Theoven 30 mars 2012 à 13:30
Tiens puisque l'on parle métissage, et histoire de faire l'andouille, j'ai besoin qu'on éclaire ma lanterne sur un détail insignifiant.

Barack Obama est né de père kenyan (noir) et de mère américano-irlandaise (blanche). Et pourtant on en parle toujours comme d'un président "noir". Je ne suis pas sûr de bien comprendre l'équation...

Tchavolo 30 mars 2012 à 06:41
Autant qu'une forme de racisme postcolonial, ce discours est une apologie de la théorie de la modernisation, tombée en désuétude. Selon celle-ci, la pauvreté des pays en développement s'explique par le retard dans le processus de modernisation (dans lequel l'Occident est plus avancé et montre la voie). Elle s'oppose en général à la théorie de la dépendance, qui explique la richesse des pays industrialisés par le maintien des pays en développement en situation de dépendance économique. C'est cette dépendance qui empêche l'enrichissement de ces pays. On considère que la théorie de la modernisation a été globalement abandonnée dans les années 1960 par les chercheurs (sauf par ceux qui cherchent les électeurs du FN...).

angelo m 28 mars 2012 à 22:20
Devant la belle colère de la plume élyséenne, on ne peut que se réjouir. Et puis en vous lisant, on se dit, tiens, et s'il était de bonne foi? Alors, prenant mon courage à deux clics, je suis allé lire le discours de Guaino, car après tout, je n'en connaissais que le passage sur l'homme africain qui n'était pas entré dans l'histoire.
Et, oh stupeur, ce qui m'a frappé, ce n'est pas le paternalisme du texte, et les clichés à la y'a bon banania, mais c'est l'incohérence profonde du sarkozysme, si tant est qu'il existe une pensée constuite chez notre grand leader autre que l'opportunisme. Mais enfin, il est fascinant de voir Guaino faire dire à Sarko que la chance de l'Afrique, dans son malheur, est d'être dans un entre-deux culturel et que sa richesse vient (attention, lisez bien) de son METISSAGE (le mot revient au moins deux fois, connoté positivement dans le texte). Ensuite Sarko invite les jeunes africains à ne pas céder au repli sur soi, au mythe des origines, toujours source de racisme et de fanatisme, mais à s'élancer de l'avant. MAis alors, ou bien je n'ai rien compris, ou bien on se fout de nous: car en effet, qui nous a sorti un débat sur "l'identité nationale" pensée comme une essence? Qui fustige, dans le cas de la France, ceux qui se font les chantres du multiculturalisme et du metissage précisemment? QUi drague les électeurs du FN et se réjouit d'avoir dans ses rangs une droite populaire à la Lionel Luca qui organise au sénat des repas saucisson-pinards dans lesquels se résumeraient la quintessence de l'âme française? Qui a dans son gouvernement une ministre qui nous a expliqué doctement que les jeunes musulmans (comme à sous-entendre qu'ils ne pouvaient être français) passaient leur vie avec une casquette à l'envers vissée sur la tête et en parlant le verlan? Or de deux choses l'une: ou bien le metissage est un danger mortel, et cela vaut alors pour l'Afrique comme pou[large][/large]r la France; ou bien il est une richesse, et l'invitation faite aux Africains à s'ouvrir aux autres ne peut pas ne pas être valable pour la France également. Dernière hypothèse, mais cela serait trop machiavélique: Guaino pense vraiment que le metissage est un danger mortel, mais comme il n'a pas un amour démesuré pour l'Afrique, il invite son élite à y céder pour la voir disparaître, en lui faisant subir une colonisation de l'esprit. Dans tous les cas, le tout est privé de toute cohérence, et parmi tant d'autres choses, c'est bien une absence de cohérence, de lecture du monde, qui a contribué en parti au malheur quinquennal qui s'achève

emilie bouyer 28 mars 2012 à 20:15
Je parie que "méprisance "est de lui,comme "abracabantesque" était de Villepin.

Winston Smith : misanthrope 28 mars 2012 à 17:47
avant : http://vigieinfo.com/wp-content/uploads/2012/01/Guaino.jpg
le côté obscur : http://61.img.v4.skyrock.net/618/damayanti/pics/152979630_small.jpg
après l'accident sans son casque : http://la-saga-star-wars.allmyblog.com/images/la-saga-star-wars/la-saga-star-wars_20070207_190715.jpg
après l'accident avec son casque : http://www.thereviewcrew.com/wp-content/uploads/2011/01/Darth_Vader.jpg
si ça peut inspirer un graphiste : http://heroscontemporainsetpsychanalyse.files.wordpress.com/2010/06/dark_vador.jpg

