Envoyé Spécial : le PDG de Lactalis débouté
La rédaction - - Investigations - 0 commentairesPas d'atteinte à la vie privée.
Le tribunal de Laval a débouté ce lundi 25 septembre le PDG de Lactalis, Emmanuel Besnier, face à l'émission Envoyé Spécial de France 2. Besnier réclamait 50 000 euros de dommages et intérêts, ainsi que 10 000 euros de frais de justice pour atteinte à la vie privée. Mais d'après le jugement du tribunal que s'est procuré l'AFP, et que cite le site Puremedias, "en sa qualité de dirigeant du groupe Lactalis, leader mondial des produits laitiers, monsieur Besnier est un personnage public de sorte que le respect dû à sa vie privée n'est pas atteint par la publication de renseignements d'ordre purement patrimonial". Besnier devra verser 2 500 euros de frais de justice à France Télévisions.
Pour rappel, le président de Lactalis avait porté plainte contre la chaîne pour atteinte à sa vie privée après la diffusion le 13 octobre 2016 de l'enquête "Lactalis : le beurre et l'argent du beurre?". Besnier visait plusieurs séquences. Tout d'abord, des plans aériens de son château, en Mayenne, ainsi qu'un extrait montrant les journalistes d'Envoyé Spécial discutant à travers une haie avec la cuisinière. Après la diffusion, le PDG avait obtenu en référé, du même tribunal de Laval (ville où se situe le siège du groupe Lactalis) qu'Envoyé Spécial ne puisse pas rediffuser son reportage. Un référé annulé en janvier dernier par la cour d'appel d'Angers.
Prise de vue aérienne du château Le Vallon, propriété de Besnier
(Envoyé Spécial, 13 octobre 2016)
En ce qui concerne la plainte pour atteinte à la vie privée, le tribunal de Laval a jugé que "France Télévisions n'a fait que reprendre ce qui est de notoriété publique et mettre des images sur des éléments connus du patrimoine de M. Besnier". Des éléments connus notamment car d'autres articles de presse ont déjà mentionné la propriété du PDG, et ce avant le reportage d'Envoyé Spécial. Quant à la discussion avec la cuisinière, le tribunal a estimé que les informations révélées (on découvrait notamment les plats préférés de Besnier et on apprenait que la cuisinière était payée "sur la base" du SMIC) étaient "anodines".
L'occasion de (re)lire notre enquête : Lactalis remporte une (petite) victoire judiciaire contre Envoyé Spécial