, que rapprochent de nombreux points, regarder la vidéo.
La veille, Michel Onfray avait, à son tour, critiqué la décision d'iTélé, dans une interview accordée au site du Figaro. Pour lui, "Zemmour est une excellente aubaine pour la gauche : il suffit d'en faire l'homme de droite par excellence, le représentant du bloc réactionnaire comme le martèle Cambadelis, le spécimen du penseur d'extrême droite pour se trouver un bouc émissaire qu'on égorge en famille, en chantant ses propres louanges pour si une belle occasion". Sur Twitter, le philosophe s'était déjà épanché sur le sujet :
"le débat autour d'Éric Zemmour n'a que peu à voir avec la défense de la liberté d'expression"
Pour Jean-François Kahn, ancien directeur de Marianne, Eric Zemmour est tout simplement victime d'une "fatwa médiatique" : "Peut-on se réfugier dans le déni? Peut-on vraiment rayer de la sorte une sensibilité forte dans le pays? D'une certaine manière, le cas Zemmour rejoint celui du scrutin électoral. Peut-on vraiment se réjouir du fait qu'un parti qui obtient 19% des suffrages ne soit représenté que par deux députés à l'Assemblée nationale? Le cas Zemmour pose le problème du manque de pluralisme dans notre démocratie", regrette Kahn dans une interview accordée (encore) au site du Figaro.
Dans cette affaire, Zemmour ne se serait-il fait que des amis, alors que même Daniel Cohn-Bendit se désole de la décision d'iTélé ? Pas vraiment si l'on en croit la dernière chronique de Bruno Roger-Petit, chroniqueur politique sur le site de L'Obs et qui taxe Cohn-Bendit et Jean-François Kahn de "bisounours utiles du zemmourisme". "En vérité, le débat autour d'Éric Zemmour n'a que peu à voir avec la défense de la liberté d'expression", estime Roger-Petit. Et si défense de la liberté d'expression il devait y avoir, ce serait plutôt celle d'iTélé, chaîne d'information indépendante, à qui divers lobbies extrémistes entendent imposer leur ligne éditoriale".
L'occasion de relire le premier acte : "Zemmour viré : politiques et journalistes divisés".