Chevaline : le cycliste du JDD pédalait depuis 2006

Après les témoignages exclusifs, la carte illustrée.

Dans son édition du 16 septembre, Le Journal du Dimanchefait le récit détaillé des "60 dernières minutes" de la tuerie de Chevaline survenue le 5 septembre, schéma à l'appui. Premier témoin de la scène du crime ? Brett Martin, un retraité de la Royal Air Force. Récit : "Cela fait une heure et demie qu'il pédale sur son VTT depuis sa résidence secondaire. Trente minutes, estime-t-il, depuis qu'il a passé Chevaline. A mi-chemin, selon lui, il a bien croisé un véhicule 4x4 puis une moto qui roulaient en sens inverse, mais il n'a pas fait spécialement attention. L'effort ? La densité de la forêt ? Lui n'a pas noté les coups de feu", écrit Le JDD.

Soucieux de bien expliquer la chronologie des faits à ces lecteurs, l'hebdomadaire a tout prévu avec une carte, et quatre photos.

On peut donc voir le lieu du drame vu d'hélicoptère, le lieu où étaient postés les premiers témoins qui ont vu passer la BMW à 14h40, la photo de la route forestière... et celle du cycliste, avec une légende précisant qu'il est à 15 minutes du drame :

Comment Le JDD a-t-il réussi à prendre en photo le témoin en plein effort ? L'indice se trouve sur le copyright. Alors que deux photographies sont signées "Quadrini pour Le JDD", on trouve sur celle du cycliste la mention "Barcroft Media /abaca", sans autre précision. Abaca est une agence de presse photographique. Le temps d'une petite recherche, et on a retrouvé l'origine de la photographie : il s'agit bien de Brett Martin, mais lors d'un entraînement au triathlon le 23 avril 2006.

Il n'était donc pas à quinze minutes du drame, mais plutôt à six années de vélo sur cette photo. A noter que Le JDD aurait pu faire un récit encore plus complet puisque Brett Martin, après avoir découvert la BMW et les corps, s'apprêtait à "rebrousser chemin pour chercher de l'aide" quand il a croisé un randonneur de la région.

En exclusivité, @si a retrouvé l'image de Brett, sur le chemin du retour, un peu affolé par ce qu'il a vu :

L'occasion de lire la chronique de Daniel Schneidermann sur la tuerie de Chevaline avec les "questions sans réponses".