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kirisakow
> La plupart des médias sont possédés par des milliardaires et les médias indépendants sont souvent sur abonnement… alors, une personne pauvre ne peut pas bien s'informer.
Pour les "pauvres", restent les CDI des collèges et lycées, les bibliothèques universitaires ainsi que les médiathèques municipales (surtout celles des grandes métropoles) qui sont abonnées à des médias en ligne ou à des bouquets de médias en ligne (comme Cafeyn).
Mais encore faut-il savoir que ces services existent...
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Catala93
Tout est là : " ils mettent encore énormément d'argent là-dedans, pour des trucs où on ne garantit même pas que ça a été vu" La base du capitalisme où l'argent doit circuler.
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Cultive ton jardin
Merci pour cet article à Julien à Cobalt 60 et à Loris. Le cheminement de l'artiste qui s'est progressivement embourbé puis désembourbé (même incomplètement) est précieux. Je me demandais souvent, devant certaines pubs de plus en plus minables ce que devaient penser d'eux-mêmes les "créatifs" dont c'était l'oeuvre.
Heureuse de voir qu'en effet ils se posaient quelques questions. Ya pas qu'à Agrotech qu'on prévoit de "déserter".
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VivlaLib
Oh my God ! comme on dit aux States. Je dirais même plus : Waouh ! Quelle belle brochette de « fausses consciences » ! Du Julien de l’article à la majorité des commentaires, peu de traces de critique de fond de ce qu’est l’essence même de la publicité : une escroquerie. Il faut vanter le produit, en mentant, au minimum par omission, sur ses défauts, ses dangers, son inutilité, sa futilité, … en caressant le donneur d’ordres et le futur consommateur, tous les deux, dans le sens du poil. Voilà où réside la « créativité ». Le voyou du bas de l’immeuble et le voyou en col blanc eux aussi sont des créatifs, si on va par là. Les hypocrites pudeurs de ceux qui refusent de promouvoir des armes ou autres produits mal vus sont pathétiques : la pub vante toutes sortes de poisons largement aussi mortels à longueur de spots, en visant toujours la part fragile, naïve de la « cible ». Le pire des poisons étant ce détournement de tout (la beauté, l’amour, la vitesse, la lenteur, la poésie, l’humour, la liberté, l’égalité, la fraternité, que sais-je…) à son profit, au profit des marchands. Et si le produit est clean, on peut rêver, ça peut peut-être exister, par son approche même, la pub le pervertit aussitôt. Que ces escrocs le soient de plus en plus, les auto-proclamés « créatifs » repentis peuvent faire semblant de le déplorer, y compris ceux qui avaient (on se pince) la « vocation ». Un peu de décence ! Quand une vocation n’a pour seul motif que de faire mousser son propre ego, sans égard pour les victimes que l’on fait au passage, cela s’appelle une perversion. C’est quand même l’une des stars de la pub qui a exprimé le mieux la minable ambition de ce milieu : Si t’as pas ta Rolex à 50 ans, t’as raté ta vie !
Chuis vénère !
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poisson
J'ai l'impression qu'on est de moins en moins sensible à la publicité. Je dis ça pour ajouter une couche au manque de sens :-), ressenti par Julien. Julien, pour qui je ferais bien une bannière en haut de mon commentaire, une qui clignote, fait un va et viens, s'ouvre toute seule, etc. une dont on ne se débarrasse jamais, comme fen-q dans la tête de Loris Guémart, et qui dirais :
"désabusé, d'accord mais faut pas abusé! La dépression au boulot, attention!".
Ce que je remarque sous Le Monde, Le parisien, et un tas d'autres journaux en ligne auxquels je ne suis pas abonnée, c'est l'effet très comique des publicités.
Est-ce qu'il y a des créatifs qui craquent et qui se défoulent? Est-ce vraiment une exagération voulue?
Moi par exemple j'ai des petites voitures pour séniors à mourir de rire. Des anti-rides et des petites maisons dans Paris dont le prix pourrait vous surprendre, l'aspect extra-terrestre surtout me surprend. Souvent je passe un bon moment.
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Eärendil
Très intéressant cet article.
On rappellera l'outil essentiel pour aider les pubards à changer de métier et pour réduire votre consommation électrique comme de bande passante :! LE BLOQUEUR DE PUB !
Google veut bientôt les interdire, donc installez adblock plus ou Ublock sur Firefox (sur ordi comme sur smartphone).
Il y a en ce moment la guerre entre youtube et les bloqueurs mais ces derniers semble avoir gagné la 1ère bataille.
Tiens pendant que j'y suis pour youtube il y a aussi sponsorblock, une extension communautaire qui zap les passages de sponso chez vos vidéastes préférés.
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Jean-Louis
Excellent article.
Pourquoi ne pas publier la liste complète des mots bannis ?
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Cobalt 60
J'ai travaillé vingt ans dans la pub en tant que "créatif". J'ai quitté ma dernière agence en 2010. Je faisais des annonces magazines, des affiches et des films. De plus en plus de films. Les soutiers de la pub avaient leur cellule web. On ne se mélangeait pas.
