Des opposants syriens refusent d'être récupérés par BHL

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Après s'être autoproclamé principal messager de l'opposition libyenne, BHL tente le coup dans le conflit syrien, non sans mal. Lundi 4 juillet, à Paris, la revue de BHL, La Règle du jeu, organise un meeting de soutien au cours duquel des représentants de l'opposition syrienne devaient témoigner. Mais plusieurs d'entre eux "ont renoncé publiquement à leur présence à cette manifestation", indique Rue89. Ils refusent que leur combat soit récupéré par BHL.

Ne nous récupérez pas ! Suhair Atassi, une opposante du régime de Bachar el-Assad, appelle"les Syriens qui ont accepté de participer à la conférence de Paris lundi, organisée avec l'appui dudit Comité pour le salut de la Syrie, mis en place par Bernard-Henry Lévy, à se retirer et à déclarer publiquement leur retrait".

Plusieurs raisons sont invoquées pour justifier cette prise de distance. Il y a d'abord ses prises de position dans le conflit israélo-palestinien. Ainsi, dans un courrier que cite Rue89, Attassi déplore certains propos de l'essayiste : "Bernard-Henri Lévy a considéré les enfants tués à Gaza comme des «dommages inévitables de la guerre contre le terrorisme» et en réponse au massacre dans le camp de réfugiés de Jénine en 2002, il avait visité le camp à bord d'un char israélien et la presse avait publié ses photos et sa déclaration selon laquelle : «L'armée israélienne est l'armée la plus humaine de l'histoire moderne.»"

Autre raison invoquée : le refus de voir leur cause récupérée par BHL, et "l'exploitation que ne manquerait pas de faire le régime de Bachar el-Assad de cette conférence pour discréditer ses opposants à l'extérieur", indique Rue89. Plusieurs invités syriens vivant à l'étranger ont ainsi renoncé à ce meeting, après avoir réalisé que BHL était à l'origine de cette manifestation. C'est le cas par exemple d'Ammar Qorabi, qui dirige l'Organisation nationale des droits de l'homme ou d'Omar Al-Azm, professeur à l'université de l'Ohio. Selon Rue89, "ces personnalités se sont aperçues qu'il n'y avait  pas d'autre rendez-vous sur leur agenda que cette soirée aux côtés de BHL. Ils considèrent avoir été piégés par les partenaires syriens de La Règle du jeu, des militants séduits par la force de frappe politico-médiatique de BHL qui ont semé la discorde au sein de l'opposition".

Un élément supplémentaire pour notre dossier : "BHL, maître des réseaux"

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