Des livres plein les poches

Alain Korkos - - 0 commentaires

Le 9 février 1953 naissait la collection du Livre de Poche à la Librairie générale française, filiale des Éditions Hachette.



C'est Henri Filipacchi qui eut l'idée de cette collection de livres à prix réduit. Il la baptisa "Le Livre de Poche" après avoir racheté ce nom aux éditions Tallandier, qui avaient lancé dès 1905 une collection de romans populaires ainsi baptisée. Les quatre premiers titres du Livre de Poche, vendus entre 150 et 200 anciens francs, étaient…

Kœnigsmark de Pierre Benoit et Les Clés du royaume d'A.J. Cronin

Vol de nuit d'Antoine de Saint-Exupéry et Ambre de Kathleen Winsor


Viendront ensuite…

La Nymphe au cœur fidèle (n°5) de Margaret Kennedy - La Bête humaine d'Émile Zola (n°7)


L'Invitation à la valse de Rosamond Lehmann (n°8)  - Capitaine Conan de Roger Vercel (n°9)


Les Mains sales de Jean-Paul Sartre (n°10) - Hôtel du Nord d'Eugène Dabit (n°14)


L'adieu aux armes d'Ernest Hemingway (n°16) - Le fil du rasoir de Somerset Maugham (n°17-18)


En vérité, le concept de livre de poche rééditant des textes issus de la littérature est bien plus ancien, puisque les très grand-bretonnes éditions Penguin Books naquirent dès 1935. Les cinq premiers titres publiés outre-Manche furent, dans l'ordre :

Ariel d'André Maurois, A Farewell to Arms (L'adieu aux armes) d'Ernest Hemingway,
Poet's Pub
d'Eric Linklater, Madame Claire de Susan Ertz
et The Unpleasantness at the Bellona Club (Lord Peter et le Bellona Club) de Dorothy L. Sayers


Des couvertures sobres, dépourvues de toute illustration mais nanties d'un révolutionnaire code couleur permettant de distinguer au premier coup d'oeil le genre des ouvrages : Rouge = Drame, Orange= Fiction, Vert = Romans policiers, Bleu foncé = Biographies, Cerise = Voyage et Aventure, Mauve = Essais, Gris = Monde des affaires et Jaune = Divers.

Les ouvrages édités par Penguin étaient à l'époque vendus 6 pence, tarif moins élevé que celui d'une pinte de bière mais équivalent à celui d'un paquet de cigarettes.

Publicité des années 30


Pour en savoir plus sur les différentes collections de livres de poche et savourer d'anciennes couvertures évocatrices de souvenirs, rien de mieux que ma chronique intitulée Les madeleines de poche.




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