Pour limiter les coûts, on allait les tourner en Belgique, à Prague, au Maroc, en Italie ou en Afrique du Sud. Là où les techniciens et la locations des studios coûtent moins cher qu'en France. On descendait dans des hôtels de luxe, on dînait dans des restaurants de luxe, aux frais des annonceurs.
Je suis entré dans ce métier par vocation. J'ai fréquenté des écoles de graphisme et décroché un boulot dès ma sortie.
A l'époque je ne me posais aucune question. L'écologie n'était pas dans l'air du temps, le rejet de la consommation à outrance non plus.
Je vivais dans le monde de Dan Draper. Toutes les références dans Mad Men, même les plus cryptées me sont familières. Un ancien de Young & Rubicam a servi de conseiller, c'est la raison pour laquelle les moindres détails de cette série sont véridiques.J'aimais ce métier pour une raison simple : je m'y amusais. Je gagnais correctement ma vie (4 000 € nets à la fin, j'étais dans la moyenne des salaires, avec de temps en temps un bonus). Mais comme l'argent n'était pas mon moteur et que de par mon histoire familiale de pauvres j'avais un vie sobre, je ne suis jamais tombé dans le piège du fric.
Non, ce qui me plaisait principalement était d'être dans un environnement où tout le monde avait une sensibilité artistique, je parle à la création. Je pouvais discuter de cinéma, de BD, d'illustration, de musique, d'expos, de photo sur un plan technique avec mes collègues… et de typographie. Essayez de parler de la beauté d'une police de caractère ou d'un habillage à quelqu'un qui n'est pas du milieu et vous m'en direz des nouvelles.
On fait des rencontres multiples dans tous les domaines artistiques : photographes, musiciens, grands réalisateurs, acteurs, chanteurs, etc. Je ne connais pas d'autres métiers qui offrent autant de mélanges.
Donc, tout baignait. Hormis deux choses.
Dans ce milieu, on est traité comme des chiens. Les conditions de travail se durcissaient d'année en année, comme partout. Mais dans la pub, il fallait en chier ! Cela faisait partie du jeu. Bosser jour et nuit, refaire les choses un nombre incalculable de fois, perdre du temps en réunions, écouter les chefs se gargariser de "concepts" et autres "stratégies".
Dans mon cas, les choses ont fini par se gâter quand j'ai commencé à me rendre compte des implications de ce métier sur la société et des implications que représentaient ce métier sur les comportements personnels de ses salariés. On exigeait de nous un investissement total. "Savoir être", être "pro actif", c'est à dire pondre des campagnes, même quand il n'y avait aucune demande de la hiérarchie. C'était la seule méthode pour être bien vu d'elle. Et bien sûr, quitter l'agence le plus tard possible, quand bien même vous pouviez travailler très vite, ce qui était mon cas.
En parallèle, l'exigence des annonceurs devenait complètement folle. Comme de leur côté, ils ne maîtrisent rien, ils s'en remettent aux gourous des enquêtes conso qui biaisent les résultats pour servir les craintes de ceux qui les paient. La pub n'a pas d'efficacité sur le moyen terme et à peine sur le cours terme. Marketeux, créatifs, annonceurs, tout le monde le sait, mais chacun joue le jeu pour garder sa paye. Mais comme chacun panique devant sa hiérarchie, tout le monde fait semblant et ouvre des parapluies grâce aux instituts de sondage et autres experts sémiologues consultés à prix d'or. Les instituts de sondage et les profs de ENS (j'ai ainsi croisé l'un de mes anciens profs venu juger mes campagnes) l'ont bien compris.
Une anecdote aussi absurde que celle racontée dans l'article.
Un jour, je travaille pour un annonceur sur un dessin animé avec un studio canadien renommé. Après un nombre infini d'aller-retour ou chaque micro détail fait l'objet de commentaires à n'en plus finir, on parvient par boucler le film de 20 secondes. L'ultime réunion se déroule pour obtenir l'aval de l'annonceur. Celui-ci nous annonce qu'il a visionné le film image par image, ce que fait tout consommateur, comme chacun sait. Et il a découvert que les contours de chaque dessin étaient… noirs ! Le noir, c'est la couleur de la mort apprend-on dans les écoles de marketing. Donc il faut changer la couleur pour du brun foncé. J'ai été tenté de lui dire que c'était la couleur du caca pour les enfants de toutes les écoles maternelles à qui s'adressait le film. Heureusement, avec l'informatique, on a pu changer la couleur des contours. Le client était content et le chef animateur du studio nous a insulté et déclaré qu'il ne travaillerait plus jamais pour cet annonceur.
La deuxième chose : petit à petit, à force de lectures, j'ai commencé à sérieusement me poser des questions sur ce métier et à me demander si le plaisir que j'en retirais en valait vraiement la peine. D'une part parce que ce plaisir était de moins en moins présent pour les raisons avancées plus haut, mais surtout parce que je commençais à développer une éthique en parfaite contradiction avec la finalité du métier.
