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guillaume richeux-palier
Partant du principe qu' @si est une émission d'analyse des média , si j'ai bien suivi , je suppose que vous avez déjà songer à une émission sur le sujet du venezuela.
Je m'attendrais à vous voir inviter sur le sujet quelqu'un comme votre confère wallon Mr Collon qui aurait probablement beaucoup à nous dire sur l'usage qui peu être fait des médias dit "informatif".
Ne serais-ce que la manière dont son propos est souvent minimiser en est caractèristique. -
Bebs
Pour les futurs vite dit sur l'Amérique latine, prenez au moins connaissance de cet article qui pourra peut être vous inciter à la prudence lors des prochains vite dit sur l'Amérique latine.
Merci -
Bebs
Interview de Régis Debray, l'Humanité, janvier 2007
Amérique latine . Rencontre avec le philosophe Régis Debray , trente ans après la mort d’Allende. Dans son appartement parisien, Régis Debray accueille dans un calme instructif. Impression de sérénité et de pondération en toute chose. Pourtant, le philosophe et médiologue nous met aussitôt en garde sur le sujet même de l’interview : « Je ne m’occupe plus des affaires de l’Amérique latine, je lis les journaux, c’est tout », prévient-il. Un préambule qu’il souhaite voir mentionné. D’ailleurs, il précise aussitôt avoir été « un bon connaisseur » de la région entre 1961 et 1981.
Qu’avez-vous immédiatement ressenti en apprenant la mort d’Augusto Pinochet ?
Hélas le grand procès n’a pas eu lieu. Plus exactement : le grand processus d’explication et de dévoilement des rouages de la dictature n’a pas eu lieu. Quant à l’homme lui-même, je dois bien admettre qu’il ne m’a jamais intéressé.
C’est pourtant celui qui a fomenté le coup d’État et qui a abattu un homme que vous avez rencontré et apprécié, Allende…
Régis Debray. C’est plutôt le secrétaire d’État américain Henry Kissinger qui est en cause dans cette affaire. Nous savons, d’une part, que le coup d’État a été « fabriqué » à Washington et, d’autre part, que Pinochet était une sorte de traître de comédie. Pinochet avait été nommé par Allende sur les conseils du général Carlos Prats (1), qui avait dû démissionner peu avant le coup d’État avant de s’exiler. N’oublions pas que Pinochet passait alors pour un loyaliste et un républicain plus ou moins « centriste ». Cela dit, un général ou un autre, ça ne change pas fondamentalement le fond des choses.
Nous possédons des preuves des implications américaines ?
Régis Debray. Kissinger et le département d’État avaient fait assassiner le général Schneider, accusé d’avoir laissé Allende arriver à la présidence. De même, chacun sait que la CIA avait orchestré et financé l’opposition, la grève des camionneurs, etc. Tout cela est connu.
Vous avez des souvenirs précis de votre venue au Chili, à l’époque. Quel regard portez-vous sur ce Chili de « l’Unité populaire », comme vous le qualifiez dans votre livre Loués soient nos seigneurs (Gallimard, 1996) ?
Régis Debray. Il y avait une merveilleuse euphorie à Santiago. La voie chilienne au socialisme était souriante, mais moi à l’époque je n’y croyais pas. J’y croyais pour la France (je parlais d’une « voie française ») car la France est assise sur la liberté politique, sur une république parlementaire, sur des organisations de masse, sur des syndicats. Mais au Chili je n’y croyais pas : je faisais partie plutôt des objecteurs de gauche. J’étais avec Allende, dans une position un peu réservée mais solidaire. D’ailleurs il m’avait reçu fraternellement. Un documentaire et un livre en attestent : je lui avais demandé ce qu’il en était de l’armée, de l’appareil d’État, de l’impérialisme, etc. Autant le dire, Allende apparaissait, à une certaine extrême gauche (je ne dis pas les « gauchistes ») de l’époque, comme un bourgeois modéré et méritant, mais alimentant une sorte d’illusion. L’expérience a démontré que ce grand bourgeois fut un héros, puisqu’il s’est suicidé dans des conditions stoïques et stoïciennes, et qu’il y avait en lui une grande radicalité morale. Mais elle n’était pas politique. Ou plutôt… comment dire… c’est compliqué, vous savez. Je ne vais pas me permettre de porter des jugements de valeur, et puis ces faits nous remontent loin en arrière… (Silence.)
Allende était partagé entre un instinct parlementaire et un instinct révolutionnaire. Et son problème, c’est qu’il n’a pas su choisir. Trop révolutionnaire pour être parlementaire, trop parlementaire pour être révolutionnaire. On se dit après coup qu’il aurait dû, peut-être, appeler à un référendum ou à des élections anticipées, en août 1973, pour quitter le pouvoir décemment. Car il aurait été mis en minorité, mais au moins il aurait sauvé l’Unité populaire comme cadre politique. Il aurait sauvé par ailleurs la vie des militants et des dirigeants. Il a été peut-être trop révolutionnaire pour faire ce choix quelque peu « centriste », mais il était trop centriste pour penser quelque chose comme une lutte armée ou une résistance extralégale, etc. Le pire, au fond, c’est qu’il voulait sans doute annoncer ce référendum, qu’il aurait perdu mais qui aurait rebattu les cartes, et que c’est en apprenant ses intentions que Pinochet a avancé son coup d’État. Soyons-en sûrs : si Allende avait fait ce choix des élections, ce pas-là aurait été condamné par les révolutionnaires de l’époque, qui auraient vertement dénoncé un « compromis bourgeois », etc.
