Carnet de santé au visuel "grossophobe" retiré
La rédaction - - 0 commentairesMarche arrière : le Conseil général des Bouches-du-Rhône va réimprimer son carnet de santé devant le tollé provoqué par le visuel de sa dernière édition où l’on voit une petite fille mesurer son tour de taille quand un petit garçon se réjouit de prendre de la hauteur. Une photo sexiste vite dénoncée sur les réseaux sociaux à l’heure où les députés viennent de voter un amendement pour sanctionner les incitations à l’anorexie.
Drôle de visuel : pour illustrer la couverture du carnet de santé distribué dans les maternités des Bouches-du-Rhône, le Conseil général a choisi la photo d’un petit garçon qui se réjouit de grandir aux côtés d’une petite fille qui, tête baissée, semble préoccupée par son tour de taille. Une image jugée sexiste par une dessinatrice de presse, qui s’offusque le 7 avril sur Twitter et interpelle la branche des Bouches-du-Rhône de l’association Osez le féminisme comme le racontent Les Inrocks.
Même indignation pour Marie Donzel qui tient un blog sur la plateforme de FranceTVinfo consacré à l’égalité des sexes et raille pour l’occasion "un visuel qui concentre autant de clichés sexistes". Une pétition pour "le retrait immédiat de l'image de couverture sexiste et grossophobe du carnet de santé des Bouches-du-Rhône" est également lancée. Ce ramdam intervient alors que les députés ont voté au début du mois un amendement pour sanctionner les incitations à l’anorexie comme on vous le racontait ici.
Devant le tollé, la nouvelle présidente du Conseil général Martine Vassal (UMP) a choisi de retirer tous les exemplaires du carnet de santé comme il est indiqué que le site Internet du département. Mais ce retrait a un coût: 33 000 euros, à raison de un euro l’exemplaire. Du gaspillage selon Philippe Bilger, magistrat honoraire et blogueur. Dans une tribune parue sur Figarovox, ce dernier s’étouffe : "au nom de quoi récuser le plaisir que vous offre une petite fille déjà attentive à sa taille et un petit garçon investi par l'envie de grandir ?" Et de conclure que, "par réaction, on aura tous envie de devenir sexistes".