Crash Kaczynski : "pression psychologique" sur le pilote
Dan Israel - - 0 commentairesLe crash aérien de Smolensk, qui a coûté la vie au président polonais Lech Kaczynski et 95 autres passages le 10 avril dernier, est dû à la volonté obstinée des officiels polonais de se poser, malgré de très mauvaises conditions météo.
Ce sont les conclusions, annoncées aujourd'hui, du rapport d'enquête russe, qui intègre aussi le travail d'enquêteurs polonais.
La chef du comité d'enquête a expliqué que l'avion avait tenté d'atterrir malgré "de multiples informations sur les conditions météorologiques qui n'étaient pas adéquates". Elle a aussi pointé la "pression psychologique" exercée sur le pilote par le chef de l'armée de l'air et le chef du protocole présents dans le cockpit, pour que l'avion ne soit pas dérouté vers un autre aéroport. "Une réaction négative attendue de la part du principal passager (Lech Kaczynski)" pourrait avoir aussi joué un rôle. Et pour ne rien arranger, "de l'alcool - une quantité de 0,6 mg/l - a été détecté dans le sang du chef de l'armée de l'air"…
La délégation polonaise se rendait à Katyn en Russie, pour une cérémonie marquant le 70e anniversaire du massacre de 22 000 officiers polonais faits prisonniers par la police secrète soviétique, et l'entourage de Kaczynski n'aurait pas voulu manquer la messe qui devait être retransmise en direct. Voilà qui donne raison au matinaute Schneidermann, qui demandait le 12 avril : "Imagine-t-on une seconde qu'un pilote transportant le tout-Etat, ayant tenté trois fois un atterrissage dans le brouillard, tente seul un quatrième atterrissage, sans en référer à ses prestigieux passagers ?"
Le rapport a immédiatement déclenché la fureur de Jaroslaw Kaczynski, chef de l'opposition conservatrice polonaise et frère jumeau du président décédé. "Ce rapport, c'est un camouflet pour la Pologne", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. C'est la conséquence d'avoir laissé l'enquête aux mains des Russes."