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BenL
Très concrètement, je me fiche du cas de Ducros et de ses ménages. Je trouve ça anormal de manière générale, mais étrangement quand d'autres journalistes en font, il n'y a pas des articles partout pour les dénoncer, et globalement les journalistes ou leurs employeurs ne semblent pas particulièrement pressés de régler le problème.
Ce qui montre bien que ce n'est ici pas tant le ménage qui pose soucis que la personne concernée...
Je considère que Monsanto est une entreprise ayant des pratiques détestables, comme beaucoup d'autres, et en soit l'avenir du glyphosate m'intéresse peu. Ce qui m'intéresse, c'est que les débats d'importances soient menés avec raison, sur la base d'arguments solides et en s'appuyant lorsque c'est possible sur la science.
Si on décide d'interdire le glyphosate, ainsi soit-il, mais que ce soit fait sur des bases saines et pas sur des mensonges et des manipulations.
Or, cette affaire et tout ce qui tourne autour du glyphosate est symptomatique du traitement problématique de la recherche et de la science par la plupart des médias et des journalistes (et ne parlons pas des politiques).
Il faudrait déjà que les journalistes admettent qu'ils ont en majorité un énorme manque de culture scientifique et de connaissances du fonctionnement de la science et de la recherche (méthode scientifique, consensus scientifique, recherches bibliographiques et lecture d’articles scientifique, hiérarchie des preuves, etc). Donc soit qu'ils se forment sérieusement à ces sujets, soit qu'ils recrutent des journalistes scientifiques spécialisés et écoutent ce qu'ils leur disent.
Il faudrait ensuite qu'ils se rappellent qu'on ne traite pas un débat scientifique comme un débat d'opinion. Qu'ils arrêtent, sous prétexte de donner différents « points de vue », de présenter de manière égale l’expression du consensus scientifique (autrement dit, l'accumulation dizaines voire centaines d'études) et des affabulateurs ou des pseudo-sciences.
Malheureusement on en est loin. Et plutôt que de se servir des résultats de la recherche pour avoir des débats raisonnés sur des sujets importants, certains journalistes s'en servent comme d'un buffet où piocher ce qui leur convient pour appuyer leurs idéologies :
- Les études scientifiques montrent suffisamment sérieusement pour faire consensus qu'il y a un réchauffement climatique, une perte de biodiversité et autre : super, on prend et on fait des dizaines d'articles dessus !
- Les études scientifiques montrent suffisamment pour faire consensus qu'il n'y a pas d'effet sanitaire majeur du glyphosate : ah non, ça ne va pas dans le bon sens, c'est forcément un complot, les scientifiques sont des vendus et tous ceux qui les soutiennent aussi ! Invitons donc plutôt Séralini et ses études retirées, d'ailleurs ça aussi c'est un complot !
Et je ne vais même pas parler des dizaines d'articles commençant par "une étude a montré que", souvent suivi de résultats déformés ou exagérés de l'étude en question, et ignorant complètement qu'à part dans des domaines très spécifiques, une seule étude ne suffit pas à conclure.
Plus grave encore, quand d'autres journalistes, des scientifiques ou des amateurs de sciences exposent des erreurs, amènent des faits et des sources concrets à l’appui d’argumentaires précis, ils sont qualifiés de « trolls », de harceleurs, de vendus. Leurs arguments ne sont mêmes pas étudiés : ils sont immédiatement bloqués sur les réseaux sociaux, on cherche à décrédibiliser leurs personnes plutôt que de répondre à leurs arguments, etc. On a même vu des réponses du type "vous n'avez que 3 abonnés sur twitter, merci au revoir" en guise de réponse à des personnes soulevant des problème. Comme si le nombre de contacts avait le moindre lien avec la pertinence d'un argument !
Il est là le problème.
Actuellement c'est tombé sur le glyphosate, mais on y a droit pour plein d'autres choses : homéopathie, OGM, vaccins, ...
