Débarquement / live : des micros, des cadrages, et des présidents...
Sébastien Rochat - - 0 commentairesTout devait être minuté et calibré au millimètre. Il y a finalement eu beaucoup de retard et des micros trop hauts placés. Si vous avez raté les ratés des cérémonies du 70ème anniversaire du débarquement, petit rattrapage.
La journée a mal commencé. Au cimetière américain de Colleville-sur-Mer, situé juste au-dessus d'Omaha Beach, on est en territoire américain. Cet espace est en effet géré par l'American Battle Monuments Commission, une agence indépendante américaine. Laquelle a manifestement oublié que François Hollande (1m74) était plus petit que Barack Obama (1m85).
Résultat ? Un petit souci de micro qui a fait ricaner les sites d'infos et la twittosphère :
La deuxième guerre froide, par BFM TV
Parmi les enjeux de la journée, "le suspense de la poignée de mains" pour reprendre l'expression d'un journaliste de BFM TV. En froid en raison de la crise ukrainienne, Poutine et Obama vont-ils se serrer la main ? Se parler ? Leurs faits et gestes ont été scrutés à la loupe. Avec le risque de la sur-interprétation.
Exemple avec l'arrivée d'Obama au château de Bénouville pour le déjeuner avec tous les chefs d'Etat. On est en retard sur l'horaire prévu, Hollande ayant eu un entretien d'une dizaine de minutes avec Poutine.
Arrivé le dernier, Obama est-il froissé, déçu, un brin ronchon ? En direct sur BFM TV, le commentateur s'emballe quand Obama tarde de sortir de sa voiture : "Le chef d'Etat américain ne semble pas se presser pour dire les choses franchement (...) ouh, je peux vous dire désormais qu'il y a comme un froid ici parce que Barack Obama, qui était censé passer par le tapis rouge, est retourné derrière son véhicule, c'est plutôt inattendu..." On retient notre souffle, la deuxième guerre froide est proche... Ouf, rien de grave, Obama est juste allé chercher un ancien combattant |
Le degel, par TF1
A la fin du déjeuner, Obama et Poutine se sont parlé. Mais toujours pas d'images de leur rencontre, ni de la fameuse poignée de mains (qui rappelons-le, constitue le défi de la journée). Alors à défaut d'y avoir assisté, TF1 a forcé le rapprochement à l'écran :
L'art du cadrage (et du recadrage)
De belles images et de belles photos : c'était l'autre objectif de cette journée de commémorations. Mention spéciale à l'AFP et Reuters, visiblement bien placées dans les pools pour ne pas rater la séquence recueillement Obama-Hollande au-dessus de Omaha Beach. Avec au choix, selon les cadrages, la séquence "contemplation de l'horizon" (avec ou sans drapeau) ou "petit échange complice sous les pins" :
Et pour une analyse sérieuse des enjeux mémoriels de la journée, lire la chronique de Daniel Schneidermann