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zozefine
je suis pas sûre d'être d'accord avec : "L’Athènes du Ve siècle avant notre ère, pourtant esclavagiste, misogyne, xénophobe, était une véritable démocratie. Dans ses institutions même, au cœur de son théâtre subventionné par la cité, un théâtre « de service public » dirions-nous aujourd’hui, Athènes réservait un espace à la dérision la plus féroce, la plus audacieuse, la plus libre de ses personnalités publiques.", en tout cas avec l'équivalence "démocratie=espace autorisé de la critique". a priori, il m'est difficile d'attribuer le label "démocratique" à une société, quelle qu'elle soit, à la fois misogyne, esclavagiste et xénophobe, et le mythe de l'athènes inventant la "démocratie", nommée ainsi par pure paresse mentale, est un vrai bourre-crâne lavage de cerveau. les athéniens ont inventé une organisation sociale qui leur convenait, qui excluait de l'exercice du pouvoir et de la liberté et les femmes, et les non-nés à athènes (les xéni), et les esclaves. par contre, c'est une société qui cloisonnait très efficacement les différentes sphères sociales, et donc qui pouvait se permettre une sphère "dérision cruelle théâtrale et littéraire", dans la mesure où celle-ci ne débordait pas sur le reste de la société. socrate suicidé, inventeurs de l'ostracisme (exil), les athéniens ont fait un large usage des moyens de préserver leur ordre social. ils connaissaient la technique de l'abcès de fixation... et justement, nos humoristes sont-ils notre abcès de fixation ? ce qui me fait peur, et me consterne un peu, dans ce débat sur l'impertinence pertinente de l'humour, c'est justement que cette impertinence ne soit autorisée que pour les humoristes labellisés. et également le degré de tolérance (proche du zéro) atteint dans notre culture lorsqu'il s'agit de dire des horreurs sur des gens qui nous débectent... ou sur des religions, des pratiques, des pensées... la liberté d'expression n'est pas négociable. par contre, partout où la désinformation, le mensonge, la pensée unique vont des ravages, alors là, oui, il faut foncer, dénoncer, et avoir une tolérance zéro. -
beyondtheeyes
Chronique de François Morel vendredi 9 avril 2010 sur France Inter : http://www.dailymotion.com/video/xcvtqv_en-quete-de-notoriete_fun
Si avec ça il ne devient pas aussi populaire que Guillon et Porte, c'est à n'y rien comprendre ;-) -
* * * Stanley MILGRAM™ * * * Soumis à aucune autorité
Si Eric Besson pense que Stéphane Guillon a caricaturé un trait de son physique, c'est qu'il reconnait [et qu'il en a honte] avoir des "yeux de fouine".
Pourtant rien sur : "Eric Besson, taupe du FN".
Pourquoi cette différence de traitement entre la TAUPE et la FOUINE ?
Cet polémique « Ne vaut pas un pet de lapin »
Faire des allusions avec des animaux est complétement idiot. -
beyondtheeyes
mal placé -
beyondtheeyes
Sur Canal+, dans l'émission Le Grand Journal, Guy Bedos, invité de Denisot mardi 30 mars 2010 a évoqué une jurisprudence concernant « le droit à l'humour » qui porterait son nom ( concernant un procès avec - contre - Jean-Marie Le Pen ).
Appel aux @sinautes pour trouver le texte en question ( et le décrypter pour nous, le cas échéant ) ? Danette ? -
beyondtheeyes
« L'art de la Caricature » par Vincent Roca sur France Inter [www.dailymotion.com] -
SylvN
Peut-être que si Sarkozy arrêtait de faire le pitre et de vouloir faire rigoler l'assistance à chaque discours avec ses bonnes blagues sur l'opposition et autres, Guillon sonnerait un peu moins "politique".
Y a des jours où je m'y perds moi, pas vous?
Chacun son métier et c'est à qui de se montrer exemplaire? L'intermittent du spectacle ou l'élu du peuple?