Peut-on dire, donc, que de la part des États-Unis, c’est le premier acte d’élimination d’un chef d’État élu au suffrage universel…
Régis Debray. Les États-Unis n’avaient certainement pas préparé la fin physique d’Allende. Ce qui me rend Allende plus admirable, c’est le fait qu’il se soit suicidé et non qu’il ait été éliminé. Parce que, dans ce genre de coup d’État, le « rituel » impose généralement qu’on mette le président déchu dans un avion et qu’on l’exile à Lima ou à Bueno Aires, puis on attend que ça se tasse pendant que l’ex-président taille ses rosiers dans son jardin, et il finit par revenir vingt ans après… C’est ce plaisir-là qu’Allende n’a pas voulu donner à Pinochet. Ce suicide est romain et, à mon sens, proprement héroïque. Parce qu’il a fait le choix de mourir pour montrer précisément qu’il n’y aurait pas de compromis, ni moral ni politique. Autrement dit pour montrer l’exemple. En somme, il a montré qu’il s’agissait d’une lutte à la vie à la mort. Ce qui, au Chili, était tout à fait insolite. Ce pays est en effet le pays le plus britannique, le plus civilisé et le plus bourgeois du continent. D’ailleurs, entre nous, on a vu venir ce coup, mais pour nous ce qui se préparait était un coup « traditionnel », si j’ose dire, c’est-à-dire qu’il y aurait quelques chars, une dizaine de morts, qu’Allende aurait été mis dans un avion et qu’à sa place on aurait installé une junte civico-militaire avec des sénateurs démocrates-chrétiens et quelques colonels. Voilà, c’était ce schéma-là qu’on avait en tête à ce moment-là. Mais la sauvagerie du coup d’État n’avait pas été anticipée. Personne ne pouvait imaginer, à l’époque, une pareille barbarie.
Nixon, dans une réunion avec Kissinger à la Maison-Blanche, parlait même de « tuer ce fils de pute », selon le témoignage de l’ambassadeur américain à Santiago qui était présent…
Régis Debray. C’est possible, oui. Les Américains n’ont jamais reculé devant un assassinat…
Dans Loués soient nos seigneurs, vous dites d’Allende qu’il a été comme gommé des annales d’une gauche gestionnaire qui a peur de ses grands hommes…
Régis Debray. En écrivant cela, je pensais à la gauche socialiste européenne, qui ne semble pas avoir mis Allende dans son Panthéon.
Qu’est-ce qui les gêne chez Allende ?
Régis Debray. D’abord son échec politique. Ensuite sa radicalité éthique, son intransigeance. Et puis, aussi, cette impression de désastre. Vous savez, François Mitterrand me disait souvent une chose qui politiquement ne manque pas de vérité. Quand je lui faisais reproche, gentiment, de son atlantisme débridé, il me disait : « Voyez votre ami Allende, Régis. On ne peut pas se battre sur deux fronts. Il a lutté contre la grande bourgeoisie et les États-Unis, en même temps et à la fois, il en est mort. Moi, je ne peux pas avoir contre moi à la fois le Figaro et l’ambassade des États-Unis. » C’est assez triste, mais convenons que ce n’est pas sot, sous l’angle du réalisme, pour qui tient à sa longévité.
Cela dit, Mitterrand n’a pas beaucoup essayé de s’en affranchir…
Régis Debray. Mitterrand était un politique qui connaissait les rapports de forces. Et il avait fait une assez bonne analyse, me semble-t-il, de l’échec d’Allende, qui s’était mis à dos les forces de la grande et de la moyenne bourgeoisie aussi, en même temps qu’il s’était attaqué frontalement aux intérêts américains. Les deux, mon capitaine ! Ça faisait beaucoup.
N’était-ce pas une forme de cohérence, dans la mesure où ces forces sont associées…
Régis Debray. Je vous parle de la lecture que pouvait en faire un pragmatique européen et je pense que c’était une lecture sagace du strict point de vue de la Realpolitik. Disons que, à l’époque, pour pouvoir durer quatorze ans au pouvoir, c’était une bonne leçon qu’on avait pu tirer, avec prudence, de l’expérience chilienne.
Question brutale : Allende mort a-t-il laissé plus d’espoirs que Mitterrand quatorze ans au pouvoir ?
Régis Debray. Allende a inspiré le respect, c’est le moins qu’on puisse dire. Les hommes sont grandis par leur mort, et quand vous mourez au combat, alors ! Mais ne soyons pas amnésiques pour autant : avant la mort grandiose d’Allende, on se moquait beaucoup dans certains milieux de gauche, en Amérique latine, de son goût pour le whisky, les vestes en alpaga, les jolies femmes, et même de son côté un peu grand bourgeois franc-maçon… Tout cela faisait l’objet de plaisanteries, pas très méchantes, certes, mais un peu condescendantes.
Pour vous, comment définir ce continent qui a collectionné bien des dictatures impitoyables et qui, depuis quelques années, bascule massivement plutôt à gauche, en se référant à Bolivar, en se disant plus ou moins révolutionnaire et en contestant souvent la suprématie américaine ?
Régis Debray. Tout cela s’explique assez simplement. Appelons cela l’effet chaudière. Le couvercle sur la vapeur finit toujours par sauter. Il y avait une telle iniquité, une telle oppression, une telle corruption, une telle pression impériale sous le couvercle que ça a sauté. C’est une mécanique simple. Je vois ça de loin désormais, et depuis trop longtemps, mais j’observe néanmoins une chose : le seul pays qui a encore un gouvernement de droite, la Colombie, est celui où subsiste une lutte armée. Cela fait réfléchir. La Colombie est le seul pays désormais où existe encore une guérilla active et où les États-Unis se trouvent « chez eux ».
Justement : l’accession au pouvoir des Morales, des Chavez, des Lula, etc., s’est passée démocratiquement. Cela a-t-il à voir avec le Chili de l’Unité populaire de l’époque ?
