Censure Bolloré : les journaux du Crédit Mutuel n'ont pas relayé (sauf un)
La rédaction - - 0 commentaires"On a beaucoup parlé de Bolloré, mais il faut rappeler que derrière toute cette histoire, il y a aussi Michel Lucas."
Le journaliste Geoffrey Livolsi, qui a coréalisé le documentaire déprogrammé de Canal + sur le Crédit Mutuel, s'étonne du silence autour du patron de la banque, Michel Lucas, également à la tête du plus grand empire de presse régional français. Dans un entretien avec Télérama, Livolsi note ainsi que "la dépêche AFP sur la censure du film par Canal+ n’a été relayée dans aucun des journaux appartenant au Crédit mutuel (L'Est Républicain, Les Dernières Nouvelles d'Alsace, Le Progrès, Le Dauphiné Libéré…)".
Vérification faite, on ne trouve effectivement aucune trace de la dépêche sur le site des journaux cités, ou d'une quelconque mention de l'affaire. On pourrait arguer que la presse quotidienne régionale (PQR) n'est pas intéressée par ce sujet national. Raté : la même recherche sur les sites de Ouest-France ou de la Voix du Nord, titres de PQR qui n'appartiennent pas au Crédit Mutuel, retournent dans les deux cas des articles sur l'affaire.
Autocensure ?
Un seul journaliste du groupe a en fait repris les informations de Mediapart. Comme il nous l'indique sur Twitter, un rédacteur du Journal de Saône et Loire (JSL) a effectivement relayé l'information sur le site de son journal, également propriété du groupe Crédit Mutuel (idem pour le Bien Public, qui a repris la brève du JSL). Contacté par @si, Erik Pyko explique être allé voir les autres sites du groupe le 30 juillet et avoir alors remarqué qu'aucun n'avait repris l'information concernant la censure du documentaire. "Ça me paraissait anormal. J'ai demandé à ma supérieure s'il y avait une consigne, on m'a dit que non. J'ai demandé si ça posait problème qu'on le traite, on m'a dit que non. Du coup j'ai fait la brève en question, et je n'ai eu aucun retour à ce propos", détaille-t-il. Pas de consigne donc, mais comme l'expliquait @si, un patron de presse qui doit "faire peur" à ses rédacteurs.
MAJ 29/09/2015 : Ajout de la brève du Journal de Saône et Loire