Comment la presse a transformé le fils Troadec en assassin potentiel
Capucine Truong - - Investigations - Déontologie - 21 commentaires"Profil troublé", "tweets dépressifs", et autres indices accablants
Après trois semaines d'enquête, le beau-frère du père de la famille Troadec a avoué dimanche 5 mars le quadruple meurtre de sa belle-famille. Cette famille d'Orvault (Loire Atlantique) n'avait plus donné signe de vie depuis le 16 février 2017. Prévenue par la soeur de la mère de famille, inquiète, la police a découvert dans la maison des traces de sang appartenant au père, à la mère et au fils ainé, Sébastien Troadec. Les soupçons se portent néanmoins sur le fils. Le 24 février est diffusé à tous les services de police et de gendarmerie de France un avis de recherche désignant le jeune homme comme le principal suspect à l'origine d'un "funeste projet" d'assassinat. Dans la foulée de la police, les medias n'ont cessé de collecter des indices faisant de la victime un assassin potentiel.
Il y avait à l’origine quatre disparus dans l’affaire Troadec. Les deux parents, et les enfants, un fils de 21 ans, Sébastien, et une fille de 18 ans, Charlotte. A leur première entrée dans la maison, les enquêteurs ont découvert d’importantes traces de sang nettoyées, appartenant au père, à la mère et au fils. A ce stade, toutes les hypothèses restent ouvertes. Mais le 24 février, la police diffuse un avis de recherche portant sur Sébastien Troadec, le fils, qui aurait pu avoir commis un "funeste projet visant à supprimer les membres de sa famille, et peut-être lui-même." Le 27 février, l’avis de rech...