Capital, la journaliste et le prince du Qatar
David Medioni - - Déontologie - 0 commentairesCapital de M6 : complaisant avec le Qatar ?
C'est du moins ce qu'a noté Le Canard enchaîné dans son édition de mercredi 19 mars. "Le dernier numéro de Capital (9 Mars) a offert à ses téléspectateurs un long reportage cire-pompes sur le Qatar et son prince Abdullah al-Tani". Problème, note le palmipède, "les journalistes de M6 ont écrit à leur pédégé Nicolas de Tavernost pour s'étonner d'une bizarrerie : le reportage a été fourni par une boîte extérieure, Cartel Presse, et a été réalisé par la journaliste Elisabeth Bouteiller, qui est une intime du prince Al-Thani". Tellement intime que la journaliste et le prince sont, selon Le Canard enchaîné, associés dans une société immobilière.
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Cette société serait notamment en train de racheter le Haras de Victot, près de Deauville. Achat raconté en détail dans le fameux reportage de M6. Contactés par Pure Medias, ni la journaliste, ni la chaîne, ni Thomas Sotto (présentateur de l'émission) ni la boîte de production n'ont souhaité réagir. Quand le prince s'achète un Haras, ça donne ça. |
Puis Pure Medias détaille le profil de Elisabeth Bouteiller. "Passée par la présentation des JT sur LCI, elle est journaliste pour M6 au travers de plusieurs sociétés de production : Spica, qui fournit beaucoup M6 en sujets pour "100% Mag" et Cartel Presse, aussi prestataire de la chaîne. Elisabeth Bouteiller a visiblement fait du Qatar sa spécialité. Ou plutôt du prince Abdullah al-Thani : en juillet 2013, c'est elle, encore, qui a réalisé pour Paris Match son interview à propos du rachat de l'hôtel Lambert", détaillent nos confrères.
Dans une interview accordée au Parisien lors de la diffusion du reportage, Bouteiller analysait la transparence du prince comme "une opération de communication" car, estimait-elle, "ils (les Qataris, NDLR) ont enfin compris que c'était important, ils n'ont pas cette culture. On parle beaucoup du Qatar, mais les premiers concernés ne parlent jamais, j'avais envie de voir ce qu'ils avaient à dire".