Electricité 100% renouvelable ? Le rapport de l'Ademe enfin publié
Anne-Sophie Jacques - - 0 commentairesEnfin ! Deux fois reporté – en début d’année puis au printemps à l’occasion d’un colloque sur les énergies renouvelables –, le rapport de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) est aujourd’hui rendu public et explique la façon dont la France pourrait passer à 100% d'électricité renouvelable dès 2050. Un scoop ? Non car son contenu avait été révélé en avril par Mediapart.
Mieux vaut tard que jamais ? L’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) rend aujourd'hui public son rapport qui devait être initialement publié mi-avril à l’occasion d’un colloque sur l’énergie renouvelable. Que propose cette étude ? La possibilité pour la France de passer à une production d’électricité 100% renouvelable en 2050. Selon la dépêche AFP reprise par Les Echos ou La Tribune, "l'étude répartit la consommation d'énergie entre 63% d'éolien, 17% de solaire, 13% d'hydraulique et 7% de géothermie et thermique renouvelable." Le rapport étudie en tout "14 variantes de mix-électriques, avec une part des énergies renouvelables qui oscille entre 40%, 80%, 95% et 100% en fonction de critères d'appropriation sociétale, de coûts des énergies, d'accès au financement ou encore de maîtrise de la demande".
Ainsi, selon l'Ademe, la France peut se passer entièrement de nucléaire dans 35 ans. Un scoop ? Non car ce scénario était déjà contenu dans la version du mois d’avril que s’était procuré Mediapart comme nous le racontions ici. Pourtant, à l’époque, l’Ademe avait assuré au Monde que l’étude n’était pas finalisée et qu’il fallait "consolider certains points, mener des vérifications supplémentaires, confronter les hypothèses avec les professionnels du secteur, intégrer davantage de paramètres, affiner les implications économiques et technologiques". Or elle l’était. Manquait seulement les conclusions finales selon Mediapart, qui regrettait un report de l’étude alors que se tenaient les discussions sur la loi de transition énergétique. Une façon d’enterrer le document qualifié aujourd'hui par le directeur de l’Ademe Bruno Lechevin comme "une étude scientifique à caractère prospectif et exploratoire" et non un "scénario politique". Votée en plein mois d’août, la loi de transition énergétique n’a pas repris à son compte le scénario 100% d’électricité renouvelable mais statué sur 40% (les 60% restants étant du nucléaire).