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Cultive ton jardin
Mon fils a travaillé il y a une dizaine d'années dans une petite boîte de vente de matériel vidéo: contrat aidé d'un an, sous-payé, heures sup gratuites à gogo mais observations menaçantes pour le moindre retard, "formation" complètement bidon ("les formateurs en savent moins que moi"). Lui et ses collègues ont contacté l'inspection du travail qui a fini par bouger six mois plus tard, alors qu'une partie des protestataires avait fichu le camp et que ceux qui restaient finissaient leur contrat, a constaté que les tableaux de présence étaient réglementaires puisque sur le papier tout le monde finissait à 19 heures, et basta (pas même l'idée de se pointer à 19h30 quand le boulot de plusieurs personnes était évident).
Le gars ouvrait d'autres magasins ici et là sur le même modèle (il s'est même fait arnaquer par un de ses "gérants", lol comme on disait à l'époque!!!)
Les jeunes concernés ont vaguement agité l'idée des prudhommes, puis chacun est parti vers son destin en secouant la semelle de ses chaussures. D'autres galères ont suivi pour eux, je suppose, en tous cas pour mon fils puisque plus tard il a essayé les prudhommes, avec deux copains sur les dizaines de concernés. Abus des contrats intérim cette fois, une autre facette à explorer. Un des copains a lâché quand on lui a proposé une compensation minime, ils sont deux à avoir tenu pour l'honneur, ça date de deux ans, ils attendent toujours, appel et compagnie, heureusement ils ne couraient pas après le fric, ils seraient morts de faim (je nourris mes enfants entre deux contrats bidon).
Puis je tombe sur cet article d"Alternatives économiques: non seulement ça ne date pas d'hier, mais c'est loin d'être un cas isolé, ya tout un système derrière, parfaitement connu et toléré par des gens qui devraient y mettre bon ordre. Et comme c'est toléré, ça s'amplifie, il faudra bientôt payer pour avoir l'honneur de travailler. Par ici la bonne soupe! -
Diogene
Rectificatf: CUI-CIE (=entreprise privée)
A noter que la conseillère emploi de mon pote était elle en CUI-CAE (=associatif et trucs publiques). -
Diogene
@Pierre38330
" force du poignet "
Ca me fait penser à une actvité très solitaire...
Sinon: bien dit. Je ne sais pas qui élit le président du Médef, mais si les PME en sont, je pense qu'elles sont bien stupides.
Il n'y a rien à voir entre le patron de PME et celui au cac40. -
Diogene
@waree:
Experience similaire vécue par "un proche":
Une startup (conseil aux nouveaux: méfiez vous comme la peste des start-ups) qui me recrute pour un job de commercial au téléphone. Au tarif CUI CAE=contrat aidé: la boite verse un demi-smic, l'Etat verse le reste.
-Au passage: l'Etat vous fourni aussi des tickets-service(?), un peu comme les tickets restau. Sauf qu'un magasin ne les accepte, même si normalement c'est prévu pour payer la bouffe, les vêtements et l'essence... Dans le c... -
Période d'essai: 4 mois. Au boût de deux mois, viré pour un prétexte bidon. Mais mon pote avais accomplis sa "mission": établir une liste de clients fiables. La boîte a pu se servir de son boulôt. En ayant payé qu'un demi-smic.
PS: chaque fois que j'entends Gataz parler je me demande comment ça se fait qu'il n'est pas en taule à purger perpet'... (pas de peine de mort en France) -
waree
J'ai eu un peu près la même mésaventure chez un constructeur auto français (installé dans le Nord). Pole Emploi nous convoque pour nous proposer un poste en intérim à la suite d'une formation de 5 semaines dans l'usine, formation rémunérée par pole emploi puis une fois le contrat signé ce sera Critt intérim qui prend la suite.
J'accèpte en me disant que je devrais serrer les fesses cinq semaines (ça coûte de l'argent de travailler quand on est précaire les premiers tps sont tjrs durs jusqu'à la première paye).
Le lundi on commence mais je sens que ça a été très mal préparé et que personne ne sait pas grand chose, 48 heures plus tard on apprend que ce n'est plus 5 semaines de formation mais neuf semaines, ce qui change tout, deux mois à travailler sans salaire! Et si tu refuse ils diront que t'est un fainéant, que t'as pas envie de t'en sortir, etc etc...
Ce ne serait pas grave si on était réellement en formation, sauf que là on travaille, on produit, on crée de la valeur ajoutée, comme les autres, à la chaîne. Le vendredi je reçois un courrier de pole emploi me disant que la convention de rémunération est acceptée et que je percevrai 400€ en plus de mon RSA qui est de 440€ environs. De plus on devait être en horaire de jour pendant cette formation (7h30/16h30) mais après 5 jours on nous met en travail posté 6h/13h30 ou 13h30/21h30, évidement comme on taf... Et comme si ça ne suffisait pas on nous fait faire des heures sup, quand je fais remarquer que ca va poser problème pour être payé vu qu'on est pas encore sous contrat on me répond "notez tout et quand vous serez en intérim on régularisera"... On nous régularisera dans plus de deux mois donc... C'était début octobre, la boite ferme les deux dernières semaines de décembre, ça nous amène tranquillement à février pour la vraie paye!
Ce constructeur fait la pluie et le beau temps dans le coin, étant un des dernier pourvoyeur d'emploi et étant donné le turn over ils font ce qu'ils veulent. En 2014 on peut travailler pour 400€, 850€ si on compte les minima sociaux payés par l'état.
