Colombani : "Le bilan de Fottorino ? la faillite"

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Règlement de compte au Monde. Mis en cause dans les colonnes du quotidien daté de jeudi, par un édito de son actuel directeur Eric Fottorino, Jean-Marie Colombani, directeur du quotidien de 1996 à 2004, réagit - avec fureur- sur l'Express.fr.


"Celui qui ne mérite pas de porter le destin de ce quotidien". C'est par ces mots acerbes que Colombani qualifie son sucesseur Fottorino. Il s'en prend à son bilan : ""Eric Fottorino règne depuis trois ans et demi à la tête de ce quotidien. Trois ans et demi, c’est en général suffisant pour dresser un bilan à l’image d’un président américain à mi-mandat. Or celui-ci porte un nom: la faillite ! Car que serait-il advenu si Le Monde n’avait pas été racheté par le trio Niel-Bergé-Pigasse?", se demande-t-il.

Fottorino s'en prenait dans son édito à la politique d'expansion "hasardeuse" de Minc et Colombani, qui ont constitué un groupe de presse pour tenter de combler les pertes du quotidien, en rachetant notamment les Publications de la vie catholique (Télérama, La Vie). Nous vous en parlions ici. Colombani : "Je revendique d’avoir sauvé ce journal d’une faillite éditoriale et économique annoncée, en 1994. Je revendique, également, le lancement avec succès, en 2000, du Monde.fr qui a bien grandi depuis. Et je revendique, enfin, la constitution d’un groupe qui a permis d’enrichir et de valoriser Le Monde lui-même. Groupe sans lequel ce quotidien serait mort. "

Et d'ajouter : "Il confond tout, la dette et les pertes. Et met avant quelques chiffres qui ne veulent rien dire, le tout pour mieux masquer l’étendue de son incompétence. Il oublie ainsi de rappeler que si Le Monde affichait des pertes, il était aussi au centre de solides actifs que Fottorino s‘est empressé de céder."

L'actuel directeur critiquait également dans son édito le contenu du journal, pointant son "fort penchant" pour Edouard Balladur en 1995, qui "lui fut très préjudiciable", et pointant des "écrits exagérément favorables à Nicolas Sarkozy au mitan des années 2000", puis la prise de position "pour Ségolène Royal".

Colombani rétorque que Fottorino travaillait alors déjà au Monde, lorsqu'il en était directeur. Il "n’a eu de cesse d’approuver, durant ces longues années, la stratégie que j’avais mise en place. Jamais je l’ai entendu critiquer ce que j’avais décidé et organisé pour développer ce groupe", assure-t-il. "Et quand je l’entends mettre aujourd’hui en cause notre formule éditoriale, il oublie de rappeler que c’est à lui que j’avais confié cette réforme et cette refonte qu’il a menée à bien, sous mon autorité! Tout cela est scandaleusement inouï."

Retrouvez la chronique du matinaute Daniel Schneidermann sur ce sujet, et notre dossier spécial "Monde à vendre".

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