Fillon et l'avortement : une "position personnelle" très publique

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François Fillon, ambigu sur le droit à l'avortement ?

C'est ce qu'a affirmé mardi 22 novembre son adversaire au second tour de la primaire de la droite Alain Juppé au micro d'Europe 1, dans une interview qui marquait un changement de ton contre le vainqueur du premier tour : "Il a commencé par dire dans son livre que c'était un droit fondamental de la femme. Et puis il est revenu sur cette déclaration dans un débat devant un certain nombre de ses supporters", a-il dénoncé. Avant d'ajouter : "Quelle est sa position ?", accusant Fillon d'être "flou". En réponse, Fillon a appelé mardi 22 novembre à ce qu'"on cesse les polémiques inqualifiables" : "Est-ce qu'une seule fois j'ai pris une position contraire à l'avortement ?"

Qu'a dit Fillon sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG) ? L'attaque de Juppé fait référence au livre Faire de l'ancien premier ministre, paru en 2015. Ce dernier y affirmait que l'avortement était un "droit fondamental". Mais en juin dernier, lors d'un meeting dans les Yvelines, Fillon expliquait : "Dans mon livre, j'a commis une erreur, je vais la reconnaître devant vous. J'ai commis une erreur quand j'ai écrit que l'avortement était un droit fondamental. C'est pas ce que je voulais dire. Ce que je voulais dire c'est que c'est un droit sur lequel personne ne reviendra." "Moi, philosophiquement et compte tenu de ma foi personnelle, ajoutait-il alors, je ne peux pas approuver l'avortement." Fillon créait ainsi une distinction entre sa position personnelle (mais déclarée publiquement) et une position en tant que candidat à la primaire de droite.

Une double position que Fillon a ensuite réaffirmée face à Léa Salamé dans L’Émission politique du 27 octobre dernier. Après diffusion d'un extrait du meeting du 22 juin dans les Yvelines, Salamé se demandait ce que "veut dire" cette phrase. Fillon rétorquait alors : "C'est mes convictions personnelles". "Je n'ai pas à m'expliquer sur mes convictions religieuses devant vous, Madame Salamé", se défend le candidat sur le plateau de France 2, assurant qu'il est capable de "faire la différence entre [s]es convictions et le bien public, l'intérêt général". "Vous n'êtes pas favorable à une société qui interdirait l'avortement?", insiste Salamé. Réponse : "Bien sûr que non". Fillon maintient cependant sa déclaration du 22 juin : "Fondamental, non, ce n'est pas l'expression que j'aurais utilisé [dans son livre, ndlr] si c'était à refaire."

L'occasion de relire notre article : "Comment la cathosphère s'est mobilisée pour François Fillon"

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