Pfff -
beyondtheeyes
François Morel sur France Inter vendredi 26 mars 2010
[www.dailymotion.com]
[pub] P.S. : je vous conseille vivement son spectacle « Le Soir, Des Lions » [/pub] -
diane
Merci à asi pour cette parole libre et intelligente. -
eetu
Rappelons que les "couilles crasseuses" d'Aristophane sont conservées au musée d'Athènes, avec un bout d'la bit' à Démosthène, et tout près des roustons, tons, tons, du Père Platon ; juste à côté des trois poils du cul de Proserpine.
De cheval. -
beyondtheeyes
... celui qui ne cesse de prétendre vouloir « être jugé sur ses résultats » n’a pas son pareil pour masquer les piètres bilans de son action. Ceux d’un médiocre ministre de l’économie et des finances ou ceux d’un ministre de l’Intérieur survolté mais peu efficace : les violences faites aux personnes n’auront cessé d’augmenter en dépit de ses communiqués triomphants.
Mais l’échec n’atteint que rarement notre héros. Le plus souvent parce qu’il le noie dans le mouvement perpétuel : chaque fois qu’il se trouve en difficulté ou se voit obligé de se justifier de son action, le candidat de l’UMP se saisit d’un fait divers pour enfiler la combinaison qu’un Le Pen laisse parfois au vestiaire de « celui qui dit tout haut ce que les Français pensent tout bas ». Un jugement à l’emporte-pièce, une provocation suivie d’une polémique, le tout conclu par un sondage qui démontrerait que Sarkozy a les élites contre lui mais le peuple avec lui et le tour est généralement joué...
Auteur : Eric Besson [hebdo.parti-socialiste.fr] -
Talasrum
Effectivement très bien vu. C'est bien le principe démocratique qui apparaît en cause dans les propos de Besson ou de Strauss Kahn.
http://0z.fr/H3G3f -
Fan de canard
Très beau papier très bien vu.
Merci de l'avoir mis en avant, surtout que je ne l'avais pas lu jusque là (plus le temps depuis un an de lire tout le forum comme avant malheureusement).
À l'instar de l'excellent Stéphane Guillon, un tel billet était nécessaire. -
Thom
YG, Vous prétendez rire de tout, mais vous ne respectez donc rien ?
Non, je rigole. -
cedreynier
Article intéressant
Je n'intervient pas souvent sur le forum alors désolé si mon propos est bancal ou approximatif...
une remarque : vous dites
Ce qui compte, c’est d’abord que Stéphane Guillon est un humoriste, dont la parole sur France Inter (et sur Canal +, et au théâtre) est officiellement définie comme une parole de dérision, et reçue comme telle sans ambiguïté par les auditeurs
Je ne suis pas si sur que c'est si clair que ca pour les auditeurs/telespectateurs.Autour de moi je vois pas mal de gens qui regardent systématiquement les guignols de l'info et pour qui cette emission a remplacé le journal de 20h (qui est une autre forme de caricature, je vous l'accorde...)
Comme les chroniques de Guillon ne sont pas forcément drôle, on a d'autant plus tendance à le prendre au sérieux... Coluche cassait les politiques mais c'était tellement drôle et gros qu'on voyait bien la distinction entre humour et politique.
Peut être que les politiques ressentent cela comme une menace (le peuple ne fait plus la distinction entre caricature et message politique) et se sentent obligés d'intervenir. -
francky
Besson, il me fait froid dans le dos, pas vous, c'est drôle et triste à la fois de voir quelqu'un critiquer une chronique qu'il n'a pas entendu, si guillon avait eu du flair, il aurait dû faire une banale chronique sans critiquer besson pour voir si ce dernier aurait eu la même réaction, sans compter que ceux qui ont écouté la chronique et ont envoyé des sms à besson devraient se laver les oreilles le matin car effectivement guillon n'a pas dit "mein kampf" dans sa chronique, à lala, on vit une époque formidable! -
PatriceNoDRM
La caricature, et au delà l'humour en général, est l'équivalent de la soupape de sécurité qui permet de relâcher la vapeur sur une cocotte-minute et ainsi d'éviter qu'une trop forte pression ne la fasse exploser. Le bruit émis par la soupape permet en même temps au cuisinier de savoir que la pression maximale a été atteinte et qu'il serait inutile, voire dangereux, de vouloir augmenter la température.
