Chronique climato-sceptique / Libération : des chercheurs répondent

Juliette Gramaglia - - Alternatives - 0 commentaires

Accusé d'avoir

publié une chronique climato-sceptique d'Olivier Postel-Vinay, Libération répond avec une tribune rédigée par trois scientifiques du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Dans l'édition du 26 octobre, les chercheurs y dénoncent les déformations du chroniqueur sur le réchauffement climatique et les cyclones.

Dans son article, Postel-Vinay assurait que le "consensus scienfitique" selon lequel le réchauffement climatique causerait des cyclones plus fréquents et plus violents avait été mis à mal par des études scientifiques. Sous-entendant une incompétence de la part notamment du GIEC. Le chroniqueur affirmait également que contrairement aux affirmations du GIEC, la température de la terre était restée stable depuis 1998. Le tout à coups de citations tronquées ou détournées.

La température de la terre augmente bel et bien

Dans leur tribune du 25 octobre, les trois chercheurs François-Marie Bréon, Jean Jouzel et Valérie Masson-Delmotte reviennent sur plusieurs points développés par Postel-Vinay : d'abord, expliquent-ils, la controverse sur les cyclones existe dans les milieux scientifiques, et il est "normal que les conclusions [du GIEC, ndlr] puissent évoluer avec l'avancement des connaissances", sans que cela implique une incompétence de la part des scientifiques, "qui sont restés prudents" dans leurs conclusions dans tous les rapports du GIEC.

Ensuite, même si les cyclones ne deviennent pas plus fréquents ou plus violents, ils causeront plus de dégâts à l'avenir. L'élévation du niveau de la mer, et la modification des trajectoires des cyclones, deux conséquences du réchauffement climatique, vont "impacter des zones dont les infrastructures n'y sont pas préparées", expliquent-ils. Des prévisions que Postel-Vinay n'évoquait pas dans sa chronique.

Enfin, concluent les auteurs, les incertitudes sur l'activité cyclonique ne remettent pas en cause le réchauffement climatique en lui-même, ce que fait pourtant Postel-Vinay. La température moyenne de la terre augmente bel et bien : "Le record de température annuelle a été battu en 2014, puis en 2015, et il le sera très probablement à nouveau en 2016", rappellent les trois chercheurs.

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