Contre l'Acta, manifs dans toute l'Europe
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"C'est sous couvert d'anonymat que la révolution est née."
Le slogan, accompagné de quelques masques de Guy Fawkes, symboles de la nébuleuse Anonymous, a été entendu dans les rues de Paris samedi, dans les rangs d'une manifestation rassemblant quelques centaines de personnes pour protester contre la signature par l'Union européenne de l'Acta, le traité international anti-contrefaçon. Les manifestants français répondaient à un appel international à manifester contre le traité, accusé de menacer les libertés individuelles, notamment sur le net, au bénéfice de la lutte contre le piratage. Ailleurs dans le monde, l'appel a été plus entendu. Selon l'AFP, les manifs ont rassemblé "des dizaines de milliers de manifestants en Europe", dont la majorité en Allemagne (16 000 personnes à Munich, 10 000 à Berlin, 5 000 à Hambourg, etc.), en Autriche, et dans les pays anciennement communistes, comme la Bulgarie, la Roumanie ou la Hongrie. |
Par ailleurs, la contestation semble également prendre un tour politique. Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a qualifié de "déséquilibré" l’accord multilatéral anticontrefaçon Acta, dans un entretien dimanche à la télévision allemande ARD. "Je ne le trouve pas bon. (...) Je ne crois pas qu’on va avancer avec cet accord dans sa forme actuelle", a expliqué le social-démocrate allemand, alors que le Parlement va commencer à examiner le texte à la fin du mois. La gauche du Parlement est plutôt hostile au texte, alors que la droite le soutient assez vivement. Les eurodéputés socialistes, libéraux, et verts estiment qu’il défend trop les intérêts des ayants droit au détriment des citoyens, et critiquent l’opacité qui a entouré la signature du texte, auquel ils n’ont eu accès que très tard.
Selon le site Numerama, l'Allemagne a par ailleurs indiqué qu'elle attendrait la décision du Parlement européen avant de ratifier définitivement le texte. Toujours selon Numerama, d'autres pays d'Europe de l'Est , comme la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie ou la Roumanie , ont également exprimé leurs doutes quant à la finalité du traité.
L'Acta est-il vraiment si liberticide ? Notre enquête est ici.