De la "méconnaissance du terrain" par le journalisme parisien (Hors-Série)
La rédaction - - Alternatives - 0 commentaires"Il y a un mépris dans les grandes villes pour ce qui est de la lutte locale"
. Le réalisateur et co-fondateur de la coopérative audiovisuelle Les Mutins de Pangée Olivier Azam, invité cette semaine de Hors-Série, l'a constaté durant les six années qu'il a passées à Saint-Pons-de-Thomières, dans l'Hérault. Dans cette commune de 2 000 habitants, onze personnes avaient été interpellées en 2009, soupçonnées d'avoir adressé des lettres de menaces accompagnées de balles de 9 mm à des personnalités politiques sous le pseudonyme "le corbeau".
De ses six années là-bas et de cette histoire de lettres, qui tombait juste après l'affaire du groupe dit de Tarnac, Azam a tiré un film, La cigale, le corbeau et les poulets, qui sortira en janvier 2017. Il y raconte le quotidien des habitants, leur lutte militante : "Ils sont coriaces, ils y vont, ils n'ont pas peur d'aller dormir dans la boue à Notre-Dame-des-Landes à 65 ans".
Cette lutte, justement, est pour Azam méprisée par "une certaine forme de la gauche romantique qui pense que c'est la révolution ou rien", que les petites luttes "ça vaut jamais assez le coup". Et au-delà du mépris, Azam pointe le manque d'information par les médias : "Y a une méconnaissance du terrain flagrant du journalisme parisien qui quand même se fait beaucoup dans les bureaux.". Avec moins de reportages sur le terrain, "je vois pas comme ils pourraient savoir au 7/9 de France Inter le matin, d'avoir une connaissance de ce qui se passe dans la vie réelle".
L'occasion de revoir l'intégralité de cette émission : "La cigale, le corbeau et les poulets"