Egypte : sauveteurs de la journaliste US (Rue89)

Gilles Klein - 4 mai 2011 - 0 commentaires

"Omar Weshahy, jeune médecin de la place révolutionnaire et témoin de l'agression, me présente Ahmed Salah, le soldat qui a extirpé la reporter d'une foule sans pitié." Sonia Dridi, la correspondante de France 24 en Egypte, raconte sur son blog, hébergé par Rue89, les circonstances de l'agression sexuelle de la journaliste américaine Lara Logan, sur la place Tahrir au Caire, le 11 février, jour de la chute de Moubarak.

"Malgré la cohue, Omar Weshahy remarque la journaliste blonde, élégante même en veste de jogging, près de l'hôpital de fortune où il se trouve. Elle est entourée d'hommes, attirés par l'une des rares étrangères présentes à Tahrir ce soir-là, qui la sollicitent pour des photos. Lara Logan se prête au jeu. Mais le jeune médecin de 27 ans, employé au Cairo University Hospital, (...) connaît bien son pays, où le harcèlement sexuel est répandu. Il interpelle alors la journaliste pour lui recommander de se méfier de ces hommes."

"Lara Logan et son équipe s'arrêtent un moment sur la place lorsque la batterie de la caméra s'éteint. C'est là que le «fixeur» égyptien du groupe entend des hommes dire vouloir déshabiller la journaliste. En quelques instants, la situation devient incontrôlable et Lara Logan disparaît sous une foule en furie." Un soldat, Ahmed Salah, posté sur son char près du musée du Caire, est prévenu d'une bagarre. "Avec trois collègues, il rejoint alors le troupeau" et "décide de «foncer dans le tas» et, malgré les coups, parvient à atteindre la journaliste effrayée, qu'il retrouve nue, les vêtements violemment arrachés par les mains déchainées d'hommes surexcités."

"Ahmed porte alors Lara Logan sur son dos et se presse vers son char, suivi par la foule en délire. Une fois arrivée au véhicule militaire, Lara est glissée à l'intérieur, mais la marée humaine continue de réclamer la journaliste et campe autour du char. Certains le secouent, d'autres tentent d'y pénétrer. Beaucoup crient: «C'est une espionne israélienne!» (...) La foule, sûrement exténuée par sa folie, s'éparpille et une fois l'attention retombée, une voiture de la police militaire récupère Lara et son équipe pour les ramener à leur hôtel."