Duhamel condamne Ferry... sur papier
Sébastien Rochat - - 0 commentairesLuc Ferry ? Un "vulgaire délateur de fantasmes, insensible aux désastres personnels qu’il peut déclencher". Dix jours après les accusations de Luc Ferry à l'encontre d'un ministre sur le plateau du Grand journal, Alain Duhamel flingue l'ancien ministre de l'Education nationale dans sa chronique de Libération publiée ce jeudi 9 juin. Pourtant, ce même Duhamel était beaucoup plus mesuré sur le plateau du Grand journal de Canal + quand Ferry avait lancé sa bombe.
En évoquant une rumeur sans la moindre preuve, Luc Ferry "se comporte ici en populiste mondain, jouant de la rumeur, de la médisance ou de la calomnie devant des millions de téléspectateurs comme s'il s'agissait d’attirer l’attention et d’aiguiser les curiosités les plus frivoles et les plus malsaines au troisième plat d’un dîner mondain", écrit Alain Duhamel dans sa chronique de Libé. Et pan ! En agissant ainsi, l'ancien ministre s'engage "dans la société de la défiance, du soupçon et de la délation". Re-pan ! Duhamel a clairement décidé de flinguer Ferry dans sa chronique. Celui qui peut "se présenter dans le Who’s Who comme à la fois «philosophe, universitaire, homme de lettres, homme politique»" (...) se comporte de façon affligeante mais aussi délétère et d’ailleurs incompréhensible selon sa propre logique, sauf à mettre au-dessus de tout le désir de briller, de se distinguer, de s’afficher comme un muscadin vaniteux", poursuit Duhamel. Encore un coup pour la route ? "Il se comporte en vulgaire délateur de fantasmes, insensible aux désastres personnels qu’il peut déclencher. Pire : interpellant tous ceux qui participaient au Grand Journal de son méphitique exploit, il veut faire croire que tous partageaient «ces informations»". . |
Conclusion : "outre que, contrairement à ce qu’il semble croire, on peut écrire des articles politiques sans avoir l’envie ou le goût de renifler préalablement l’odeur des vespasiennes du VIIe arrondissement de Paris, sa méthode comble de bonheur le populisme le plus bas". Et Duhamel de dénoncer l'idée du tous pourris et "libidineux".
La chronique est implacable pour Luc Ferry. Pourtant, comme nous l’a signalé un @sinaute, Duhamel était beaucoup plus mesuré sur le plateau du Grand journal il y a dix jours. Au moment où Ferry balance la rumeur, Duhamel se contente de lui dire à propos de sa source ministérielle, qu'elle était "peut-être mauvaise langue" avant de lui poser la question qui tue : "Quand vous étiez membre du gouvernement, est-ce que vous aviez le sentiment d'être entouré par des délinquants potentiels, des obsédés sexuels, par des gens qui se comportaient mal, ou pas ?" |
A noter qu’à la fin de la séquence, la directrice de la rédaction de Elle, Valérie Toranian, semble gênée par les propos de Ferry. L'animateur Ali Baddou promet alors d'y revenir après la coupure pub. Mais après deux minutes de chips et coca, le temps de cerveau disponible a fait son œuvre : Baddou oublie de revenir sur le sujet et enchaîne sur la séquence suivante.