Pour pouvoir débattre de grands sujets très complexes comme le changement climatique, l’environnement ou la santé, on ne peut pas se passer de la science et de ses résultats solides, concrets, analysés avec méthode et objectivité et communiqués correctement. Parce que les anecdotes, les observations à l'échelle individuelle et le bon sens ne suffisent pas pour comprendre des sujets si complexes.
Et il y a suffisamment de dangers et de problèmes clairement avérés par la recherche scientifiques pour qu’il ne soit pas nécessaire pour les médias d’en inventer d’autres de toutes pièces en désinformant les gens. Ce que, malheureusement, un certain nombre de journalistes semblent préférer, s'enfonçant de plus en plus dans leurs bulle cognitive (cf le très bon commentaire de Jiembé du 29/06 17h45).
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Jiembé
Au delà de la bataille personnelle, c'est tout un pan du travail journalistique qui est interrogé par cette histoire.
Le débat ici même avec S. Foucart S. Huet et H. Le Bars montre qu'il y a un décalage énorme entre le consensus scientifique et le traitement médiatique.
On s'attendrait que ce décalage se résorbe.
Hélas dans le marché cognitif, les idées séduisantes ont plus de succès que les idées vraies. L'idée qu'une méchante multinationale qui plus est américaine manipule l'agriculture au détriment de notre santé à tous, est infiniment plus séduisante que l'idée d'un herbicide efficace qui rend de très grand services à l'agriculture, avec un niveau de risque limité. En plus de cela le glyphosate est associé à certains OGM, qui ont aussi été très largement diabolisés.
Au final quelques journalistes font un sain travail de critique, il rappellent à leurs confrères qu'ils sont plus ou moins à coté de la plaque. C'est ce que l'on attendrait dans une sphère médiatique qui fonctionnerait normalement, mais il y a un tel consensus dans la bulle cognitive dans laquelle vit ces journalistes, que toute contestation sur ce sujet est perçue comme de l'hérésie. Et du coup plutôt que de réinterroger leurs croyances les journalistes qui se sentent attaqués cherchent à jeter le discrédit sur leur confrères, ils tombent dans le sophisme de l'ad hominem. Et quoi de mieux pour cela qu'un média de factchecking pour renvoyer dans les cordes ceux qui leur rappellent les faits ?
Manque de bol la démonstration tombe à plat, la boulangerie, ce n'est pas l'industrie des pesticides, et la seule personne qui témoignait de l'existence d'un devis, qui n'a de toute façon pas été honoré, s'est rétracté.
Au final qu'est-ce que reproche à ED ? D'avoir été indemnisé 1000 € pour un weekend de travail à Vienne, pour une organisation n'ayant aucun rapport avec les pesticides.
Pour autant la plupart des journalistes vont continuer à raconter à peu près n'importe quoi sur les sujets de l'agriculture en gardant un partie pris ahurissant et vont continuer d'alimenter le faux dilemme stérile entre une agriculture biologique parée de toutes les vertus et l'agriculture conventionnelles à qui on attribue tous les maux de la terre.
Ne pas s'étonner que ceux qui connaissent un peu ces sujets rejettent de plus en plus les médias. -
karpapa-152246 karpapa
sans déconner ... je suis surpris mais tellement surpris
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pierre mas
La révélation de la participation (rémunérée ou non) de cette journaliste à un symposium boulanger ne démontre rien, dans un sens comme dans l'autre, a propos de cette controverse sur l'émission Envoyé Spécial.
Ses adversaires devraient vraiment s'appliquer à démonter ses arguments.
Avant de lire, je dois avouer qu'un preuve incontestable de sa malhonnêteté m'aurait réconforté car a priori je suis plutôt chaud pour dénoncer la collusion entre journalistes et lobbys mais... sur ce sujet, je dois avouer que, dans les commentaires, la plupart des pros me semblent de bonne foi et plus informés que les antis.Pas le temps de me plonger dans ce sujet je suspend mon jugement en attendant d'en savoir plus.
