Duflot / Elkabbach / sexisme : EELV saisit le CSA

La rédaction - - 0 commentaires

Voir la vidéo

"C'est le baratin classique d'un homme politique". Interrogé par Elkabbach le 15 mars sur Europe 1, Cécile Duflot a été accueillie fraîchement. Un peu trop fraîchement au goût d'EELV, qui aurait saisi le CSA, d'après Metronews. Notamment en raison du caractère partisan et parfois sexiste de l'entretien.

L'échange a duré près de quarante minutes. Quarante minutes de piques et d'escarmouches entre Cécile Duflot et les journalistes du Grand Rendez-vous d'Europe 1 (Jean-Pierre Elkabbach, Michaël Darmon d'Itélé et Arnaud Leparmentier du Monde). Diffusée le 15 mars dernier, l'interview avait suscité de nombreuses réactions, Politisayant par exemple qualifié le trio de journalistes de "réacs et misogynes".

Quinze jours plus tard, EELV semble ne pas vouloir en rester là. Selon Metronews, le parti de Duflot aurait saisi le CSA, jugeant l'interview "sexiste et orientée". Les écologistes reprochent à l'émission son "manque de parité", le "dénigrement des idées écologistes" et le "traitement spécial réservé à une femme politique par rapport aux hommes invités précédemment dans l'émission"."Il semble incroyable qu'une émission puisse en 2015, semaine après semaine, n'offrir qu'un panel 100% masculin”, critique le porte-parole du mouvement Julien Bayou dans le courrier destiné au CSA que s'est procuré Metronews.

Trop sexiste l'interview ? Après vérification, il semble que Duflot ait surtout été accueillie par les trois éditorialistes comme tous les "petits partis" et "petits candidats" peuvent l'être. Avec du mépris et une petite dose de sexisme en option.

Dès les premières minutes, l'échange est tendu avec les trois journalistes. Et Duflot n'est pas la dernière. Quand Darmon lui demande si elle n'est pas en train de devenir "le génie de la défaite" en raison des alliances d'EELV avec le Front de gauche pour les départementales, Duflot réplique que ces considérations d'appareil relèvent de la "vieille politique".

Duflot, génie de la défaite ? Elkabbach enchaîne sur le même registre : "Est-ce que vous préférez perdre avec Laurent [secrétaire national du PC] et Mélenchon que gagner avec Hollande et Valls ?" ou encore "Est-ce que vous ne jouez pas votre meilleur rôle de diviseuse ?". De quoi déclencher l'exaspération de Duflot : "Elle est géniale votre question". Et ce n'est que le début. Car Elkabbach est en forme. Il multiplie les petites remarques assassines ("On a l'impression qu'EELV, c'est cuit, elle est morte", "C'est le baratin classique d'un homme politique") et les attaques personnelles contre le caractère de Duflot ("Moi je connais le doute, je ne suis pas péremptoire" ou encore "vous n'êtes pas fatiguée d'avoir toujours raison"). Et au milieu de ces amabilités, la petite question sexiste : "Est-ce que votre obsession anti-Valls a une explication rationnelle, personnelle, caractérielle ? Qu'est-ce que vous lui reprochez ?" Trop de passions dans la relation Valls-Dulot ? L'écologiste s'est immédiatement engouffrée dans la brèche : "Je suis une femme, je suis gouvernée par les émotions", ironise-t-elle.



Lire sur arretsurimages.net.