Enquête rumeurs ? Bruni dément, Squarcini confirme
La rédaction - - 0 commentairesA propos des rumeurs de mésentente au sein du couple présidentiel, invitée d'Europe 1, Carla Bruni-Sarkozy a démenti l'existence de toute enquête des services de renseignement. Mais le patron du renseignement français a assuré le contraire au Monde, et à Mediapart. Certains journaux, comme Libération, relèvent cette contradiction. Mais Le Figaro n'en dit pas un mot.
"Il n'y a aucune enquête de police, c'est inimaginable de dire une chose pareille" a déclaré Carla-Bruni-Sarkozy à Europe 1. |
Mercredi après midi, Bernard Squarcini, patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) avait pourtant indiqué au site Mediapart que ses services avaient "mené des investigations techniques, notamment informatiques, afin d'essayer de déterminer d'où étaient parties ces rumeurs" sans effectuer d'écoute téléphonique. Squarcini a confirmé cette information à l'AFP : "Mon service a été saisi par mon autorité de tutelle, le directeur général de la police nationale Frédéric Péchenard, début mars" afin "d'effectuer une remontée informatique au plus près du point de départ dans le temps et, si possible, de la source" Après la plainte contre X déposée par Hachette Filipacchi, c'est la Brigade d'enquête sur les fraudes aux technologies de l'information (BEFTI) qui travaille sur le dossier.
L'information fait la Une du Figaro jeudi 8 avril 2010 qui explique : "Cette fois, ce ne sont pas les conseillers du président de la République qui sont montés au front, mais l’épouse du chef de l’État en personne. Après une semaine de polémiques, Carla Bruni-Sarkozy s’est exprimée hier soir sur Europe 1 « au nom de (son) mari »" ajoutant "De façon posée mais explicite, Carla Bruni-Sarkozy a donc recadré ceux qui, dans l’entourage du président de la République, ont ciblé l’ex-garde des Sceaux ces derniers jours." Le Figaro n'évoque pas la contradiction sur la question de l'enquête, niée par Bruni, mais reconnue par Squarcini.
Le Parisien/Aujourd'hui en France (gauche) et Libération traitent le sujet en pages intérieures.
"Objectif : éteindre le feu. Après des semaines de rumeurs et quelques jours de grandes manoeuvres, Carla Bruni-Sarkozy a sonné hier la fin de la partie" écrit Le Parisien (page 12) qui souligne le revirement de Claude Guéant secrétaire général de l'Elysée qui déclarait "Le président de la République ne veut plus voir Rachida Dati". Hier, il a tempéré : «La vérité d'hier n'est peut-être pas celle d'aujourd'hui». Décidément, c'était la journée cessez-le-feu" conclut le quotidien.
Libération se contente d'une relation factuelle en évoquant sobrement une "opération rétropédalage" mais souligne que Bruni a démenti l'existence d'une enquête : "«Aucune.» Et pourtant, la Direction centrale du renseignement intérieur – les anciens RG – reconnaît «avoir enquêté en mars sur l’origine des rumeurs» , par la voix même de son directeur Bernard Squarcini : «Mon service a été saisi par le directeur général de la police nationale Frédéric Pécchenard.» L’enquête aurait essentiellement consisté en «investigations techniques, notamment informatiques, afin de déterminer d’où étaient parties ces rumeurs» . Elle aurait cessé lors du dépôt d’une plainte par le JDD"
Lire aussi la chronique de Daniel Schneidermann : textogate, la presse en rattrapage