Winston Smith : misanthrope 28 mars 2012 à 12:19
Sous la plume de Guaino, Sarkozy avait ainsi déclaré: "Le drame de l'Afrique, c'est que l'Homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l'idéal de vie est d'être en harmonie avec la nature, ne connaît que l'éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine ni pour l'idée de progrès. Dans cet univers où la nature commande tout, l'Homme échappe à l'angoisse de l'Histoire qui tenaille l'Homme moderne mais l'Homme reste immobile au milieu d'un ordre immuable où tout semble être écrit d'avance. Jamais l'Homme ne s'élance vers l'avenir. Jamais il ne lui vient à l'idée de sortir de la répétition pour s'inventer un destin".
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passons sur sur al première phrase déjà abondamment critiquée
passons aussi sur l'imagerie du gentil sauvage
passons également ce crétin de nègre qui ne se projette pas dans l'avenir...(c'est vrai que planter quelque chose pour le récolter dans 6 mois, c'est pas une projection sur l'avenir)

je voudrais réagir juste sur la partie soulignée qui je pense n'a pas été vraiment commentée

si j'ai bien compris ce que nous dit Guaino, vivre avec les saisons et en harmonie avec la nature (par exemple en décidant de ne manger que des légumes de saison) c'est vivre dans l'imaginaire. Mais enfin c'est énorme :)
c'est précisément le contraire ! vivre avec les saisons et en harmonie avec la nature c'est au contraire vivre dans le réel.
en fait il veut nous faire croire que le réel est en fait l'imaginaire
et il tente de faire croire que l'artificiel est le naturel. En effet sur mon exemple, manger une fraise en décembre ce n'est pas naturel, c'est réel mais c'est artificiel
c'est purement Orwellien et c'est la partie surement la plus énorme de cet extrait de discours
Il tente de faire croire que vivre dans le réel c'est de pas suivre les saisons et ne pas chercher l'harmonie avec la nature , c'est donc choisir le mode de vie occidental et tous ses artifices (de la chirurgie esthétique à manger des fraises en décembre en passant par la surconsommation et la destruction de la nature)
Alors que suivre les saisons, vivre en harmonie avec la nature, ne pas choisir le mode de vie occidental et tous ses artifices c'est décider de se couper du réel et de vivre dans un monde imaginaire.
suis-je le seul à trouver que c'est totalement absurde??????

Dindondelafarce 28 mars 2012 à 11:38
Même si on enlève le i de Guaino, je ne suis pas sur qu'il puisse fertiliser le débat.

emilie bouyer 28 mars 2012 à 10:09
Gaino nous fait une petite dépression nerveuse devant l'échéance qui s'approche.Il n'a pas confiance et s'en veut.Le pauvre!

Fan de canard 28 mars 2012 à 02:34
"Infortuné Henri Guaino "
Pourtant, l'homme sarkozyste est passablement entré dans l'histoire de la Rolex.
A défaut de lire-comprendre des livres, il a lu le "manuel-des-citations-à-servir-chaud-ou-froid-en-toutes-circonstances".
C'est pour ça qu'il est poussé en avant par ses camarades de l'UMP, sur le thème "va-z'y, toi qui cause meilleur que nous avec des phrases et tout".
Il a sorti du Césaire, qu'il a dû lire en pensant qu'il s'agissait d'un célèbre empereur Romain.
J' vois qu' ça.

Yanne 27 mars 2012 à 22:33
Je sais que ce n'est pas vraiment le problème, parce que de toutes façons, aller voir des universitaires sénégalais pour leur dire que l'Africain n'est pas entré dans l'histoire, c'est certainement raciste, et sans doute stupide, mais c'est en tout cas particulièrement mal élevé, mais il m'avait semblé qu'au contraire, subir la colonisation était la meilleure façon pour une culture de stopper son évolution.
Et que c'était justement un des principaux problèmes qu'avait posé la colonisation pour les pays colonisés, d'Afrique ou d'ailleurs. De n'avoir pas pu vivre sereinement leur chemin vers le développement.

Que cette occupation, qui lui a confisqué ses ressources économiques, culturelles, minérales, et légales, et brisé net l'élan d'un continent où avaient déjà été fondés de puissants royaumes précoloniaux, tel que l'Ashanti, le Dahomey, le Benin (c'est le même pays, mais des royaumes historiques très différents).... a au contraire coupé les routes de communication par où passaient les progrès techniques et culturels, car ce sont les échanges qui font avancer les peuples, pas les asservissements.

Alors Césaire ou Senghor ont peut-être fait de la poésie à propos de leur propre identité, mais ça n'autorise personne à aller voir ses semblables pour dire des conneries sur eux. Surtout quand on est un homme d'état.

Malagom 27 mars 2012 à 21:50
Elle doit être sereine l'ambiance dans le poulailler elyséen !
On ne peut plus le laisser sortir, il nous fait ses nerfs. Un SPM ? à son âge ?

Al Ceste 27 mars 2012 à 21:42
Ce qu'il faut souligner aussi, c'est que ce discours sur le bwaw nèg' qu'a pas changé était porté par Nicolas Guaino et Henri Sarkozy, les Jacob et Delafon de l'embrouille à la française qui, eux-mêmes, n'ont strictement rien changé à leurs coupables relations avec les potentats issus plus ou moins directement de la décolonisation.

Joan38 27 mars 2012 à 21:39
En tout cas si le Discours à l'Université de Dakar de 2007 est disponible sur la Toile, la chronique Place aux femmes de 7h38 animée, le mardi, par Marie Darrieussecq est-elle disponible ? Je ne la trouve pas.

