Contre Breitbart en France, un étudiant achète des noms de domaine

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Un étudiant français tente de barrer la route à la venue en France de Breitbart, site d'information d'extrême-droite pro-Trump. Comment ? Il s'est emparé de plusieurs noms de domaine susceptibles d'intéresser les développeurs de l'édition française du site de Steve Bannon.



La peur au ventre. C'est visiblement ce qui a poussé un étudiant français de 22 ans, le dénommé Antonin – il a préféré ne pas dévoiler son identité complète - à mettre au point un stratagème contre la venue en France de Breitbart, site d'information américain conservateur et défenseur de Donald Trump (comme nous l'expliquions ici). "Quand j'ai su qu'ils voulaient se lancer en France, j'ai été très effrayé parce que ça pourrait effectivement avoir beaucoup de succès dans le pays", a-t-il raconté au site d'information américain The Verge. Sans trainer, "Antonin" a sauté sur son ordinateur et s'est empressé de se rendre sur le site OVH, un hébergeur français de sites web. Il découvre alors que plusieurs noms de domaine liés à l'appellation "Breitbart" sont disponibles. L'étudiant saute sur l'occasion et s'en approprie trois : breitbart.fr, breitbartnews.fr et breitbartnewsnetwork.fr.

Malgré l'intérêt prononcé de Steve Bannon, actuel patron de Breitbart et stratège en chef de la Maison Blanche, pour importer son média en France, aucun de ses employés n'a pour le moment essayé d'entrer en contact avec Antonin. Le projet d'expansion en France de Breitbart avait pourtant été confirmé au mois de novembre. Antonin, lui, reste discret, aussi bien sur son identité que sur ce qu'il compte faire de ses adresses URL fraîchement acquises. Pour l'heure, il raconte vouloir, peut-être, se servir de ces liens pour rediriger ceux qui s'y rendent vers les sites d'associations de lutte contre le racisme et l'antisémitisme en France.



De quoi contrarier les plans de Bannon ? Pas certain. Breitbart n'a sans doute pas besoin de ces noms de domaine. En effet, ses versions britannique et israélienne – le site a déjà implanté des rédactions en Angleterre et en Israël – sont accessibles par le biais de simples extensions de domaine : breitbart.com/london et breitbart.com/jerusalem. L'édition française pourrait ainsi suivre la même logique.

(Valentin Etancelin)

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