Erdogan : "Twitter, la pire menace pour la société"

Gilles Klein - - Nouveaux medias - 0 commentaires

Les manifestations contre le gouvernement islamique conservateur de Tayyip Erdogan continuent en Turquie. Une partie de la presse ne le ménage pas. Bien qu'il ait lui-même un compte Twitter très suivi, Erdogan n'aime pas ce réseau social très utilisé par ses opposants. Erdogan considère Twitter comme "la pire menace pour la société".

Pendant qu'Erdogan fait des déclarations martiales, le vice-Premier ministre, Bulent Arinç se veut plus conciliant. Après un entretien avec le président de la République il a déclaré : "Je présente mes excuses à tous ceux qui ont été victimes de violences parce qu'ils sensibles à la défense de l'environnement" mais il invite quand même les Turcs à cesser toutes les manifestations aujourd'hui.

Hurriyet cite les déclarations d'Erdogan : "La menace, aujourd’hui, s’appelle Twitter. C’est là que se répandent les plus gros mensonges. Les réseaux sociaux sont la pire menace pour la société". Une déclaration qui s'explique par la mobilisation de ses opposants qui utilisent Twitter en permanence depuis le début du mouvement : 2 millions de Tweets en quelques heures avec les mots clés de la contestation#direngezipark ou #occupygezi et 3 000 tweets par minute même la nuit

Une déclaration paradoxale quand on sait qu'Erdogan a un compte Twitter très suivi avec plus de 2 756 000 followers (abonnés)

En dessous de la citation sur Twitter, le journal titre "Nettoyage" sous des photos de manifestants pacifiques qui ramassent les déchets qui jonchent la place Taksim, qu'ils ocupent au centre d'Istanbul.

 

Opposés aux manifestations, les partisans d'Erdogan diffusent cette image sur Internet : "Le Premier ministre Tayyip Erdogan : Tiwitter est une malédiction" "Il n'a pas tort il y a tellement de mensonges" . Le petit tampon rond rouge estampille cette déclaration comme "Le mot du jour".

"Il n'y a que lui qui n'a rien compris" titre Cumhuriyet à propos du Premier ministre qu'il caricature en Hitler disant "heureusement que cette cochonnerie de Twitter n'existait pas de mon temps".

D'autres quotidiens turcs soutiennent ouvertement les manifestations qui agitent le pays depuis cinq jours. Exemple avec le journal de gauche Sol qui titre "Que tu es belle Turquie" ou "Le dictateur provocateur" à la Une de Yurt.

Les critiques continuent contre l'attitude des chaînes de télévision. deux exemples de visuels publiés sur Twitter.

"Honte à vous" avec les logos des chaînes turques d'information permanente NTV, CNN Turk, Haber Turk qui ont tardé à montrer les manifestations

"Attention, médias turcs" Ne soyez pas lèche-cul, affutez vos crayons et publiez la vérité"

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