Evidement j'ai arrêté, ils ont confié ma "formation" de précaire à un autre précaire, évidement il voyait d'un mauvais oeil de former celui qui allait le remplacer une fois son contrat terminé, ca ne pouvait se finir qu'en embrouille cette histoire.
J'ai finalement recu 336€ pour un mois de travail chez ce constructeur.
Désolé pour le HS mais j'avais envie d'en parler, ma conseillère pole emploi n'en a rien à foutre. -
Krykky
Dans les années 2000, un Leclerc de l'Orne recourrait massivement aux "Évaluations en milieu de travail" (dites EMT soit 15 jours de "formation" non rémunérés, en fait une période d'essai classique mais sans le pognon censé aller avec....). Le tout avec la complicité active de l'ancienne ANPE, les preuves écrites existent. L'affaire avait été portée par lettre d'avocat devant la Direction régionale, particulièrement réactive. Le chômeur mauvais coucheur fut reçu dans les 24H par le directeur en personne pour une séance d’enfumage maison. Les choses en étaient restées là à l'époque et de toute façon ce recours aux EMT en lieu et place des périodes d'essai rémunérées était très répandu dans les supermarchés de la région (ex feu Champion). -
Marc17
Bonjour,
L'attention est focalisée sur Leclerc, mais il ne faudrait pas oublier que c'est l'Etat, à travers Pôle Emploi, qui donne les outils nécessaires à l'esclavagisme moderne.
Quand on dit à un patron: vous pouvez employer une personne sans la rémunérer car celle-ci est indemnisée par Pôle Emploi, et vous n'avez aucune obligation de l'embaucher à la fin !... Il faut que ce patron soit un saint pour ne pas en profiter !
Quand Pôle Emploi dit aux chômeurs: si vous n'acceptez pas ces POE et AFPR vous serez radiés ! Certains patrons se considèrent comme des saints en acceptant d'employer gratuitement des chômeurs !!!
Pôle Emploi assure que les POE remportent un succès ! Evidemment !!! Les chômeurs sont dans l'obligation d'accepter et les employeurs ont du personnel gratuit!
Quel pourcentage de POE débouche sur un CDI ?
Voilà une donnée sur laquelle Pôle Emploi pourrait communiquer si elle était avouable...
Pendant ce temps, pour lutter contre le chômage, l'Etat va renforcer les contrôles auprès des chômeurs !!! Probablement pour assurer le remplissage du réservoir d'esclaves !!! -
Bernard
Bientôt nous aurons fait le tour des acteurs économiques. Les distributeurs détournent les dispositifs de formation comme Leclerc. Les banquiers cultivent la triche (cf article " les banquiers, tricheurs par culture" Le Monde). Et qui se retrouvent dans le cercle proche du pouvoir? Les mêmes... Que doit-on en espèrer, nous les citoyens lambdas? -
Bracam
"puis jetées suite à leur stage dans un tout nouveau centre Leclerc situé à Fleury-Mérogis" : c'était donc du sursis, et elles se plaignent. -
Bracam
Leclerc, c'est bien cet humaniste prénommé Édouard, qui fut* si télévisuel, si émouvant, si crédible (*j'ai pu de télé depuis si longtemps) ? C'est marrant, ce besoin que les esclavagistes ont de faire des phrases. En font-ils d'ailleurs encore, compte tenu que cela ne semble même plus nécessaire dans ce monde qui lèche la main qui le frappe ? -
Oblivion
Merci Anne-Sophie.
Je mets ici un commentaire trouvé sur Rue 89, par DiaboloSatanas - Fou du volant, à propos d’un article en lien dans le tien :
« ma première voiture.
Ça c’est significatif a propos de « Drive ». Je me souviens de mon premier boulot de lycéen manutentionnaire durant un mois pendant les vacances a 17 ans en 1970 dans un hypermarché « Escale » pour me payer le permis de conduire.
Payé au moins au SMIC ( ou SMIG : -) sinon plus . Déclaré et comptant un trimestre pour ma future retraite et dans une ambiance tout a fait correcte a petits chefs humains qu’on s’est quittés bons amis avec des coups de feu et des moments de glande et absolument aucune idée saugrenue de contrôle de productivité a la tache et au chronomètre .
Bonjour la dégradation incroyable de basculement en enfer . Les jeunes aujourd’hui on se fout totalement de leurs gueules. C’est carrément gerbant cette société qu’ils nous font , les problèmes économiques que le plein emploi est depuis longtemps parti en fumée n’excusent rien du tout ..tous ceux qui imaginent et exploitent et couvrent ce genre de montages antisocial sont de vrais fieffés salauds point final . » -
evemarie
Des formations privés qui disant ce sera mieux que l'AFPA , hein ? A chaque fois que l'état extternalise ces devoirs envers nous , c'est mauvais arnaque et compagnie . Eau , électricité , telecom, transport, suivit du CHOMAGE ... Que de mépris pour nous qui avons financé ces boites et qui nous retrouvons a donner du fric aux actionnaires ou a des boite bidon ... -
CC 6500
...ha les délices de la franchise... -
Strumfenberg ( Aloys von )
Ça donne pas envie d'acheter son calgon deux-en-un chez Leclerc. -
emilie bouyer
Michel-Edouard ne doit pas être content. Bien mauvaise pub pour son négoce...On le verra moins à la télé en train de vanter son action "exceptionnelle" contre la vie chère...Facile, cher monsieur de faire des affaires quand on ne paie pas ses employés tout en se foutant de Pôle emploi.
Alors plus de baratin et de pub injustifiée. On aura gagné ça. -
Fan de canard
Merci Anne-Sophie pour cette vigilance constante.