Capital/Qatar : la journaliste et le prince bel et bien associés

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Elle réalise un reportage, diffusé sur M6, sur le prince du Qatar, le montre en train d'acquérir un domaine normand, et oublie de préciser qu'elle est associée avec lui dans l'acquisition...

La preuve est là. La journaliste Elisabeth Bouteiller et le Prince du Qatar Abdulla Al-Thani étaient bien associés au sein d'une société civile immobilière pour acquérir le Haras de Victot (Calvados). Voici ci-dessous l'extrait de Kbis de la société civile immobilière (SCI du Haras de Victot), constituée le 5 février 2014, entre le prince et la journaliste qu'@si s'est procuré.

Problème : cette même journaliste, Elisabeth Bouteiller, a également réalisé un reportage sur le prince Al-Thani diffusé dans Capital sur M6, le dimanche 9 mars dernier.

Dans ce reportage, la journaliste montrait notamment le moment où le prince se rendait à Victot pour visiter le Haras.

La séquence est làpicto

C'est Le Canard enchaîné qui dans son édition du 19 mars avait détaillé cette affaire, en évoquant le premier la création de cette société civile immobilière entre Al-Thani et Bouteiller. Le palmipède expliquait notamment que ce conflit d'intérêt avait fait bondir les journalistes de l'émission qui avaient ainsi décidé d'écrire à Nicolas de Tavernost, le président du groupe M6. Contactée aujourd'hui par @si, la chaîne indique qu'"elle n'était pas au courant de ces faits avant la diffusion et qu'elle a appris l'association entre la journaliste et le prince dans Le Canard".

Le producteur Cartel Presse a, lui, expliqué dans Le Figaro qu'il stoppait toute collaboration avec la journaliste. "Elle travaille à la télévision depuis une dizaine d'années, elle avait bonne réputation, un carnet d'adresses conséquent et toute notre confiance. Elle n'aurait pas dû faire ce type d'erreur. Nous avons donc décidé d'interrompre notre collaboration avec elle", explique Thibault Formery au Figaro. Il ajoute : "Élisabeth Bouteiller connaît le prince depuis plusieurs années. Quand il investit dans notre pays, il a l'habitude de demander à ses amis français, comme un service, de prendre une part minimum dans une société civile immobilière. La somme en question est ici de cent euros. C'est une association symbolique. Élisabeth Bouteiller a fait preuve de naïveté, elle ne pensait pas que cela porterait à conséquence. Néanmoins, en nous cachant la nature de leur relation, elle a commis une faute déontologique et journalistique qui porte préjudice à ma société et à M6."

Par Georges Marion et David Medioni

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