Compte Twitter suspendu pour "Kitetoa"

Vincent Coquaz - - Nouveaux medias - 0 commentaires

"Merci de signaler en masse ce compte."

Le journaliste et expert (auto-proclamé) du djihad Jean-Paul Ney a encore frappé. Cette fois, il a réussi à faire désactiver le compte Twitter d’un journaliste spécialiste en sécurité informatique, rédacteur en chef du site Reflets (consacré aux questions informatiques) et pigiste pour le Canard Enchaîné, Antoine Champagne, alias Kitetoa.

"Il y a quelques semaines, le Canard Enchaîné publie un article sur la modération à géométrie variable de Twitter, explique Champagne sur Reflets.info. Le volatile s’étonne que certains propos racistes, sexistes, insultants, on en passe, soient monnaie courante sur Twitter tandis que d’autres utilisateurs, dont les propos sont tout à fait légitimes soient "censurés" par la plateforme. L’article passe en revue certains comptes de la fachosphère et… le compte de Jean-Paul Ney, récemment certifié. Ce dernier m’attribue immédiatement la paternité de cet article. Et la fachosphère embraye. Je reçois bien entendu toutes sorte de messages privés de la part de racistes patentés, des messages publics m’interpellent." En prime Ney demande à ses followers de signaler le compte de Kitetoa, et obtient ainsi sa désactivation.

Ney condamné pour "menaces de mort" en 2004

Pour bien comprendre l’histoire, il faut revenir douze ans en arrière, lors d’une première affaire "Ney contre Kitetoa". À l’époque, en mars 2004, Ney avait été condamné à un an de prison avec sursis et à une injonction de soins psychiatriques pour "menaces de mort" à l’encontre du journaliste, puis à 5 000 euros d’amende en février 2008 pour diffamation, toujours à l’encontre de Kitetoa. Ce dernier avait alors publié l’intégralité des jugements, toujours disponibles en ligne, sur son site, kitetoa.com. Une querelle née d’un article de Kitetoa... qui ne mentionne pourtant jamais Ney. "J’avais écrit à l’époque pour Transfert un article sur deux procès de hackers. Je disais en gros que les attaques en question n’étaient pas très poussées techniquement, et qu’il y avait une bulle médiatique importante autour de ces affaires, raconte Champagne à @si. Sauf que Ney avait interviewé un de ces hackers, Analyser, et était surement devenu copain avec lui. Et il n’a pas apprécié mon article." S’en suivent des centaines de messages d’insultes et de menaces de la part de Ney. "A certains moments on atteignait jusqu’à 500 messages par jour, tous écrits par Ney, sur le forum de kitetoa.com", se souvient Champagne.

Retour en 2016. Cette semaine, accusé de "falsification" par Ney suite à l’article du Canard, Kitetoa publie donc à nouveau sur Twitter des extraits de jugements ou de procès-verbaux de Ney, prouvant que "l’expert" est bien défavorablement connu des services de police. Or, ces documents contiennent l'adresse et le numéro de téléphone de Ney. Un grave problème pour le journaliste-expert car, assure-t-il, lui et sa famille seraient "menacés par des djihadistes". "Sauf que Jean-Paul Ney a donné publiquement son adresse et son numéro de téléphone un nombre incalculable de fois, rétorque Kitetoa sur Reflets. Passons sur le fait que ce numéro est très ancien et probablement plus en service. En outre, il a annoncé avant l’été avoir quitté la France. Il n’habite donc plus à cette adresse", rappelle Reflets. D’ailleurs, l’adresse et le numéro de Ney sont les informations de contact (donc publiques) de son nom de domaine jeanpaulney.org.

L’occasion de lire la chronique de Klaire fait grr : Dans l'internet de Jean-Paul Ney... ou de l'art expert de s'autoproclamer expert

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