Chaos Obamacare : Obama rectifie le tir

Gilles Klein - - 0 commentaires

Double échec pour la loi Obamacare : très peu d'Américains ont pu souscrire une nouvelle assurance-maladie à cause des bugs du site officiel, et des millions d'autres perdent la leur, résiliée par les assureurs qui en proposent une plus complète mais plus chère. Sous pression, Obama qui avait promis que chacun pourrait garder son assurance si elle le satisfaisait , a annoncé aujourd'hui que les assurés satisfaits de leur assurance pourront la garder un an de plus, même si ses garanties sont plus limitées que celles qui ont été rendues obligatoires par l'Obamacare.

"C'est moi le responsable. Nous avons raté le lancement de cette réforme" : Obama a fait son mea culpa, (jeudi soir heure française) lors d'une conférence de presse : "Je comprends à quel point cela peut provoquer la détresse de nombreux Américains, en particulier après qu'ils m'eurent entendu dire que s'ils aimaient leur forfait, ils pouvaient le garder"

"J'ai dit que je ferais tout mon possible pour résoudre ce problème et aujourd'hui je présente une idée qui aidera à le faire" En clair, ceux qui apprécient leur police d'assurance actuelle pouront la garder un an de plus :"Les assureurs pourront prolonger les forfaits actuels qui seraient autrement annulés en 2014."

23 mars 2010 signature solennelle la loi Afordable Care Act

Obama avait cru à la victoire ce 23 mars 2010 lorsqu'il a signé la loi Afordable Health Care Act (AHCA), appelée familièrement Obamacare, réformant le système de santé pour que tous les Américains aient droit à une Assurance Maladie.

Trois ans après, alors que la loi doit entrer en vigueur en 2014, le bilan est, pour l'instant, catastrophique. Obama va être obligé de modifier une partie de la loi, il devait l'annoncer aujourd'hui.

Beaucoup d'Américains voient, en effet, leur police actuelle annulée car elle n'est pas conforme au minimum défini par l'Obamacare : 3,5 millions ont reçu une lettre annonçant la nouvelle. Le ministère de la santé pense que cela pourrait concerner 15 millions d'Américains, et les journaux les plus critiques parlent de 50 millions... alors qu'Obama avait juré que chacun pourrait conserver sa police si elle lui convient. Le but final étant, par ailleurs, que les 40 millions d'Américains sans assurance en aient une.

De plus, Il n'y a qu'un peu plus de 106 000 Américains qui ont pu souscrire une nouvelle assurance maladie. Et seulement le quart y sont arrivés via le portail Health.gov ouvert le 1er octobre : le portail est truffé de bugs informatiques et plante régulièrement (@si vous le racontait ici). D'autres ont utilisé les sites ouverts par les Etats. Seulement un peu plus de 100.000 donc alors que 7 millions d'Américains doivent souscrire en ligne avant fin mars 2014.

"Je suis désolé". Invité de NBC jeudi dernier, Obama a fini par présenter ses regrets, à ceux qui perdent leur assurance actuelle et doivent en souscrire une nouvelle plus chère.

Mais cela ne suffit pas. L'opinion se tourne contre lui, y compris dans son propre camp. Ainsi, au début de cette semaine l'ancien président démocrate Bill Clinton qui a fait campagne pour Obama, a déclaré "Le président devrait honorer l'engagement du gouvernement fédéral selon lequel les gens pourront garder l'assurance qu'ils ont (...) Même si cela doit conduire à changer la loi" sur ce point. C'est ce qu'Obama s'apprête donc à faire.

L'offensive anti-Obamacare bat son plein dans la presse US

"La mort avec l'Obamacare" Dans le pro-républicain New York Post, une tribune signée par le président d'un lobby en faveur de l'innovation médicale, indique que certains établissements réputés dans la lutte contre le cancer ne seraient pas proposés par les contrats d'assurance nouvelle formule les plus répandus.

Les opposants à Obama s'en donnent à coeur joie sur le deuxième point, nettement plus gênant, car Obama n'a cessé de répéter : "Si votre assurance actuelle vous plaît, vous pourrez la conserver". C'est ce que rappelle un montage avec le président en Pinocchio, sur une page de publicité parue dans la presse à Washington, qui souhaite que l'ObamaCare et ses 2 000 pages soit déclarée inconstitutionnelle.

Aux quatre coins du pays, les commentateurs conservateurs montent à l'assaut avec un certain succès. Exemple de commentaire dans le Baltimore Sun qui titre "L'Obamacare est une dinde qui va se faire égorger". Une métaphore plus douce que l'affiche qui compare Obama au programme d'euthanasie T-4 voulu par Hitler.

"Comment nous-sommes nous retrouvés coincés derrière cette épave ?" demande le conducteur de la voiture (qui suit l'ambulance Obamacare conduite par Obama) d'un élu démocrate qui espère se faire réélire en 2014. L'âne, symbole traditionnel du démocrate, assis à l'arrière répond "Nous avons voté pour lui." (Danna Summers, Orlando Sentinel 14 novembre, Floride)

"Je suis désolé ce que je voulais dire, c'est si j'aime votre assurance, vous pourrez la conserver" dit Obama (Ramirez, Investors Business Daily, 11 novembre 2013).

Certains s'inquiètent de l'impact de l'augmentation des dépenses affectées à la santé sur l'économie américaine d'où l'homme avec une bouée "économie US" et un pied attaché à l'ambulance de l'Obamacare en train de couler (Ramirez,Investors Business Daily, 20 septembre 2013).

Dès le mois de septembre, avant même l'ouverture du site officiel, le lancement de l'Obamacare semblait mal parti, comme le montrent les deux fusées allumées (sur les côtés du vaisseau principal où est attachée l'ambulance) mais orientées vers le sol, pendant que le compte à rebours est lancé (Ramirez,Investors Business Daily, 27 septembre 2013).

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