J'ai donc commencé par refuser de travailler sur certains budgets comme l'armée et les cigarettes. Puis l'alcool. Je n'ai pas pu refuser les budgets de journaux économiques et de produits boursiers que je me suis vu imposés. Alors, comme anti capitaliste primaire, j'avais trouvé un biais. J'écrivais des titres d'annonces tellement cyniques et second degré que mes chefs ne savaient pas les interpréter et finissaient pas refiler le travail à quelqu'un d'autres. Après, c'est la grande distribution et les bagnoles qui m'ont aussi posé des cas de conscience. Bon, à force d'être de plus en plus en porte-à faux, j'ai fini par être viré. J'ai changé de métier et rompu avec tout le milieu. Je ne le regrette absolument pas. J'ai trouvé d'autres personnes avec qui parler de la beauté d'un titre en Bodoni centrée avec interlignage négatif.
Il ne faut pas sous estimer la nocivité et la puissance de la pub. Elle donne et impose des modèles de conformisme. Encore plus depuis qu'elle est devenue déguisée en événementiel.
Pour rappel, on doit à Mercedes Erra de l'agence Havas l'abandon de l'interdiction des pubs pour SUV réclamée dans la convention citoyenne pour le climat. C'est elle-même qui s'en est vantée.
Pardon pour la longueur.
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sspicco
Excellente conclusion. Si tous les créatifs mettaient leur talent à rendre désirable la sobriété on avancerait plus vite. Les publicitaires ont une vraie force de frappe.
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Factory
Cool un article sur la pub. Merci!
Je retiens une chose capitale. La publicité permet de provoquer des actes d'achat, des clics, des choix de consommation. Quelque part elle contraint, et ça marche extrêmement bien.
Alors toute la théorie économique sur le comportement rationnel du consommateur, sur la libre concurrence, sur la main invisible. Tout ça est une blague puisque la publicité a transformé le game en loi de la jungle, ou les plus gros font le plus de pub, où on peut vendre n'importe quoi à n'importe qui.
Ne venez pas nous dire, après ça, que les gens ont demandé un iphone, un suv, un dyson... et qu'on leur a donné ce qu'ils désiraient.
Il n'y a pas de marché de la demande dans ce monde régi par la surproduction. Les publicitaires tiennent les clients captifs, les industriels leur refourguent ce qu'ils veulent, au prix qu'ils veulent.
C'est d'autant plus vrai maintenant, l'écran de diffusion étant greffé dans la main du consommateur, les commerçants ayant foutu un écran géant a la place de leur vitrine et les supermarchés dans tous leurs rayons.
Par ailleurs, le cheminement qui est tracé entre la volonté des industriels de produire et vendre, la volonté des médias de faire du contenu consensuel et racoleur pour attirer les annonceurs, et la volonté des publicitaires de capter l'attention et fabriquer le consentement. C'est juste complètement effrayant. Ce cheminement est un passage en force, auquel tout un pan de la société travaille d'arrache-pied, et qui contraint les gens a acheter, consentir, adhérer.
Après on pourra toujours dire qu'on fait des produits moins polluants. Quand on vend ces produits aux forceps et par millions a l'aide du marketing, la bonne blague.
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Fenriss Asgard
Malheureusement rien de bien neuf, comme mentionné dans l'article, "mad men" et "99fr" nous alertait déjà sur le désastre qu'est la pub sur notre société. Si on veut de la radicalité, on supprime la pub, c'est aussi utile à notre société que le démarchage téléphonique. le capitalisme, ce cancer social.
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Peanuts
Un bel exemple du livre "Bullshit Jobs" (non ce n'est pas une attaque contre Steve) de D. Graeber. Ces jobs à la con qui non seulement ne servent à rien à la société, mais même lui nuisent. Et qui plus est, nuise aussi in fine à leur titulaire qui devient fou à force de devoir faire l'inverse de ce en quoi il croit et de faire du mal aux autres pour cela.
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Pseudanonyme
Envie de radicalité? Bannir la publicité sous toutes ses formes. La pub ne sert à rien. tous les journaux vivant de la pub n'apportent rien au journalisme. Quant aux créateurs de contenu en libre accès, rien n'empêche qu'ils reçoivent des financements publiques ou des dons de particuliers. Bannir la pub, c'est porter un coup fatal au capitalisme.
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VivlaLib
J'avais vu des agences de pub je me disais : ces mecs sont cools (Comment peut-on être aveugle à ce point ?). C’était la fin des années 2000, une très belle époque pour l'image de la publicité (N'importe quoi !). Ce milieu est un peu ( !) toxique. »
Ce discours enchaîne les énormités, oubliant l'évidence : créativité et publicité sont par définition antinomiques. Je n’ai pas le courage d’aller plus loin. -
Dobenas
Rien à voir avec l'article mais j'aime pas ce nouveau visuel avec la photo barrée d'un bandeau. Je déteste tout ce qui renvoie aux codes de la pub.