Régis Debray. Les guérillas ont été écrasées. On pouvait en tirer la conclusion que la voie armée n’était pas fructueuse. Mais les motifs comme les raisons d’être de la guérilla restaient valides. Donc, je crois que la déduction n’était pas trop mauvaise : arriver même but par d’autres moyens. Nous avons assisté, aussi, à la fusion de beaucoup de facteurs. Il y a de multiples exemples. Un progrès indéniable dans la constitution des organisations sociales et politiques. Le rôle de l’Église catholique au Brésil a été important. Le nationalisme des officiers subalternes, car nous avions une vision trop mécanique de l’armée comme appareil de répression au service de la classe dominante, mais c’est beaucoup plus complexe que cela, etc. Cela dit, le point essentiel, c’est la fusion du nationalisme et du socialisme. C’est l’élément clef. L’affirmation patriotique inséparable de la revendication sociale. Voilà ce qui détermine, pour l’essentiel, le succès. Là où les mouvements de guérilla ou de luttes armées n’étaient pas vus comme autochtones ou totalement nationaux, nous voyons aujourd’hui la fusion réussie de la justice et de l’indépendance. Quand la revendication de justice n’est pas liée à la revendication d’indépendance, autrement dit quand Marx ne donne pas la main à Bolivar, ça ne marche pas ! Parce qu’il y a indéniablement une « faiblesse » de la tradition marxiste sur la question nationale, ce qui faisait que les mouvements communistes étaient régulièrement en porte-à-faux en Amérique latine, depuis les années trente. Une fois que les deux courants ont pu se lier, la formule est devenue efficiente.
Il faut savoir que ce qu’on appelait la « révolution », en Amérique latine, était un nationalisme révolutionnaire. C’est une tendance qui me va assez bien, sachant, évidemment, que le nationalisme d’un pays dominé n’a rien à voir avec le nationalisme d’un pays dominant. Donc, entendons-nous bien : nous ne pouvons comparer sérieusement le nationalisme français ou américain au nationalisme bolivien ou vénézuélien. L’un réclame le droit à l’empire et à la domination, les autres luttent contre l’empire et la domination. Mais le nationalisme est bien là. C’est un élément moteur. Et puis quelque chose d’important est apparu aussi, ce sont les mouvements indigénistes, qui, à mon époque, étaient quasiment inexistants, ou illégitimes, voire vus avec méfiance par les révolutionnaires eux-mêmes. En somme, des formes de luttes différentes ont connu des points de convergence.
Et le pétrole ?
Régis Debray. Pour parler brutalement, depuis 1930, le pétrole est de droite. Voilà qu’il devient de gauche. Il était wahabite, il tourne bolivarien. C’est une révolution. Ce qui a changé ce n’est pas la gauche, c’est la place du pétrole ! C’est la première fois, avec le Venezuela, que nous voyons en action un discours volontariste qui a les moyens de sa politique : c’est considérable comme chambardement. Ce pays a une rente pétrolière, certes, avec tous les problèmes que ça pose comme paresse sociale, corruption, clientélisme, etc. Enfin, quoi qu’il en soit, voilà un régime qui est campé sur ses deux jambes, maître chez lui et, qui plus est, disposant de ressources pour ses copains. Ça ne s’était jamais vu. Espérons que ça ne tourne pas mal, à la fin. Le caudillisme n’a jamais été une solution.
Les mouvements actuels sont, quoi qu’on en dise, des manifestations de résistance contre l’empire.
Ne donnent-ils pas raison à Castro ?
Régis Debray. Sous cet angle-là, bien sûr, celui de la résistance. Même si les méthodes ne sont pas les mêmes qu’à Cuba (mais à Cuba en 1959 on pouvait difficilement avoir les mêmes procédures qu’aujourd’hui), effectivement je crois que, dans le sous-continent, Castro garde la force symbolique du mythe mobilisateur. Son modèle de société n’est, à terme, ni viable ni enviable, pour nous autres Européens. Vous savez, il faut distinguer le rôle qu’on peut jouer dans les rapports de forces internationaux et le rôle qu’on joue à l’intérieur de sa société. On peut être autoritaire à l’intérieur et révolutionnaire à l’extérieur. Staline n’a pas fait que du mal à l’extérieur, que ce soit pour les combattants en Espagne, pour les communistes chinois, pour les Vietnamiens, pour les Congolais, et évidemment pour la libération de l’Europe en 1944-1945. Staline, ce n’est pas seulement la Lubianca, c’est aussi Stalingrad. Essayons donc, toujours, de distinguer entre les plans. Il faut penser le présent politique dans sa complexité. Or, vis-à-vis de Cuba aujourd’hui,je ne peux avoir qu’une attitude pleine de nuances, disons un mélange de respect et de méfiance. Je ne m’enrôle ni sous la bannière de la croisade hostile ni sous celle de l’apologie inconditionnelle. Ce « ni-ni » peut être décevant, mais c’est le mien.
En ce début de XXIe siècle, le cadre électif est-il un passage « obligé » pour tendre vers l’idée même de révolution ?
Régis Debray. Non. Tout dépend de savoir dans quel cadre démocratique ou non s’inscrit une lutte. Là où existent des partis politiques, une presse relativement libre, des syndicats et un Parlement, je crois que la voie électorale s’impose d’elle-même. C’est dans ce cadre-là que la voie armée pose problème, comme on a pu le voir en Uruguay, ou comme on peut le voir actuellement en Colombie. On constate là qu’une certaine lutte armée radicalise la bourgeoisie et précipite, à terme, un tournant fascisant. Les circonstances commandent, il n’y a pas de recette ni de modèle prêt à l’exportation.
(1)Carlos Prats et sa femme sont morts lors d’un attentat perpétré en 1974, en Argentine, dans le cadre de l’opération « Condor ».
Entretien réalisé par Jean-Emmanuel Ducoin et Charles Silvestre
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Bebs
Au cas où le traitement de l'actualité de l'Amérique latine finirait par intéresser
Je crois malheureusement que tu (nous) prêches dans le désert. Je suis en train de regarder dans le texte avec Debray ou DS est chroniqueur. Debray, l'Amérique latine...J'en suis à 30 minutes environ, l'Amérique latine des années 60 a été évoqué.
Ben je sais pas pourquoi mais je suis pret à parier que DS ne posera aucune question sur ce qui s'y passe aujourd'hui...