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S. P.
Tiens, l'article de Libé a été édité... il n'y a même plus de devis...
Edit du 28 juin 2019 à 9h30 : au lendemain de la publication de notre article, Sylvain Camus a changé de version, affirmant désormais par mail : «Je ne suis pas en mesure de vous affirmer qu’un devis ait été émis, n’ayant pas participé à l’organisation de cette journée.» La veille, par téléphone, à notre question «Emmanuelle Ducros a-t-elle envoyé un devis à l'UIPP, suite à sa prestation ?», il avait pourtant répondu par l'affirmative. A la relance, «donc elle n'a pas été payée, mais elle a bien envoyé un devis avant de faire marche arrière ?», Sylvain Camus avait également répondu oui. Nous maintenons donc nos informations. Sylvain Camus tient également à préciser qu’il n’est pas responsable de la communication de l’UIPP, mais attaché de presse extérieur à l’UIPP. C'est la directrice de l'UIPP, Eugénia Pommaret, qui nous avait redirigé vers lui.
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S. P.
Abject et honteux Tristan Waleckx... https://twitter.com/tristanwaleckx/status/1144250489300750336
Avec
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Faab
Entre cet article et ceux sur les journalistes sportifs n'aurait-on pas le sujet d'une émission sur le journaliste devenant "célébrité" et le rapport à la gestion/revenus d'image ? En dehors des motivations, quelles sont les stratégies financières des uns et des autres quand ils atteignent une certaine notoriété ?
Emmanuelle Ducros gagnera-t-elle un bonus dans une certaine presse pour son image d'opposante à Lucet ? Le salaire de Elise Lucet à environ 25 000 €/mois se justifie-t-il par autre chose que la valeur de son image médiatique ?
Et quand on dépend d'une image, qu'est-on prêt à faire pour l'entretenir ? Les un-e-s et les autres ne vont-elles pas surjouer leur rôle, vouloir être "la spécialiste de...", se positionner sur tel ou tel public etc. ?
D'ailleurs, D. Schneidermann doit être concerné. Lui a-t-on déjà proposé des "ménages" ? Lorsqu'il est invité à des tables rondes et autre avec son image de spécialiste de la critique des médias, pense-t-il à faire la pub pour @si, à sa double casquette de journaliste et petit patron ?
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Esteban
Le cauchemar d'Elise Lucet ! Cette dame serait plutôt le cauchemar du journalisme. Je ne serais pas surpris d'apprendre qu'elle a également des liens financiers avec le lobby des pesticides. Défendre Monsanto comme elle le fait, c'est ahurissant. -
Aliochka
Quand je vois la pourriture des conflits d'interet partout (et avec Macron c'est une industrie) on pourrait peut etre mettre en place quelque chose comme pour la recherche (timide certes) qui prohiberait les conflits d'interet.
Journalisme par exemple ne pourrait pas etre compatible avec faire des ménages.
Mais bon il faudrait aussi que l'éthique, la vertu, la vergogne soient largement partagées or...
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S. P.
Donc c'est confirmé, ASI a décidé de participer à fond à cette honteuse campagne de dénigrement et de harcèlement contre cette journaliste qui se bat honnêtement (de ce que j'en ai constaté) avec des faits, en vous associant à des propagandistes militants et malhonnêtes. Il semble donc que vos envolées "féministes" et autre "antiharcèlement" ne valent plus rien quand il s'agit de personnes qui contredisent vos idées. Le caricatural "camp du bien" s'acharne contre le "camp du mal", sans jamais trouver de véritable matière pour contredire sur le fond. Il va falloir répondre de vos choix et de vos actes...
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Marie la dern'
Ce genre d'infos ne m'étonne même plus, juste ça me fâche, encore plus. Pfff...
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Ke-sais-je
Ducros est dans le pétrin....
Pour s'en sortir, il faut que Ducros se décarcasse....
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Offset
Et concernant le fond par contre ?