Irfan 27 mars 2012 à 20:14
Un "petit" livre collectif, pas cher et passionnant, aurait dû avoir définitivement réglé le cas de ce discours et de Guaino, et nourri le débat sur la Françafrique : http://www.philippe-rey.fr/f/index.php?sp=liv&livre_id=10 (il se trouve à 7€, neuf, dans plein d'endroit où l'on vent plein de livres). Il y a notamment un article économique passionnant - surtout pour ceux qui comme moi et la majorité des journalistes français ont des notions assez moyennes en économie, africaine particulièrement.
D'autres livres, articles passionnants auraient dû pousser les médias et les politiques français à parler d'Afrique autrement.
Ce soir, une très bonne émission du Téléphone sonne a eu lieu sur les "biens mal acquis", thème que les associations Survie et Sherpa ont beaucoup évoqué...
De temps en temps, des associations, voire l'ONU elle-même, rappellent les "Objectifs du Millénaire pour le Développement" (0,7% du PIB consacré à l'aide au développement pour l'horizon 2015 - ou 2010... - pour les pays signataires), mais nos médias non.

Tout cela, dans le vent ? Pour parler à des convaincus, militants et/ou Africains de nationalité ou de coeur ?
Rien sur l'international dans la campagne politique actuelle, si peu sur les scandales, et tant sur le halal, les petites phrases... même (surtout ?) Mélenchon parle si peu de l'international alors qu'il a un boulevard pour lui sur ce terrain...
Nos dirigeants pensent-ils vraiment que les Français sont à ce point nombrilistes et égoïstes ?

Benjamin 27 mars 2012 à 19:24
Le discours de Dakar a certes marqué le quinquennat, mais, mieux inspiré, celui de Napoléon, lui, est entré dans l'histoire :

"Soldats, du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent !"

Ô tempora, ô mores :-)

ceci n'est pas un pseudo 27 mars 2012 à 19:13
maintenant on a l'homme d'apparence musulmane pour se marrer la prochaine fois.
A savoir qui de Copé ou de Guaino devra y répondre.
Peu de chances qu'un valeureux journaliste pose la question à notre Candidat-Président.

Alors, c'est quoi un homme d'apparence musulmane ? un Egyptien copte ou un chrétien libanais ?

ou ceux là ?

ou des petits bruns à talonnette ?

MORASSE 27 mars 2012 à 19:11
Eh ben mon vieux ! si l'Afrique n'a pas d'Histoire, m'sieur Gouano, qu'est-ce qu'il vous faut ? De l'Empire du Mali aux conflits de la fin du 19e siècle entre Samory Touré et Tiéba (sinon le seigneur de Ségou) avant l'arrivée du gros bâton colonial des "Soudanais", pour la plupart racaille alcoolique de l'infanterie coloniale (pas tous ! pas tous!) décrite par Louis-Ferdinand un peu plus tard, c'est bien une Histoire qui se poursuivait. Pour avoir travaillé naguère sur la "colonne Voulet-Chanoine" et maintenant sur "le royaume de Kong", je peux vous dire, m'sieur Gouano, que vous vous mettez le trognon dans l'oeil. La colonisation a détruit des sociétés agricoles en parfait équilibre, autosuffisantes... même si des razzia les bouleversaient quand les seigneurs de la guerre, descendus du Nord (suivez mon regard), venaient leur arracher produits des récoltes et esclaves. Au lieu de vous inspirer de Hegel ou de Gobineau, et à défaut de reprendre le travail d'un "nègre", Joseph Ki-Zerbo, vous auriez dû relire les voyages de René Caillié ou de Louis-Gustave Binger... et même "Water Music", l'immense roman de Boyle. Vous auriez prêté une "plume" (d'autruche) un peu moins arrogante à votre inculte champion. Inutile de chercher à vous raccrocher à Césaire... il vous fera un doigt d'honneur pour l'éternité.

bysonne 27 mars 2012 à 18:46
Guaino et Sarko vont très bien ensemble. Le discours de Dakar, tout et son contraire, pour sauver la chèvre et le chou ? J'ai toujours été perplexe à la lecture du discours.

Pathétique. Tant mieux qu'ils se décrédibilisent un maximum pour que tous les électeurs ne soient plus dupes de leurs incohérences.

Compte supprimé à la demande de l'utilisateur 27 mars 2012 à 18:35

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charlie.lapared 27 mars 2012 à 18:27
En voyant ses tics, mimiques, grimaces et autres qui "hurlent" à sa place, on aurait presque pitié de lui, si on ne le connaissait pas ;o))

Je dois être maraboute ... ou sorcière : hier soir, à l'atelier d'écriture -thème : les couleurs- j'ai choisi le noir. J'ai écrit sur l'Afrique qui est tout sauf noire, sauf dans l'esprit rétréci de la plume d'un certain président français et dans laquelle le moindre plongeon en dehors des circuits touristiques nous fait changer en mieux. ;o))

Tel maître, tel chien !