Désespérant... -
constant gardener
Au cas où le traitement de l'actualité de l'Amérique latine finirait par intéresser :
Le saviez-vous? (copyright "les guignols")
- Honduras : violence du régime, appel international pour que cessent les exactions.
- Au Honduras, la normalisation par la guerre sale. -
Winston Smith : misanthrope
Hugo Chavez, au cours d'une allocution du 26 Janvier 2010, demande au gouvernement de Sarkozy de ne pas s'immiscer dans les affaires internes du Venezuela. Cette déclaration fait suite aux "préoccupations" manifestées par le ministère des affaires étrangères français concernant la suspension (et non surpression définitive) de la chaine RCTV consécutive à un non respect de la loi par cette chaîne.
http://www.youtube.com/watch?v=r4AymiL3hco -
charlie.lapared
Juste un petit complément : Collon invité par Taddei (hélas, loupé)...
Il parle ici de la "bizarre relation" que les USA ont avec le pétrole, et comment ils imaginent le monde du pétrole leur appartenant... (il y a un "dessous des cartes qui en dit long). Collon évoque Chavez versus USA.
Michel Collon sur USA/Iran/Irak/Israël/pétrole -
Fan de canard
Je remercie Jean-phi pour les précisions et traductions complémentaires, ainsi que pour les réponses à mes questions.
Et aussi Clomani pour son commentaire ci-dessus. -
charlie.lapared
Une itw de Michel Collon suite à la sortie de son livre sur Chavez (plus "généraliste" que l'affaire examinée ci-dessus).
"Le président vénézuélien Hugo Chavez est-il populiste ?
Michel Collon. La grande tarte à la crème ! Dès que quelqu'un dérange, les médias lui collent une étiquette. Qui a pour fonction d'empêcher les gens de réfléchir aux problèmes, aux conflits entre des intérêts qui s'affrontent. C’est quoi, un « populiste » ? Quelqu'un qui flatte le peuple, en lui faisant des promesses qu'il ne peut tenir. Selon moi, cette définition vaut pour Sarkozy et les autres dirigeants européens : ils font des promesses en sachant qu’ils ne les tiendront pas.
Et Chavez aurait tenu ses promesses ?
Michel Collon. Lorsqu’il arrive au pouvoir en 1999, deux Vénézuéliens sur trois n'avaient jamais vu un médecin de leur vie. Depuis, « Chavez le populiste » a mis en place avec l'aide de médecins cubains des maisons médicales, non seulement dans les quartiers pauvres de Caracas, mais aussi dans les campagnes et les régions les plus reculées des Andes ou de l’Amazonie. Il a aussi alphabétisé, en moins de deux ans, un million et demi de personnes. Le budget de l’éducation est passé de 3% à 9%. On a réussi à remettre aux études des gens qui avaient dû les interrompre à cause de la pauvreté. Aucun de ses prédécesseurs n'avait fait ça. A mon avis, beaucoup de peuples dans le monde aimeraient avoir de tels dirigeants populistes.
Avant, l’argent du pétrole servait à enrichir les multinationales. Aujourd’hui, il sert à éliminer la pauvreté. Pour les riches, Chavez est donc le diable, couvert de péchés. Pour les pauvres, il incarne l’espoir.
Mais certains lui reprochent d'être trop lent, trop conciliant, de ne pas s'attaquer à la propriété capitaliste...
Michel Collon. Méfions-nous des « Y a qu'à ». Pour eux, tout est facile. Y a qu'à faire ceci, y a qu'à faire cela. Chavez n'a qu'à exproprier tous les capitalistes et créer un État ouvrier, exporter la révolution dans toute l’Amérique latine, et bla bla bla. Mais le Venezuela ne compte presque pas d'ouvriers, sur quelle base reposerait un « État ouvrier » ?
Non, le problème clé, celui qui bloque le développement de pays comme le Venezuela, c'est la dépendance envers les multinationales. Celles-ci déversent leurs produits subventionnés, contrôlent les politiciens et l’armée, pillent les matières premières et toutes les richesses, maintiennent les salaires au plancher et tout ça bloque le développement du tiers monde. Or, beaucoup de classes et couches sociales du tiers monde ont intérêt à ce que leur pays se libère de l’emprise des multinationales US ou européennes, et pas seulement, les classes travailleuses. Il y a donc intérêt à s’allier avec elles ou à les ménager.
Réussir cette première étape n'est pas évident. Contrairement à ces « révolutionnaires en chambre », Chavez a la responsabilité de remplir les assiettes des gens. Eliminer une forme d'économie - où il y a effectivement une exploitation capitaliste, c’est vrai - quand on n'a encore rien pour la remplacer, c’est laisser les gens crever de faim et évidemment se détourner de la révolution. Une révolution ne peut avancer ni trop vite, ni trop lentement. Il faut, au stade actuel, cibler les multinationales et ménager les autres. On ne fait pas une révolution en partant des souhaits des révolutionnaires mais en tenant compte de la situation objective, du rapport des forces et des possibilités des gens.
Votre livre aborde en fait tout le rapport Nord-Sud à l'échelle du continent américain. Vous parlez du Nord comme de « l'aspirateur des richesses ». Que voulez-vous dire ?
Michel Collon. Nous, gens du Nord (Europe et Etats-Unis), devons absolument prendre conscience du mécanisme qui explique cet écart entre le Nord riche et le Sud pauvre (même si, tout le monde n'est pas riche au Nord où les écarts s'aggravent aussi). La question est : sur le dos de qui les riches du Nord ont-ils construit leurs fortunes ? Je le rappelle dans le livre, sur base de quelques études historiques : l'Europe est devenue riche en pillant l’or et l’argent de l’Amérique latine, en massacrant les Indiens et en arrachant à l’Afrique dix millions de Noirs, transformés en esclaves et en chair à profits.
Mais le colonialisme a pris fin, non ?
