Cannet/police municipale : reportages TV bidonnés (Mediapart)
La rédaction - - 0 commentairesLa télévision adore la police, et vice versa. A tel point que certains sont prêts à tout pour quelques minutes d'antenne : au Cannet (Alpes-Maritimes), le chef de la police municipale aurait fait bidonner de nombreux reportages, notamment sur TF1, depuis la fin des années 90,selon Mediapart. Son but ? Mettre en avant la politique de securité de la secrétaire générale de l'UMP Michèle Tabarot, qui dirige la ville.
. Son but ? Mettre en avant la politique de securité de la secrétaire générale de l'UMP Michèle Tabarot, qui dirige la ville.
"3,7 millions d’euros alloués à la police municipale, des effectifs de policiers multipliés par trois, une centaine de caméras de vidéosurveillance". Depuis l'arrivée de la numéro 2 de l'UMP, Michèle Tabarot, à la mairie du Cannet en 1995, les forces de l'ordre ont été la vitrine de son action. Mais pour mieux les mettre en avant, son chef de la police municipale, Alain Cherqui, selon Mediapart, n'hésite pas à présenter aux caméras de faux témoins, dont certains de ses policiers.
Pour Mediapart, Cherqui demandait ainsi à des proches, briefés, de simuler des témoignages. C'est le cas par exemple de René d'Asta, présenté par la journaliste comme "ami d'Alain Cherqui" et qu'on retrouve dans deux reportages différents, captures d'écrans à l'appui. Plus grave, des agents en service ont été utilisés. Quatre d'entre eux ont ainsi affirmé à Mediapart, "que de nombreux reportages, en majorité sur TF1, ont été bidonnés ces quinze dernières années" et qu'ils "y ont eux-mêmes pris part". Un ancien policier du Cannet raconte ainsi comment il a procédé à une fausse interview, où un agent prétendait être un passant vantant les mérites de la police, "sur demande du chef de service et avec la complicité du journaliste de TF1".
Le premier "automobiliste en colère" de ce reportage de 2002... | ...apparaissait en policier municipal (ici à gauche) dans un autre reportage de TF1 en 2001. (Captures Mediapart) |
Reste à savoir si la maire du Cannet était au courant de ces mises en scène. A la lecture de l'enquête, difficile d'en douter : Cherqui "ne bouge pas une oreille sans Michèle Tabarot", souligne un policier, tandis qu'un autre précise que ces bidonnages ont commencé "à la fin des années 1990, un peu après l'arrivée à la mairie de MmeTabarot".
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