Correspondants en Russie : s'autocensurer ou partir

Loris Guémart - - Silences & censures - Déontologie - 52 commentaires

Ils n'écrivent (presque) plus le mot "guerre"

Une nouvelle loi russe censure les discours explicites sur la guerre en Ukraine. Les correspondants de médias français exerçant à Moscou s'inquiètent donc de leur possible éviction, ou, pire, de poursuites judiciaires qui pourraient conduire à une incarcération. Une inquiétude alimentée par le ministère des Affaires étrangères français. Résultat : certains sujets sont pour l'instant considérés comme inenvisageables, et le mot "guerre" est désormais utilisé avec d'immenses précautions.

Huit jours après l'invasion de l'Ukraine, il est devenu impossible en Russie de "disséminer de fausses informations" ou de "discréditer les forces armées russes", sous peine de fortes amendes ou même de prison. Ce vendredi 4 mars, tout change pour les journalistes français travaillant à Moscou. Quelques-uns l'annoncent sur Twitter. "En raison des lois adoptées par la Russie dans le cadre de son «opération spéciale» en Ukraine, je préfère ne plus publier ici", indique le correspondant du Monde Benoît Vitkine, tout en précisant que "ça ne change rien" à sa couverture de la Russie dans son journal. "Ce compte va observer une pause le temps d'évaluer les répercussions des nouvelles dispositions prises en Russie", annonce le lendemain ...

Lire sur arretsurimages.net.

Cet article est réservé aux abonné.e.s