Michel Collon. En réalité, non. Aujourd'hui, les mêmes mécanismes d'aspiration des richesses restent à l'œuvre, mais de manière beaucoup plus subtile et voilée, comme je l’explique dans le chapitre intitulé « les sept fléaux de l'Amérique latine ».
Premièrement, le pillage des matières premières. Pétrole et gaz bien sûr, mais aussi eau et biodiversité, enjeux stratégiques du 21ème siècle. Deuxièmement, le pillage de la main d'œuvre dans des usines de sous-traitance. Véritables bagnes où les syndicats sont interdits. Troisièmement, l’assassinat de l’agriculture. Les multinationales d’agrobusiness du Nord déversent leurs produits subventionnés en Amérique latine et en Afrique, ruinent les paysans locaux, les obligeant à quitter la terre et à s'amasser autour des villes.
Le quatrième fléau, c’est l’élite dirigeante des pays du Sud. Une bourgeoisie locale vendue aux intérêts étrangers et travaillant pour le compte des multinationales. Cinquième fléau : la dette. Les banques du Nord et la Banque Mondiale contrôlée par les pays riches maintiennent le chantage d’une dette déjà largement remboursée en fait. Sixième fléau : en vingt ans, les États-Unis et l'Europe ont obligé à privatiser un millier d'entreprises publiques en Amérique latine, transférant ainsi la richesse et le pouvoir économique vers le Nord. Septième fléau : le vol des cerveaux. Scientifiques, techniciens qualifiés et médecins. Le Sud dépense pour les former, mais le Nord les détourne. Voilà, l’ensemble de ces sept fléaux montre que le colonialisme et le pillage n’ont pas disparu.
Chavez réalise des choses impressionnantes. D’autres ne le font pas. Pourquoi ?
Michel Collon. 80 années de richesse pétrolière du Venezuela ont produit un écart énorme entre riches et pauvres. Ce que Chavez a fait, c’est changer la règle du jeu. Il a récupéré l’argent du pétrole en faisant payer – enfin - les multinationales et en reprenant le contrôle de la société publique qui gérait le pétrole. Les bénéfices sont enfin versés dans le budget de l’État, permettant de s'attaquer sérieusement au problème de la pauvreté. Quand on voit la misère qui règne en Afrique et au Moyen-Orient, à côté de fortunes colossales, on se dit qu’il faudrait y exporter Chavez. Ou plutôt s’en inspirer.
D’où la colère des États-Unis ?
Michel Collon. Comme disait Chomsky, « peu importe où le pétrole est situé dans le monde, les États-Unis considèrent que la géographie se trompe et qu'il est situé aux États-Unis ». Chavez a refusé cette logique.
Quelles menaces font peser les Etats-Unis sur le Venezuela ?
Michel Collon. Trois. 1. Le financement par la CIA, à coups de centaines de millions de dollars, d’une opposition putschiste, doublée de campagnes de désinformation qu’on retrouve dans nos médias. 2. La construction de sept nouvelles bases militaires US en territoire colombien. Comme par hasard, les bases US sont toujours juste à côté des ressources naturelles stratégiques, et pour encercler les pays rebelles : Venezuela, Bolivie, Équateur, voire Brésil. 3. Washington a réactivé la 4ème flotte qui « surveille » l’Amérique latine. Utilisée contre l’Allemagne en 40-45, supprimée lorsque le continent a été jugé « sous contrôle », et aujourd’hui réactivée en plaçant à sa tête un amiral qui a fait sa carrière dans les « Forces Spéciales » (spécialisées dans les débarquements et coups d’Etat).
Votre livre analyse aussi les erreurs et les faiblesses de Chavez. Quelles sont-elles ?
Michel Collon. Le Venezuela n'est ni l'enfer décrit par nos médias, ni le paradis. Les problèmes restent énormes. Surtout la bureaucratie. Celle héritée de l'ancien régime et qui sabote à qui mieux mieux. Mais aussi les nouveaux arrivistes. Et une corruption, qui n'est évidemment pas propre au Venezuela, mais si Chavez ne parvient pas à résoudre ce problème, la révolution perdra la confiance des gens et échouera, c'est clair. Un proche de Chavez m'a confié que 60 % des réformes décidées par lui ne sont pas appliquées. Ca donne la mesure du drame de la bureaucratie et de la corruption.
Le Venezuela, c’est loin. En quoi votre livre peut-il intéresser le lecteur belge ?
Michel Collon. En Europe, les victoires sont rares ces temps-ci. On rencontre beaucoup de pessimisme, de fatalisme. Par contre, l’Amérique latine nous apporte un message d'espoir. Chavez, Evo Morales et tous ces Latinos affrontent en fait les mêmes problèmes que nous : pauvreté, néolibéralisme, destruction des acquis sociaux et des services publics, pillage du travail et des ressources... Et ils arrivent à renverser la vapeur ! Non seulement ils résistent, mais ils obtiennent même des victoires, des avancées sociales pour la population.
Le Venezuela nous montre qu'un autre monde est possible ?
Michel Collon. On dira évidemment que la Belgique ou la France n'ont pas de pétrole, mais l'essentiel n'est pas là. Au fond, il y a plus important que le pétrole. Le « péché » le plus important de Chavez, c’est d'avoir rendu sa place au peuple. De lui avoir donné conscience qu'il est possible de prendre son destin en main. Et ça nous concerne aussi, car nous aussi on a cet écart riches-pauvres, ce pillage des fruits du travail.
Chavez et les Vénézuéliens nous montrent que d'un côté, il y a l’argent, et de l'autre côté, il y a les gens. Le plus important, ce sont les gens : ils sont l'immense majorité, ayant au fond les mêmes intérêts. Incompatibles avec ceux des multinationales." -
Jeanphi
1 -
"Internet ne peut être quelque chose de non contrôlé où l'on peut dire n'importe quoi. Non, chaque pays doit pouvoir y faire apliquer ses lois et ses régles."
Oui, Chavez a prononcé cette phrase.
