Conseiller de Woerth pro de l'évasion fiscale ?

Dan Israel - - 0 commentaires

Un des conseillers économiques d'Eric Woerth spécialisé dans l'évasion fiscale ?

Rue89 a publié hier une enquête sur les activités d'Eric de Sérigny, proche du ministre du Travail et de Nicolas Sarkozy, banquier faisant "office d'importante courroie de transmission entre le monde des affaires et l'UMP", également proche de Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt. L'article assure que Sérigny a administré, et administre encore aujourd'hui pour certaines, plusieurs sociétés basées au Panama, qui pourraient être utilisées pour cacher d'importantes sommes d'argent au fisc.

"C'est en tout cas ce qu'indique le registre officiel des compagnies du Panama, écrit le journaliste David Leloup, qui produit des fac-similés de ce registre. Sociétés anonymes au capital de 10 000 dollars et aux statuts identiques, les triplées Lorcha Overseas Inc., Magma Enterprises Inc. et Caliban Holdings Inc. ont été créées le 5 août 1987 devant notaire à Panama City, et sont toujours «vigente» (vivantes) aujourd'hui, selon le registre." Sérigny, qui se présente comme un conseiller "complètement bénévole" de Woerth, aurait monté ces sociétés lorsqu'il était vice-président, entre 1984 et 1988, de la filiale française d'une grande banque d'affaire américaine, la Chase Bank, "spécialisée dans la création et la gestion de trusts et sociétés off-shore pour une clientèle privée étrangère fortunée".


Interrogé par Rue89, le banquier dément fermement : "Je n'ai jamais dirigé ni en droit ni en fait ces sociétés, et ni en qualité de prête-nom ou nominee", assure-t-il. Son avocat conteste la véracité des documents publiés, et indique d'ailleurs qu'il vient de porter plainte contre X pour "faux et usage de faux, faux commis dans une écriture publique ou authentique, et usurpation d'identité".

Pourtant, un ancien collègue de Sérigny, et co-administrateur de certaines sociétés panaméennes, assure qu'il est bien impliqué. Jean-Pierre Schaeffer, ancien numéro 2 de la banque au Luxembourg, que Sérigny a assuré ne pas connaître, est assez précis : "On se rencontrait à Luxembourg, Genève ou Paris, lors de séminaires organisés par la banque. Il était très rare qu'on se déplace spécifiquement pour des conseils d'administration de sociétés off-shore. Je me souviens aussi avoir croisé M. de Sérigny à Boca Raton, en Floride, lors d'un symposium sur le private banking en 86 ou 87. Nous faisions partie de la même famille." Quant au rôle de ces sociétés panaméennes, aucune ambiguïté pour Schaeffer : "Ces coquilles panaméennes ont été créées pour des clients privés très fortunés. Elles détenaient pour la plupart un portefeuille de valeurs mobilières: compte cash, actions, obligations, etc. Leur but principal: transmettre des patrimoines en évitant les droits de succession."

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