Croissance : le chiffre qui fâche au gouvernement (Le Figaro)

Anne-Sophie Jacques - - 0 commentaires

Baissera, baissera pas ? A en croire Le Figaro du jour (accès payant), le gouvernement se déchire sur la prévision de croissance à retenir pour établir le budget 2013. Aujourd’hui à 1,2%, ce chiffre semble trop optimiste. Faut-il dès lors baisser la prévision et  partir à la recherche de milliards supplémentaires afin de ne pas dépasser les 3% de déficit exigés par l’Union européenne? Certains pensent que oui. D’autres, farouches, préfèrent s’en tenir à l’optimisme.

Un vrai psychodrame se joue dans les allées du pouvoir estime la journaliste du Figaro Marie Visot, dans une enquête très informée qui donne la parole à de nombreux témoins anonymes (on se croirait dans la page 2 du Canard enchaîné).

Et tout ça à cause d’un petit chiffre, la prévision de croissance. Faut-il considérer que le chiffre actuel, 1,2%, est d’ores et déjà intenable et donc construire le budget 2013 avec un taux de croissance plus faible mais plus réaliste ?

Sur le papier, c’est très facile à faire. Politiquement, c’est une autre paire de manches car "toute révision à la baisse de la croissance signifie des recettes fiscales en moins et ce sont aussitôt des milliards à trouver si notre pays veut respecter son engagement de faire revenir son déficit public à 3% du PIB. Précisément, chaque dixième de pourcentage en moins oblige à trouver près d'un milliard d'euros. Un milliard ! L'équivalent du déficit du régime des intermittents du spectacle, du budget du conseil général du Finistère ou encore de cinq Airbus A-330."

Deux camps s’opposent : celui, dont fait partie Hollande, qui plaide pour une toute petite baisse (sans franchir la barre symbolique des 1%) histoire de s'épargner "d'annoncer dans le même temps des économies ou des hausses d'impôts supplémentaires. Mais ce faisant, il prend le risque d'être contraint de recommencer l'exercice dans quelques mois, si d'aventure la conjoncture se dégrade. Avec, cette fois, une équation budgétaire encore plus compliquée à résoudre." De l’autre, ceux qui préfèrent la méthode brutale en demandant de "sérieux efforts aux Français à la rentrée" afin "qu'ils n'aient plus le sentiment d'être constamment mis à contribution pendant tout le quinquennat."

Pour l’instant, quel camp domine ? Aucun, et l’une des sources citées par Visot avoue même ne pas savoir quoi faire, et "c'est bien pour cela que le débat monte." Rassurant !


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