Enfant / pub : "collision malheureuse" dans Le Monde

Robin Andraca - - 0 commentaires

Hier, le quotidien Le Monde a fait parler de lui deux fois. Une première après avoir publié la photo de Aylan Kurdi, alors qu'en Europe seule la presse française n'avait pas accueilli l'enfant de trois ans à la Une. Une seconde pour avoir publié, dans le même journal, cinq pages plus loin, une publicité pour une marque de luxe, dans laquelle une mannequin -et son sac à main- sont échoués sur le sable. Contacté par @si, Luc Bronner, directeur de la rédaction du Monde, assure que personne, au moment du bouclage, n'avait vu cette "collision malheureuse".

Un enfant mort sur la plage, un mannequin échoué sur le sable, et cinq pages seulement entre les deux. Hier, Le Monde a fait l'évènement en mettant à la Une de son quotidien la photo du petit Aylan, que le reste de la presse française avait loupé (le numéro deux de Libé, Johan Hufnagel, a même tenté une douloureuse introspection pour expliquer ce ratage). Problème : page 5 du même quotidien, une autre personne s'est échouée sur la plage. Elle a les yeux ouverts et un sac Gucci dans les mains.

Sur Twitter, plusieurs dizaines de personnes ont vivement critiqué le quotidien :

"Ce n'est pas non plus une publicité qui alerte les yeux"

Contacté par @si, Luc Bronner, directeur de la rédaction du Monde, assure qu'au moment du bouclage, personne n'avait vu cette "collision malheureuse". "C'est un regret évident, mais je retiens surtout la fierté collective d'avoir publié cette photo. C'est un acte éditorial important". Avant d'ajouter : "Cette publicité était déjà parue dans d'autres journaux, ce n'est pas non plus une publicité qui alerte les yeux".

Peut-on imaginer que Le Monde fasse prochainement son mea culpa ? "On va publier un texte, aujourd'hui sur le site et demain dans le journal, pour exprimer ce regret évident".

L'occasion de relire la chronique de notre matinaute : "Aylan Kurdi, 3 ans".

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