Sarkozy a sorti celle-là :
"La France va retrouver une position de pays leader dans la campagne de civilisation des nouveaux réseaux."
2 -
Zuloaga, le 21 mars, au cours de l’assemblée générale de la Société interaméricaine de presse (SIP) sur l’île d’Aruba, Guillermo Zuloaga a dit...
Ma traduction (pas forcément parfaite, j'ai un an d'espagnol et il est tard) :
"Bonjour à tous et mille merci pour votre soutien.
J'aimerai préciser deux-trois choses entendues ici.
Premièrement aucun des représentants des médias, Venezolana de Televisión, Ávila Tv, ou autre Radio Nacional, n'appartiennent à l'état Vénézuelien. Ils ne sont pas financés par le gouvernement et sont censés agir pour l'intérêt de la nation, pas pour soutenir le prosélytisme politique.
Il est vrai que Chavez a gagné une élection en 98, et est donc en principe légitime. Mais au lieu de se comporter en Président de tous les Vénézueliens, il s'est évertué à diviser ces derniers en devenant le président d'une seule partie de la population, au nom de son socialisme du 21ème siècle. On dit qu'il est marxiste; sauf qu'il n'a pas été élu pour ça.
Ensuite on nous accuse, moi, le représentant de Avilla TV et le Dr Granier, d'avoir participé au coup d'état (de 2002).
Les Vénézueliens ont rejeté 49 lois que Chavez venait de sortir de son chapeau, et critiqué la destruction de l'entreprise pétrolière et la perte de 24 000 emplois. Il y a eu une manifestation comme nous en avons peu vécues dans notre histoire, on parle de plus d' un million de personnes, que Chavez a voulu faire disperser, en faisant voler le plomb. Cette manifestation s'était terminée avec notre Général en Chef, nommé par Chavez lui-même, demandant à ce dernier sa démission, lequel avait accepté.
Les circonstances qui l'ont fait revenir au pouvoir sont une autre histoire. Mais ni le Dr Granier, ni moi-même n'avons signé le décret auquel il fait allusion. Nous, nous sommes contre ce qui se passe en ce moment, car si les choses avaient suivi leur cours, nous serions dans un Vénézuela bien différent de ce qu'il est devenu."
L'original :
"Buenos días a todos y muchísimas gracias por el apoyo que recibimos los venezolanos.
Yo quería simplemente hacer alusión a ciertas imprecisiones que hemos visto hoy.
Primero que nada todos estos representantes de los medios que estamos oyendo hoy como Venezolana de Televisión, como Ávila Tv, como Radio Nacional, son medios del Estado venezolano, pertenecen a la nación venezolana, son financiados con dinero de los venezolanos que está mal manejados por este Gobierno y deberían dedicarse a hacer cosas que son de interés nacional y no en defensa de hacer un proselitismo político o en defensa de unas solas ideas.
El Presidente de la República, Hugo Chávez Frías, es verdad que ganó unas elecciones en el año 98 y tiene una legitimidad de origen. Pero él después en vez de ser el Presidente de todos los venezolanos se ha dedicado a ser el Presidente de un grupo de venezolanos y tratar de dividir a Venezuela por algo, que si el socialismo del siglo veintiuno. Dice que es marxista; nunca fue electo con esos atributos.
Después están diciendo el señor aquí de Ávila Tv, que el Dr. Granier y yo estábamos en un golpe de Estado.
En Venezuela hubo una (sic) gran rechazo a 49 leyes que trató de sacar el presidente Chávez simplemente de un día para otro, y al destruir a la empresa Petróleos de Venezuela como han hecho con el despido de 24 mil personas, hubo una manifestación humana como pocas veces se ha vivido, que se calcula que pasaba el millón de personas, a la cual el Presidente le mandó a disparar y a "echar plomo" y terminó esa noche con el General en Jefe, primera vez que había un General en Jefe en los últimos 50 años, nombrado por el presidente Chávez, el que declaró públicamente que le habían pedido la renuncia al presidente Chávez, la cual había aceptado.
Que después hayan pasado una serie de circunstancias que hizo (sic) que él volviera es otra cosa de la historia. Pero ni el Dr. Granier ni yo tampoco firmamos ese decreto del cual hace alusión. Nosotros ? estamos también en contra de lo que se realizó en aquel momento, porque si se hubiera hecho bien, quizás tuviéramos una Venezuela distinta hoy."
A noter que la SIP, qui invitait, c'est la Société Interaméricaine de Presse.
Acrimed (désolé) parle de "bras « médiatiquement armé » de la politique du « containment »" des Etats-Unis, ou encore de "Medef des entreprises de presse sur le continent américain".
http://www.acrimed.org/article3310.html
A noter également que Globovision avait apporté son soutien à la junte putschiste du Honduras. "Le propriétaire de la chaîne Guillermo Zuloaga Núñez a ainsi reconnu le gouvernement illégal de Micheletti tout en lançant un appel au coup d’Etat : « Le gouvernement autoproclamé de Micheletti respecte la Constitution et nous aimerions, nous aimerions vraiment qu’ici au Venezuela on respecte la Constitution comme on est en train de la respecter au Honduras »."
Hugo Chávez et les médias privés, Salim LAMRANI http://www.legrandsoir.info/Hugo-Chavez-et-les-medias-prives.html
3 -
Quelles sont les accusations à l'encontre de Guillermo Zuloaga.
Ma traduction fatiguée :
"L'Assemblée Nationale demande au Ministère Public de poursuivre Guillermo Zuloaga qui réitérait sur une scène internationale des accusations fausses contre le Président de la République, en prenant en compte que ces accusations sont de la manipulation, et sont destinées à salir l'image du gouvernement révolutionnaire et ses relations à l'international."
