Complots : un "kit vidéo" de France TV

Comment distinguer les vrais complots et ceux qui relèvent du fantasme ?

En partenariat avec l'Education nationale, France Télévisions et l'agence Premières lignes (producteur de Cash Investigation) ont mis en ligne des "kits vidéo" anti-complots. Objectif ? Combattre les contenus complotistes qui foisonnent sur les réseaux sociaux en démontrant qu'il existe de vraies conspirations, documentées par des journalistes d'investigation, et des complots imaginaires, qui ne reposent sur aucun élément factuel.

Exemple ? Dans le premier kit, destiné aux enseignants pour aborder le sujet en classe, il est question de l'industrie du tabac aux États-Unis, qui a fait du lobbying auprès des autorités en cachant volontairement les informations sur la nocivité du tabagisme. En 1994, devant une commission parlementaire américaine, sept grands patrons de l'industrie du tabac avaient par exemple affirmé qu'il n'existait pas d'addiction à la nicotine. Dans le document accompagnant la vidéo, le kit suggère aux enseignants de marquer alors une pause et de faire réagir les élèves en leur demandant par exemple quelles sont les preuves qu'il s'agit bien d'un complot. "Nous savons que c’était un complot parce que des employés de l’industrie du tabac ont eu le courage de dénoncer le mensonge. Notamment Merell Williams, il travaillait pour un cabinet d’avocats au service d’un géant du tabac" précise ensuite le kit.

Si des complots ont bien existé, le kit vidéo souligne que de nombreuses allégations de complot circulent sans aucun fondement. Exemple avec l'attentat contre Charlie Hebdo. Dans les jours qui ont suivi l'attaque, comme @si l'a raconté, certains internautes se sont étonnés que des journalistes de Premières lignes, dont les locaux étaient situés dans le même immeuble que ceux de Charlie Hebdo, portent des gilets pare-balles sur les toits lors des attaques. Les journalistes avaient-ils été prévenus à l'avance ? Dans la vidéo, Paul Moreira, fondateur de l'agence Premières lignes, explique pourquoi l'agence dispose en permanence de deux gilets pare-balles. Ils sont utilisés par des journalistes lorsqu'ils partent dans des pays en guerre.

L'occasion de revoir notre émission : "Complotisme : "plus de la moitié de mes élèves croit aux Illuminati"