Emeutes Chine : "version officielle contre version internet" (France 24)

Justine Brabant - - 0 commentaires

Les autorités chinoises ont annoncé aujourd'hui la mort d'au moins 140 personnes lors d'émeutes ethniques à Urumqi, dans la province du Xinjiang. Un article des "Observateurs" de France 24 tente de distinguer la "version officielle" et la "version Internet" de ces émeutes, en examinant les informations contradictoires véhiculées par Pékin et par les représentants de la minorité ouïgoure.

"140 personnes sont mortes dans des affrontements, dimanche à Urumqi, entre la police chinoise et des manifestants ouïgours, une ethnie musulmane de la région du Xinjiang (nord-ouest). Comme à chaque fois que ce type d'émeutes éclate en Chine, analyse le blog des Observateurs de France 24, deux versions s'affrontent: les télévisions officielles ne montrent que des victimes hans, tandis que sur Internet circulent les images d'une répression sanglante contre les Ouïgours."

France 24 reprend plusieurs photos du site de dissidents chinois Boxun.com, et propose le témoignage d'une étudiante ouïgoure en France, qui affirme, à propos du gouvernement chinois : "Depuis ce matin, par exemple, ils ont coupé le téléphone, je ne peux plus joindre personne de ma famille dans la région. Ils ont également bloqué l'Internet et fermé les sites ouïgours de l'intérieur, par exemple Xjtsnews, qui est pourtant le site officiel de la région."

D'autre titres de presse français ont cherché à recueillir des témoignages concernant ces évènements. Ainsi, sur Rue89, le journaliste Pierre Haski rapporte : "Selon un témoignage qui nous a été transmis par un Riverain de Rue89, les manifestants ouïgours ont défilé dimanche après midi, drapeau chinois en tête pour bien montrer qu'ils n'étaient pas des «séparatistes» (...) Lorsque la police armée du peuple est intervenue, elle a d'abord utilisé des matraques électriques, puis a ouvert le feu. 17 personnes auraient également été écrasées par les véhicules de police. Certaines sources ouïgoures estiment que le bilan pourraît même être supérieur aux 140 morts annoncés."

Si ces récits semblent corroborer la piste d'une répression sanglante de la part des autorités chinoises, Pékin met plutôt en cause les Ouïgours, dont une des leader exilée aux Etats-Unis, Rebiya Kadeer, aurait "fomenté" ces émeutes. Le Monde rappelle enfin que ces violences interviennent après "un grave incident qui avait opposé, le 25 juin, dans une usine de jouets de la province de Canton, des Ouïgours et des Hans : des ouvriers turcophones avaient été accusés d'avoir essayé de violer une Chinoise han." "Deux musulmans étaient morts dans des bagarres, provoquant la colère des Ouïgours d'Urumqi et l'émeute de dimanche", ajoute le quotidien.

En dehors des périodes d'explosion de violence, les Ouïgours, minorité musulmane de Chine, sont "invisibles" médiatiquement. Pourquoi ? Relisez l'article d'@si : "Ouïgours : l'autre Tibet, oublié des JT."

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