Cohen n'avait pas lu "ligne à ligne" le livre de Zemmour
Robin Andraca - - 2 commentairesInterrogé par Libération pour savoir s'il fallait encore inviter Eric Zemmour à la télévision, Patrick Cohen estime que oui. Et confesse qu'il n'avait pas lu "ligne à ligne" la préface du livre de Zemmour, invité sur le plateau de C à vous début septembre.
Mardi 6 septembre, autour de la table du plateau de C à vous, ils étaient au moins deux à ne pas avoir lu le dernier recueil de chroniques de Zemmour, agrémenté d'une préface de 50 pages, Un quinquennat pour rien : Zemmour lui-même, qui n'avait pas remarqué qu'il y manquait deux chroniques et Cohen, chroniqueur sur France 5.
C'est ce que raconte le présentateur de la matinale de France Inter dans un article de Libé intitulé "Eric Zemmour, odieuse audience". Interrogé sur la "radicalisation" de Zemmour, qui affirmait sur France 5 que "les soldats du djihad sont considérés par tous les musulmans comme des bons musulmans", Cohen affirme qu'il y a eu un "vrai effet de surprise sur le plateau". "On a essuyé les plâtres de façon imprévue. C’était effarant. Ce qu’il dit est très violent, très essentialisant pour les musulmans. Je n’avais pas imaginé qu’il avait franchi un cran". Et pour cause : Cohen avoue qu'il n'avait pas lu "ligne à ligne" la préface d'Un quinquennat pour rien.
Faut-il encore inviter Zemmour, alors que le CSA avait reçu 700 signalement après le passage du polémiste sur France 5 ? "Cette question me gêne car elle présuppose que les téléspectateurs sont des imbéciles, qu’ils sont incapables de faire la part des choses et que diffuser des propos inacceptables revient à les faire rentrer dans la tête des gens", répond le matinalier de France Inter, qui reprochait autrefois à Frédéric Taddeï de donner la parole à des "cerveaux malades". En revanche, Cohen affirme qu'il n'invitera pas Zemmour sur l'antenne du service public, pour trois raisons : "Un, on n’est pas loin de discours pouvant tomber sous le coup de la loi. Deux, son livre n’est pas une œuvre originale si on met de côté les quelques pages de la préface. Trois, il y a suffisamment d’intellectuels dans le paysage pour ne pas aller chercher quelqu’un qui a été journaliste mais qui est devenu un acteur politique sans en avoir la légitimité électorale".