Défaite de Berlusconi : twitter contre la télé ?

Gilles Klein - - 0 commentaires

Les référendums d'initiative populaire organisés en Italie ont, contrairement aux espoirs du gouvernement, non seulement atteint le quorum nécessaire pour leur validation (50% +1 voix) mais l'ont largement dépassé avec plus de 56% des votants. Lourde défaite pour Berlusconi : entre plus de 94% et plus de 96% de votants ont dit Non aux projets de privatisation de l'eau, de retour au nucléaire, et d'immunité de Berlusconi face à la justice.

Le référendum était assez étrange : il fallait voter Oui pour s'opposer aux réformes proposées par Berlusconi, et voter Non si on était pour. Une coalition très variée, dont le parti de l'ancien juge Di Pietro, et les Verts, avait pris l'initiative de demander ces référendums, soutenus ensuite par la gauche qui avait bien sûr dénoncé cette présentation compliquée. Et la cour de cassation avait validé, le 1er juin, la tenue du référendum sur le nucléaire, rejetant un recours du gouvernement.

En Italie on peut organiser un référendum mais il y a deux conditions : il faut réunir 500 000 voix qui le demandent et obtenir la validation par la cour constitutionnelle. Puis le résultat du référendum ne devient effectif que si la participation dépasse 50% des inscrits. Depuis une dizaine d'années, aucun référendum n'avait pu aboutir faute d'avoir rempli ces conditions.

Le résultat fait bien sûr la Une de toute la presse italienne. Exemples.

"La peur a gagné" dit le titre "Les Italiens sont allé voter avec la terreur du nucléaire. C'est l'effet du désastre atomique du Japon" estime Il Giornale, le quotidien de la famille Bersluconi. En bas de page, on lit "La gauche a appris le populisme".

"Le boom du Oui, un coup dur pour le gouvernement" titre la Stampaqui rappelle que Berlusconi disait la semaine dernière "On a aussi le droit de ne pas voter" espérant que l'abstention empêcherait la validation des référendums.

La Stampa souligne, en bas de page, la victoire de Twitter sur la télévision "TV sconfita, vince Twitter" . Les chaînes contrôlées par Berlusconi étaient contre les référendums ou bien les avaient ignoré, tandis que Twitter et les réseaux sociaux, au contraire servaient à mobiliser les électeurs pour les inviter à aller voter afin de franchir la barre des 50%+1 votants, nécessaire pour que les référendums soient validés.

"Une autre désillusion pour le Président du Conseil": Libero utilise le le titre officiel de Berlusconi, et constate que les titres des sociétés d'énergies renouvelables ont immédiatement monté à la bourse de Milan, tandis que l'opposition considère que dans n'importe quel autre pays le gouvernement aurait démissionné après un tel résultat.

"Le quorum amer" titre Il Tempo, en référence au quorum de votants nécessaire pour valider les scrutins. L'éditorial est clair "Berlusconi doit prendre du recul et s'occuper d'écrire ses mémoires, la majorité des Italiens a dit stop".

Il Tempo ajoute: "Berlusconi a perdu. la gauche a gagné." tout en soulignant la crise profonde que traverse "le centre-droit" et ajoute que "L'épilogue dramatique de ce vote montre que Berlusconi est à la fin de son cycle politique, mais que d'autre part, il n'existe aucune alternative concrète de gouvernement".

Et surtout Il Tempo souligne que "derrière la victoire du Oui" au référendum "il y a la jeunesse et l'Internet"

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