Evasion ou exil fiscal ? Arthur attaque Patrick Cohen

Robin Andraca - - 0 commentaires


Ça chauffe entre Arthur et Patrick Cohen. Mis en cause hier dans une chronique de l'animateur du 7/9 de France Inter, Arthur a répliqué quelques heures plus tard, via son avocat, en annonçant son intention de déposer plainte en diffamation "dans les prochains jours". Justifié ? @si a regardé de près cette chronique, et ses quelques imprudences linguistiques.

"Moi aussi, je vais vous raconter une histoire d'évasion fiscale". Hier, Patrick Cohen recevait Gérard Davet et Fabrice Lhomme, journalistes d'investigation du Monde, à l'origine du "Swissleaks. L'occasion d'évoquer le cas de l'animateur-producteur Arthur qui, selon les informations de BFM Business, vient de réaliser une plus-value de huit millions d'euros en revendant ses parts dans la société Coyote, spécialiste des avertisseurs de radars.

Que dit donc cette chronique de près de deux minutes ? Pas grand chose de plus que l'article de BFM Business, que Cohen cite à plusieurs reprises. "L'animateur de TF1 qui avait investi il y a cinq ans quatre millions d'euros et qui va en récolter 12. 12 millions d'euros sans rien faire. Enfin non pas sans rien faire parce que d'après BFM, il a œuvré auprès de l'équipe Sarkozy, qu'il avait soutenu en 2007, pour empêcher justement l'interdiction des avertisseurs de radars", peut-on ainsi entendre dans cette chronique, diffusée à 7h43. Quel rapport avec SwissLeaks ? Cohen y vient : "Et ces huit millions d'euros, ça fait combien dans les caisses de l’État ? Ben ça fait zéro puisque Arthur a logé sa holding au Luxembourg".

"C'était notre contribution au débat sur l'indispensable urgence de transmettre les valeurs de la République auprès des animateurs télé et des résidents belges"

Arthur a-t-il apprécié la contribution ? Il faut croire que non. Sur son compte Twitter, le producteur a publié hier soir un communiqué, signé par son avocat, Olivier Pardo : "Sur France Inter ce matin, Monsieur Patrick Cohen a tenu des propos gravement diffamatoires à l'encontre d'Arthur, l'accusant faussement d'évasion fiscale et de trafic d'influence ce qui constituent des délits (...) C'est pourquoi une plainte en diffamation sera déposée dans les prochains jours".

Évasion ou EXIL fiscal ?

Une plainte en diffamation qui pourrait être fondée sur deux motifs (Olivier Pardo n'a pas retourné nos appels). D'abord, le terme "évasion fiscale", que l'on ne retrouve pas dans l'article de BFM. Et pour cause : Arthur ne pratique pas l'évasion mais... l'exil fiscal (qui consiste à changer de résidence fiscale). Une nuance qui n'avait pas échappé à Jamal Henni, journaliste sur BFM, qui avait révélé l'exil fiscal de l'animateur en Belgique en juin 2014, sans jamais parler d'évasion fiscale.

"Deux trucs un peu imprudents"

Sur le supposé lobbying d'Arthur auprès du gouvernement Sarkozy, Cohen se montre également moins prudent que son confrère. Dans son article, Henni décrit Arthur comme un "soutien affiché de Nicolas Sarkozy", qui "aurait aussi aidé Coyote lors de bataille en 2011 sur les avertisseurs de radars". Dans la bouche de Cohen, le conditionnel a disparu : "D'après BFM, il (Arthur -NDR) a œuvré auprès de l'équipe Sarkozy, qu'il avait soutenu en 2007, pour empêcher justement l'interdiction des avertisseurs de radars". Contacté par @si, Henni résume : "C'est deux trucs emballés dans son lyrisme fort sympathique, mais un peu imprudents". Sur la question de l'évasion fiscale, "ce qu'a fait Arthur n'est peut-être pas très moral mais ne semble pas illégal".  Le tribunal appréciera.

Sur le plateau de C à vous, en novembre dernier, Patrick Cohen avait déjà cuisiné Frédéric Lopez dont le "Rendez-vous en terre inconnue" avec Arthur était sur le point d'être diffusé. Malaise et questions peu précises à retrouver au menu de notre article : "Exil fiscal d'Arthur : malaise à table chez les Lapix-Cohen".

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