En Grèce, avis de tempête en bord de mer
Anne-Sophie Jacques - - 19 commentairesPour Yorgo et Eleftheria, Syriza, c'est l'espoir
"Quand j’entends dire que les Grecs sont des fainéants, je réponds moutza", et Yorgo lève le poing en écartant les doigts, signe de mécontentement. Yorgo, c’est le père de Kalliopi. Il vit à Filiatra dans son village d’enfance en bord de mer. Avec la crise, sa femme et ses deux autres enfants vivent sous le même toit. La famille m’accueille comme leur fille. Nous sommes tous Grecs.
L’autoroute glisse vers la mer en fendant le Péloponnèse. Cette route qui part d’Athènes a dix ans seulement, et permet de rejoindre Filiatra en trois heures trente au lieu de cinq auparavant. C’est bête : les trente derniers kilomètres sont toujours en construction. Depuis un an, le chantier est en suspens. Manque de moyens ? Personne ne sait.
On rejoint les petites routes bordées de lauriers roses ou blancs. Les cyprès ont les allures fières de la Méditerranée. A l’entrée de Filiatra, surprise : une tour Eiffel, certes bien plus petite que l’originale, mais ça surprend. Avant la première guerre mondiale, me raconte Kall...