"C'était off !" ! l'ex-FN Martinez tacle Marine Le Pen

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Jean-Claude Martinez a dû espérer que son interview au webzine Roadspasse inaperçue. Il aura fallu deux semaines, mais ses propos sur Christine Boutin (son alliée aux élections européennes) et Marine Le Pen (dont il a quitté le parti lorsqu’elle en a pris la présidence) ont enfin été repris par la presse nationale. L’ex vice-président du FN demande alors poliment le retrait de l’interview, puis annonce attaquer l’auteur en justice pour «trahison du off».

Deux semaines pour que l’interview cash de Jean-Claude Martinez reçoive l'écho qu'elle mérite. Cet ancien cadre du Front national, aujourd'hui tête de liste aux européennes pour le mouvement Force Vie de Christine Boutin, s'est lâché lors d'une interview au webzine Roads. Marine Le Pen ? "Son programme mixe un peu d’euthanasie, un peu de bougnoules à la mer, un peu de guillotine, un peu de sortie de l’euro, etc… En fait, elle mélange le programme de Nicolas Dupont-Aignan avec celui des S.A. d’Hitler." Florian Philippot ? "Un bon chevènementiste : con, obsolète et étriqué." Son associée politique, "la mère Boutin" ? "Nous n'avons rien en commun. Boutin ne m'amène rien, au contraire, elle va me faire perdre mon électorat." Ca, c'est fait.

Après la publication, le 28 avril, Martinez fait machine arrière. Il "suggère" à l'auteur de retirer l'interview, ce que Raffael Enault refuse. Le candidat dépose donc un référé en atteinte à la vie privée. "J'ai rencontré ce jeune garçon dans la salle des profs de la faculté d'Assas [où il enseignait les finances publiques, ndlr]. Il m'a demandé mon avis sur un peu tout, j'ai soliloqué, parlé à bâtons rompus. C'était une conversation privée. Ce n'est qu'ensuite que j'ai découvert mes propos sur internet, présentés comme une interview", a-t-il plaidé auprès de Libération.

Martinez demande le retrait de l'article et 10 000€ de dommages et intérêts picto

"M. Martinez craint d'être attaqué en diffamation par les gens qu'il évoque"

Le journaliste prononce bien le mot "interview"

L'auteur et son avocat ont une toute autre version de l'histoire. Et le prouvent. Enault, qui ne souhaite pas s'exprimer avant la date du délibéré, a répondu aux accusations de Martinez sur son site, en publiant des extraits sonores de l'interview. Contacté par Libération, Me Appelbaum affirme que les deux hommes "ont échangé des SMS où [Raffael Enault] se présentait explicitement comme journaliste. La discussion a duré 1h30 et nous en avons produit les enregistrements. On entend mon client indiquer qu'il s'agit d'une interview, puis solliciter M. Martinez pour une photo et déclencher le polaroïd. Comment prétendre qu’il s’agit d’une photo volée? En réalité, M.Martinez craint d’être attaqué en diffamation par les gens qu’il évoque."

 

Elisabeth Denys


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