Darknet : "le meilleur et le pire" (Slate)

David Medioni - - 0 commentaires

Loupe sur la loupe. Slate revient, dans un article fouillé, sur l'effet de loupe qui s'est mis en place autour du "darknet" suite à la diffusion du reportage d'Envoyé Spécial, le 14 novembre dernier.

Le darknet. C'est la nouvelle mythologie terrifiante -ainsi que la qualifiait notre matinaute - autour du web. Depuis le reportage diffusé le 14 novembre par Envoyé Spécial sur France 2, les spéculations vont bon train sur l'ampleur réelle de cet "internet profond", où se côtoieraient trafiquants de drogue, d'armes, et de fausse monnaie. Sans toutefois parvenir réellement à le circonscrire. Slate publie une enquête d'Amaelle Guitton rendant au sujet ses justes proportions, intitulée "Qui a peur du grand méchant "Darknet" ?" D'abord, il n'existe pas un darknet mais "des" darknets, puisque "ce sont des réseaux privés anonymes construits entre pairs de confiance". Selon Slate, parler "du" darknet comme une entité cohérente est un "glissement sémantique".

Surtout, Guitton s'attarde sur l'ampleur du phénomène et tente de le quantifier. "Pour les trois derniers mois, en consultant les statistiques, on trouve une moyenne de 2 000 utilisateurs quotidiens au Bahreïn, entre 15 000 et 20 000 en Iran, ou encore 6 000 en Syrie – pour ne prendre que quelques exemples des «pays ennemis d'Internet» identifiés par Reporters sans frontières. En Russie, pays «sous surveillance», ils sont 120 000 chaque jour", écrit Slate, qui estime que l'effet de loupe donné par les médias peut ainsi "être trompeur". Et le site d'appuyer sa thèse en ressortant les chiffres contenus dans l'acte d'accusation du fondateur présumé de Silk Road (@si vous le racontait ici). "À titre d'exemple, d'après l'acte d'accusation de Ross Ulbricht, il se serait échangé sur Silk Road, entre février 2011 et juillet 2013, l'équivalent de 1,2 milliard de dollars, entre 3 800 vendeurs et 147 000 acheteurs. À mettre en regard avec les 320 milliards annuels auxquels les Nations unies estiment le marché mondial du trafic de stupéfiants, dont la vente en ligne n'est qu'une des modalités, encore minoritaire", détaille l'article.

Enfin, évidemment, la question des Bitcoins (pour savoir ce que c'est, c'est ici) est posée. Slate rappelle enfin que l'on y trouve "ce que l'on est venu y chercher". Ainsi, "le meilleur et le pire y cohabitent." concluent nos confrères.

L'occasion de lire la chronique de Daniel Schneidermann sur le sujet et de revivre la longue traque du fondateur de SilkRoad par le FBI.

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