Express / délais de paiement : les agences photo protestent
La rédaction - - 0 commentairesLa méthode Drahi, version L'Express ?
Invité de France Inter le 5 octobre, Christophe Barbier, directeur de l'hebdomadaire, avait justifié les retards de paiement des fournisseurs en ces termes : "Il y a des bras de fer entre tous les fournisseurs et les payeurs. Ça, c'est un grand classique maintenant de ce nouveau capitalisme". Tout en assurant œuvrer pour débloquer les paiements, Barbier semble justifier ces retards : "Chaque chose se négocie à la baïonnette parce que c'est comme ça (...) Nous sommes passés d'un groupe détenu par un imprimeur [Roularta] à un groupe détenu par un géant des télécommunications [Drahi], c'est ça le sens de cette révolution. Nous avons quitté le 20e siècle pour passer au 21e siècle. Dans ce 21e siècle, il y a des choses désagréables pour les salariés, les fournisseurs car c'est très virulent, c'est le monde de l'après-crise, c'est le capitalisme qui répond à l'après-crise de 2007-2008".
Des propos qui ont fait bondir les agences photo. Dans un courrier commun, relayé par France Inter, plusieurs agences dont Sipa Press, rappellent que la loi oblige les groupes de presse à payer leurs fournisseurs dans un délai maximum de 60 jours. "Le mode de gestion cynique et délibéré de certains groupes dont l’Express nous prive sciemment de trésorerie. À écouter Christophe Barbier, les défauts de paiement de L'Express sont un mode de gestion de l'après-crise qui convient à ses fournisseurs puisqu’ils continuent à travailler. De tels propos, affirmant et assumant une position hors-la-loi sont inadmissibles et indignes de la part d’un responsable éditorial dont l’entreprise est largement soutenue par des aides d’État conséquentes", dénoncent ces agences photo.
Des retards de paiement pour les fournisseurs ? C'est la "méthode Drahi", notamment décrite par Complément d'enquête. Tous ces rachats d'entreprise étant effectués à crédit, Drahi rembourse une partie de ces dettes en faisant des économies drastiques. Quand il a racheté SFR, tous les paiements ont été bloqués : les fournisseurs n'ont plus été payés et la nouvelle direction a tenté de renégocier tous les contrats à la baisse. Une méthode totalement illégale, notait le numéro du 1er octobre du magazine de France 2.
Un nouvel élément pour notre dossier : "Drahi, magnat compulsif"