Bref, l'humour politique un dispositif qui permet à une société, à chacun d'entre nous, de ne pas exploser. Après l'écoute d'une chronique humoristique particulièrement virulente, les forums sont emplis de ces contributions où s'exprime le soulagement d'avoir entendu haut et fort « une certaine vérité » entendue nulle part ailleurs. Ça ne change rien, mais au moins ça a été dit.
Un homme politique intelligent devrait avoir compris cela.
Il semble que ce ne soit pas le cas pour certains.
Que faut-il en déduire ?
PatriceNoDRM
[tchd.fr - la WEB-TV dédiée à ceux à qui il reste du Temps de Cerveau Humain Disponible] -
Gironflons
Article très intéressant, en effet. Mais qui soulève dès le début l'ambiguité principale et ne la lève pas : la chronique de Guillon dépasse-t-elle les limites que la caricature est censée ne pas franchir en démocratie ? C'est à dire la diffamation et dénoncer quelqu'un comme raciste ?
Est-ce ce que fait Guillon ? Je dirais plutôt non, mais c'est peut-être parce que je suis assez content de voir Besson se prendre une charge dans la gueule... -
Juléjim
"Guillon a Besson dans le pif, et ses chroniques sur Besson sont plus politiques qu'humoristiques."
Sur ce point vous avez sûrement raison. Mais c'est justement ça qui me fait du bien, à moi, quand j'entends ce qu'il écrit à partir de Besson. Je ris mais, ce faisant, je pense à toutes ces souffrances endurées par ces milliers de sans-papiers chartérisés, ces familles séparées et déchirées, subissant une injuste double peine, celle de la misère et celle de l'égoïsme du cynisme des nantis.
D'ailleurs, à la limite, je n'ai même pas besoin de Guillon, ou de quelque humoriste que ce soit, pour penser à "ça" quand je vois Besson, mais avec Guillon, je m'y retrouve. Dans un rire ou un sourire grimaçant. -
François Lemaire
Je me souviens d'une comparaison faite entre les sketches controversés de Dieudonné et celui de Desproges où il se retourne vers la salle d'un air suspicieux et déclare "On m'a dit que des juifs se sont glissés dans la salle". La personne faisant la comparaison dont j'ai oublié l'identité disait que la force du sketch de Desproges était qu'immédiatement il se plaçait dans le registre humoristique en ajoutant "N'empêche qu'on ne m'ôtera pas de l'idée que lors de la dernière guerre mondiale, de nombreux juifs ont eu une attitude carrément hostile à l'égard du régime nazi". Après cette phrase, aucune ambigüité possible, nous sommes dans l'humour et pas dans la politique. Dieudonné, lui, reste volontairement ambigüe, à mi-chemin entre le politique et l'humour.
Le problème est pour moi le même avec l'intervention de Guillon de lundi : tel que son sketch est écrit, on a l'impression jusqu'à la chute qu'il pense une bonne partie de ce qu'il dit, pas sur son affiliation secrète avec Le Pen, mais sur une attitude fasciste de Besson. On pourrait croire que c'est un défaut d'écriture et que son intention était purement humoristique, mais l'historique de ses chroniques sur Eric Besson plaide pour le contraire. Guillon a Besson dans le pif, et ses chroniques sur Besson sont plus politiques qu'humoristiques. Au contraire, sa chronique sur Strauss-Kahn, par son outrance marquée dès le départ, reste humoristique, même s'il y a un fond de vérité derrière.
L'invocation des mânes d'Aristophane me laisse donc froid sur le cas Guillon. N'est pas Aristophane, Desproges ou Bedos qui veut.