Communication, photos : Macron verrouille

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Dans son édition du 18 novembre, Paris Match consacre 19 pages au couple Macron. Un coup de l'agence Bestimage, dirigée par Michèle Marchand, proche du couple Macron, expliquent Les Jours. Tandis que les accès des journalistes sont restreints et contrôlés, l'agence s'impose comme un des maillons de la chaine de fabrication des images élyséennes, au mépris des règles de déontologie.

Au sommaire du Paris Match du 16 novembre : 19 pages (couverture incluse) d'une semaine de la vie du président Macron, et de sa femme Brigitte. Une semaine qui démarre dans l'avion présidentiel, se poursuit à Abu Dhabi, puis en Arabie Saoudite, puis auprès d'un pupille de la nation, de retour en France.

Macron face aux pupilles de la nation. Source : Paris Match

On y aperçoit Brigitte à la mosquée Cheikh Zayed, pieds nus et smoking blanc, tandis qu'Emmanuel inspecte les troupes françaises sur place avec l'Etat major. De retour à l'Elysée, sur un autre cliché, le voilà en discussion avec ses collaborateurs tandis que le chien Nemo termine sa sieste sur le tapis présidentiel.

Mais d'où viennent ces images? De l'agence Bestimage, notent Les Jours. Bestimage, tenue par Michèle Marchand, alias "Mimi", est dans les petits papiers des Macron depuis le début de la campagne du candidat En Marche. Une interview du conseiller en communication du candidat, Sylvain Fort, l'avouait dans l'Obs: Mimi, ou plutôt Bestimage, a "un contrat d'exclusivité moral" avec les Macron. "Cela permet de mieux maîtriser leur image, le choix des photos qui circulent sur eux. Quand ils sont victimes d'une paparazzade, ils font appel à un photographe de l'agence, ils sont sûrs, ainsi, d'avoir des clichés plus avantageux." (Encore faudrait-il déterminer comment on peut être "victime" d'une paparazzade, terme qui désigne, comme l'expliquait sur notre plateau le rédacteur en chef de Paris Match Bruno Jeudy, un rendez-vous implicite pris entre des paparazzi et les sujets des photos, afin que ces derniers ne soient pas pris au dépourvu). Le photographe Thibaut Daliphard, en faction devant la maison des Macron au Touquet, cet été, aurait fait les frais de cet accord tacite avec Bestimage : le Président a porté plainte contre lui pour "harcèlement et tentative d'atteinte à la vie privée" afin de "protéger l'accord qui lie les Macron à Mimi.", selon un photographe interrogé, en août, par Mediapart.

"On attend la validation de l'Elysée"

Mais Bestimage, expliquent Les Jours, a continué sa collaboration étroite avec les Macron après l'élection, au point de se muer elle-même en agence de presse élyséenne. Il n'est "pas nouveau qu'un Président tente de maîtriser sa communication (...) remarquent Les Jours. "Ce qui est nouveau, c'est cette façon d'être à l'origine des images, en les fabriquant soi-même."

Simultanément, d'autres médias se voient refuser tout accès au président. Ainsi du reporter de l'émission de France 5 C à vousécarté d'un déplacement d'Emmanuel Macron à Lille, mardi 14 novembre. La veille, il filmait un petit comité d'accueil de militants de la France Insoumise, avec casseroles et banderoles. Résultat : le lendemain, des policiers en civil lui demandent de rester en retrait, affirmant qu'il a été "à l'origine d'un incident". Un peu plus tard, alors qu'Emmanuel Macron est arrivé pour une séance de selfies, il parvient à l'approcher et lui pose une question. Il est alors immédiatement empêché physiquement par les mêmes policiers de poursuivre ses questions, sous l'oeil indifférent de l'équipe accompagnant le président.

L'occasion de revoir notre émission : Le candidat d'En Marche, chouchou des médias?"Macron, ça booste les ventes"

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