L'original :
"La Asamblea Nacional decidió exhortar al Ministerio Público, para que investigue a Guillermo Zuloaga, quien ha reiterado en escenarios internacionales, acusaciones falsas en contra del Presidente de la Republica, por considerar que tales señalamientos son manipuladores y buscan dañar la imagen del gobierno revolucionario y sus relaciones internacionales."
http://www.asambleanacional.gob.ve/index.php?option=com_content&task=view&id=24416&Itemid=27
Si quelqu'un peut prendre le relai pour la suite, qui mérite d'être traduite, notamment ceci :
"La plenaria aprobó el acuerdo presentado por los integrantes de la Comisión de Medios del parlamento, en el cual se rechaza categóricamente los señalamientos realizados por Guillermo Zuloaga, accionista de Globovisión, en la última reunión de la Sociedad Interamericana de Prensa en Aruba y se pide aplicar todo el peso de la ley, por estas actuaciones.
El presidente de la Comisión, diputado Manuel Villalba, pidió colocar un estrato del video de la intervención del citado empresario ante la SIP, en el cual habla sobre la movilización del año 2002 y los consecuentes resultados del Puente Llaguno, acusando directamente al Jefe de Estado de la muerte de los manifestantes, “al ordenar disparar contra la manifestación”, según sus propias palabras (Zuloaga).
Por ello el parlamentario expresó que en la intervención se ve la intencionalidad de culpar ante el mundo al Presidente de hechos de violencia que están alejados de la realidad. “Todos somos testigos que los medios fueron punta de lanza en estos hechos”.
Este ciudadano lanza una sarta de mentiras, vinculando al gobierno en la presunta violación de los derechos humanos. Esto forma parte de un plan de desestabilización permanente. Todos los días, cada semana lanzan acusaciones contra el gobierno. Vemos como esta campaña mediática no cesa”." etc
On y apprend précisément ce qui lui est reproché. -
Fan de canard
Tiudjiuuu en voilà un forum où qu'il s'en passe des trucs.
Bon moi là-dedans, je n'aurais qu'une question, une seule, et un merci à ceux et celles qui y répondront:
Chavez a-t-il effectivement dit la phrase suivante:
" Internet ne peut être quelque chose de non contrôlé où l'on peut dire n'importe quoi. Non, chaque pays doit pouvoir y faire apliquer ses lois et ses régles. " ?
(citation de l'article, fautes incluses).
Sinon, pour le reste, je ne connais pas suffisamment le sujet en profondeur, malgré les lectures passionnantes qu'il m'a été donné d'avoir grâce aux forumeurs et aux articles.
Finalement, deux autres pour la route:
Qu'a dit (ou fait) exactement Zuloaga qui explique son arrestation, et quelle décision de justice (suite à un jugement j'imagine) lui interdit de quitter son pays ?
Merci d'avance.
EDIT pour précision: c'est parce-que je ne capte rien à l'espagnol, et que donc je ne peux pas y répondre par moi-même. -
Rosalie
C'est dommage que le discours de Chavez donné en lien à la fin de l'article ne soit pas sous-titré, car je n'entends pas très bien l'espagnol.
Celui qu'il a prononcé après Copenhague l'était. Il a fort peu (pas du tout ?) été évoqué par nos grands médias. N'avait-il aucun intérêt ?
http://www.dailymotion.com/video/xbjtod_hugo-chavez-a-copenhague-1-2-vostfr_webcam -
Gilles Klein
Je n'ai pas donné comme "source de confirmation" la résolution du Parlement européen, mais comme source d'information sur une prise de position détaillée qui évoque la situation des médias dans ce pays.
Personne ne m'oblige à travailler un samedi soir, je réponds aux @sinautes parce que je crois au dialogue même en dehors des heures ouvrables.
Quand je parle de la source pour la dépêche sur le Honduras, je voulais dire que j'ai mentionné là où elle nous avait été signalée. Voilà. Une info non traitée, signalée par des @sinautes, nous la traitons.
Quand à une émission sur le Honduras, je ne suis pas en charge des émissions.
Je laisse Fred B mener sa croisade, il sait ce que je "pense intimement" -
constant gardener
Je cite et je renvoie à une prise de position du Parlement européen, en indiquant "je laisse chacun juger de la validité de son contenu" et bien cela donne "Le Parlement Européen est devenu votre Bible en matière d'information sur l'Amérique latine?"
Si je peux me permettre, sans aucune intention de vous vexer, croyez-le bien : sur ASI, on est censé parler plus de la presse rendant compte des faits que des faits eux-mêmes. C'est en tout cas ce que je croyais. Dans le cas précis, ce qui m'intéresse, c'est la façon dont la presse rend compte de l'actualité en Amérique latine. Et quand vous donnez comme source de confirmation (c'est comme çà que je l'ai compris) une résolution du Parlement Européen, j'avoue que je suis surpris. Et je vous en fais part. Si votre intention était autre en citant cette résolution, je vous prie de m'excuser pour la - relative - sécheresse de l'interpellation, mais je vous demanderais de m'expliquer la raison de la dite citation.
Par ailleurs, je ne pense pas faire partie de "Ceux qui s'en prennent à (vous), au lieu de dialoguer", surtout si on tient compte de ma demande - avec quelques autres, les hondurassiens, et depuis plusieurs mois - d'une émission sur ce sujet du traitement de l'actualité de l'Amérique latine par les médias français : j'aimerais comprendre pourquoi cette presse a toujours les mêmes sources (qui ont fait la preuve de leur partialité), et pourquoi des sources apparemment fiables sont systématiquement ignorées.
Enfin, je vous confirme n'avoir pas "fait des reportages du temps de l'Apartheid en Afrique du Sud, été voir au Chili du temps de Pinochet, été sur place à Gaza, dans les pays de l'Est quand la liberté n'y régnait pas etc.. ". Mais je ne vois pas le rapport.
Pour finir, je vous souhaite une bonne soirée, parce qu'effectivement, bosser à cette heure-là n'est pas enviable... Surtout si vous remettez çà demain.
PS : j'imagine que la phrase "Pour le reste, j'ai repris la dépêche sur le Vénézuela, j'ai feuilleté des journaux pour en trouver trace, et nous avons publié un Vite Dit en mentionnant que la source venait de ce forum." fait référence à la dépêche AFP sur le Honduras. Cette dépêche était reproduite sur le site du Monde.fr (c'est là que je l'ai trouvée). -
Gilles Klein
J'ai l'impression qu'avec un extrait du discours original de Chavez les @sinautes sont capables de juger sur pièce entre d'un côté des articles de diverses sources, bien sur présentées en commentaire comme "très partiales" et une partie du prononcé de Chavez (c'est partial ou pas comme source le discours de Chavez ?).
Que les @sinautes n'ont pas besoin que l'on retrace la carrière de Chavez et l'opposition extérieure ou intérieure à laquelle il fait face, que l'on retrace la carrière de Berlusconi à chaque fois que l'on en parle etc...
Je pense en effet que l'on peut réagir sans s'en prendre au journaliste qui cite des articles. Aucune justification de ma part, mais une certaine lassitude, dès que l'on parle d'un sujet polémique (Gaza ou le pape), cela devient personnel "partial" "soi-disant impartial"
J'ai droit à "Vous prenez chaque fois un malin plaisir à relayer tous les discours anti chavez de la presse mais jamais les pro." ???? J'ai fait combien d'articles sur Chavez sur @si ?
Je cite et je renvoie à une prise de position du Parlement européen, en indiquant "je laisse chacun juger de la validité de son contenu" et bien cela donne "Le Parlement Européen est devenu votre Bible en matière d'information sur l'Amérique latine?"
Pour le reste, j'ai repris la dépêche sur le Vénézuela, j'ai feuilleté des journaux pour en trouver trace, et nous avons publié un Vite Dit en mentionnant que la source venait de ce forum.
Ceux qui s'en prennent à moi, au lieu de dialoguer, ont sans doute fait des reportages du temps de l'Apartheid en Afrique du Sud, été voir au Chili du temps de Pinochet, été sur place à Gaza, dans les pays de l'Est quand la liberté n'y régnait pas etc..
Voilà 22 h 15, je débranche, je vais dîner, les journées sur @si 7 jours sur 7 sont quelques fois longues, et certaines réactions assez décourageantes. -
Weatherboy
Cet article est fascinant, vraiment.
Voir toutes ces médias, coupures de presses, ces grand titres, en anglais, espagnol, en veux tu en voilà, pour une déclaration de Chavez (enfin vu les nombreuses dernières qui se sont dégonflées comme des baudruches, mon petit doigt me dit d'être un tantinet prudent...)
Ceci donc, en comparaisons des euh très, très nombreuses (?) coupures de presse qui ont été émises lorsque dans la Colombie voisine on voulait fermer le webzine Rébelion (lien) le mois dernier, ou, chez le voisin toujours, on reconnait officiellement 30,000 meurtres commis par les para-militaires (lien) faisant suite à l'opération "Justice et Paix", le mois dernier encore.
Et pendant ce temps là, au Honduras, on ne s'embête pas à "censurer" les média. Non on a beaucoup plus de savoir-vivre, allons donc, au Honduras on butte directement les journalistes, comme les 5 nouveaux de ce mois çi :
"Deux journalistes assassinés au Honduras, soit cinq au total en mars"
vendredi 26 mars 2010
http://www.express.be/sectors/fr/media/8452362f75714076f07262be3ab8bf31-411/123932.htm
et en silence s'you plait.
C'est à dire avec la complicité de tous es médias, coupures de presses, ces grand titres, en anglais, espagnol.
Puisque évidemment, ça, ce n'est pas censurer les média.
Bref, tartuffes. -
Varlin
Qu'est-ce qu'on dirait si, en France, on ne renouvelait pas la licence de TF1 parce que TF1, au leu de tenir ses engagements de mieux-disant culturel a livré notre temps de cerveau disponible à Coca-Cola ? Et bien je ne m'en désolerais pas, je ne hurlerais pas à "l'atteinte à la liberté d'expression". Au contraire, je m'en réjouirais bruyamment et je sablerais le champagne, parce que la privatisation de TF1 était tout aussi illégitime que celle de feue la Cinq offerte aux amis de Berlusconi. Non mais ! -
Gilles Klein
Le 11 février 2010 le Parlement Européen a réagi à la situation des médias au Vénézuela.
C'est un élement du dossier auquel je vous renvoie, le texte est assez long et précis, je laisse chacun juger de la validité de son contenu.
On y lit, entre autres, à propos de RCTV, et de manifestations le 25 janvier 2010
- considérant que, le 1er août 2009, le gouvernement d'Hugo Chávez a ordonné la fermeture de 34 chaînes de radio, après avoir refusé de renouveler leur licence,
- considérant qu'en janvier 2010, le président Chávez a ordonné la fermeture de la chaîne RCTV International (RCTV-I) et de cinq autres chaînes télévisées du câble et du satellite (TV Chile, Ritmo Son, Momentum, America TV et American Network), celles-ci n'ayant pas diffusé le discours officiel prononcé par le président à l'occasion du 52e anniversaire de la chute de Perez Jimenez; considérant que deux d'entre elles - America TV et RCTVI - demeurent interdites,
- considérant que cette fermeture supplémentaire a déclenché une nouvelle vague de protestations étudiantes, qui ont été durement réprimées par la police dans bon nombre d'États et de villes du pays, et que ces événements ont coûté la vie à deux jeunes étudiants de la ville de Mérida, faisant, par ailleurs, des dizaines de blessés
- se déclare choqué par la mort de deux jeunes étudiants, Yonisio Carrillo et Marcos Rosales, survenue lors des manifestations à Mérida; invite les autorités à enquêter sur les causes de l'assassinat de ces jeunes hommes et demande que les coupables soient traduits en justice -
JIEM 92
Bonjour,
Je pense que Gilles Klein devrait lire "La fabrication du consentement" pour prendre le recul nécessaire vis à vis de la propagande pro-américaine en Amérique du Sud… et ailleurs aussi comme au Vietnam.